Opéra - L’Orfeo de Monteverdi

Quand en 1996 le chef d’orchestre argentin Gabriel Garrido enregistrait L’Orfeo de Monteverdi, son compatriote Leonardo García Alarcón avait vingt ans, il allait s’installer à Genève l’année suivante et devenir pour quelques années l’assistant de son aîné. Le disque bouleversa à la fois les auditeurs et le monde baroque, une filiation était sur le point de se nouer. Plus de vingt ans après, à la tête de son propre ensemble Cappella Mediterranea, Leonardo García Alarcón interprétait sur scène son propre Orfeo avant de l’enregistrer, recueillant les mêmes louanges et provoquant les mêmes émotions. Plaisir sensuel des sonorités instrumentales, vivacité des rythmes et des voix, virtuosité des incarnations, c’est à croire que c’est dans la profusion des ors et des fêtes funèbres de l’Amérique latine que se trouve la vérité d’une œuvre qui chante l’amour et la mort à la charnière de la Renaissance et du Baroque. Invités régulièrement à La Seine Musicale, les musiciens de la Cappella Mediterranea et son chef donnent une version de concert de cette fable en musique qui voit Orphée descendre enchanter les Enfers pour leur arracher son épouse Eurydice, et échouer d’un rien, d’un regard de trop, au désespoir des amoureux de la musique qui, chaque fois, espèrent en vain. Mais s’il n’est pas décidément pas possible de revenir de la mort, qu’il est voluptueux de goûter aux passions humaines entendues par Monteverdi ! Surtout en compagnie de pareils interprètes.

L’Orfeo de Monteverdi
Choeur de chambre de Namur
Cappella Mediterranea
Leonardo García Alarcón direction

Boulogne-Billancourt, La Seine Musicale, 5 avril
www.laseinemusicale.com