Pionnière avant-garde
La Fondation Arp à Clamart célèbre jusqu’à la fin de l’année l’art de Sophie Taeuber-Arp, pionnière de l’avant-garde.
Il y a quatre-vingts ans, le 13 janvier 1943, Sophie Taeuber, Suisse de naissance, mourrait à Zurich d’un accident domestique : elle avait 53 ans, l’art moderne perdait une figure et Jean Arp, qui l’avait épousée en 1921, faillit ne jamais s’en remettre. Le titre de l’exposition dit exactement la variété de sa production artistique : Sophie Taeuber-Arp, plastique, multiple, unique. Car elle qui naît en 1889 dans une famille bourgeoise libérale de Davos, sa mère l’envoyant à l’école des arts et métiers de Saint-Gall, fréquentera ensuite le Cabaret Voltaire de Zurich où bouillonne le groupe Dada, puis à Paris le mouvement surréaliste. Si l’on essaie de feuilleter le catalogue de son œuvre, on y voit passer évidemment de la peinture et des dessins, abstraits, géométriques, articulés comme de la musique ; des sculptures en bois tourné peint, dont ses fameuses Têtes Dada ; des tapisseries héritières de sa formation initiale ; des collages, des reliefs, et puis encore des œuvres graphiques, textiles, des travaux de perles, des costumes, un théâtre de marionnettes, de la chorégraphie puisqu’elle fut aussi danseuse… Des meubles également pour la maison-atelier de Clamart que le couple se fait construire en 1927, un bloc de meulière qu’elle a dessiné elle-même. Le parcours de l’exposition comprend une centaine d’œuvres et documents, avec des prêts exceptionnels de collections publiques et privées. L’occasion idéale pour découvrir un site exceptionnel, la Fondation Arp, pour ainsi dire camouflée dans une rue discrète de la ville.
www.fondationarp.org |