Les expositions dans les musées départementaux et aux archives départementales

Pour sa quatrième résidence de création, le musée départemental Albert-Kahn invite l’artiste 1011 à explorer ses collections et se les approprier le temps d’une immersion de six mois. 

La Salle des Plaques reste l’épicentre du projet d’inventaire visuel du monde qu’Albert Kahn imagine au début du XXe siècle. Cent ans plus tard, les boîtes en bois qui abritaient les précieuses plaques de verre rapportées par ses opérateurs occupent toujours les rayonnages, tandis que le musée invite des artistes à s’emparer des collections, à s’en nourrir et à les revisiter, avant de montrer leur travail dans ce lieu historique.

LA POLÉMOFLORE

L’artiste plasticienne 1011 s’est plongée dans les Archives de la Planète. Son attention a été attirée par les photographies des régions dévastées par la Grande Guerre, point de départ de sa réflexion : « à quoi ressemblent ces paysages meurtris aujourd’hui ? La nature a-t-elle été résiliente ? Les hommes ont-ils agi pour la reconstruction de la végétation ? Peut-on encore voir les cicatrices de ce carnage aujourd’hui ? Quel serait l’inventaire à établir en 2025 de ces anciens champs de batailles ? » Des questions qui l’ont conduite à découvrir la notion de plantes obsidionales ou de polémoflore, du grec ancien polémos, « guerre », terme de botanique qui désigne les végétaux propagés lors des guerres et des déplacements de population.

UN INVENTAIRE DESSINÉ

Dans son œuvre teintée de philosophie, 1011 s’intéresse à l'assujettissement des humains à la technique et à ses effets considérables dans l’histoire et dans la période contemporaine. Son intention ici est de dessiner un inventaire des plantes de la polémoflore du territoire lorrain en écho à ces images de 1914-1918. À l’heure de la perte massive de la biodiversité, son projet propose une vision optimiste de la résilience végétale qui fait résonner tant la poésie que les mémoires tragiques des lieux. Dans l'esprit des planches naturalistes du XVIIIe siècle, ses dessins délicats au crayon de couleur répondent aux autochromes de paysages dévastés.

null
Portrait de l’artiste 1011 devant son œuvre Panicaut dans la salle des Plaques du musée départemental Albert-Kahn
© CD92 – C. Bergy

1011 est une artiste plasticienne française née en 1970 en Bretagne.
Diplômée de l’Université de Rennes en arts plastiques, elle a travaillé pendant trente ans au musée de Grenoble, en tant que responsable de l’atelier des enfants et médiatrice pour le public handicapé visuel.
L’artiste pratique essentiellement le dessin et cherche par son art à dénoncer la perte de la biodiversité. Dans l'esprit des planches naturalistes du 18e siècle, ses dessins aux crayons de couleur évoquent une réalité contemporaine tragique : la disparition inexorable du monde vivant. Elle est actuellement en résidence au Muséum National d’Histoire Naturelle.

Le crayon de couleur comme éloge de la lenteur, un hommage au rythme de la nature
Le crayon de couleur est une technique que tout un chacun a utilisée, au moins dans sa jeunesse. L’émotion qui s’en dégage est donc tout à fait particulière car ce sont des outils simples, évocateurs des plaisirs de l’enfance. L’artiste 1011 utilise le crayon de couleur pour sa précision, sa beauté, et la vivacité de ses couleurs. Mais aussi pour la simplicité du médium, tout autant que pour son faible impact carbone. 
L’artiste 1011 travaillant sur de grands formats, cet outil semblerait a priori inadapté à la dimension et au temps de travail qui en découle. Ses dessins prennent toutefois leur temps ; ils s’opposent par leur longue élaboration au temps de l’informatique où tout se précipite et ne laisse place ni au temps de la rêverie, ni à celui de l’imagination, et encore moins au temps suspendu. La technique de l’artiste rend ainsi hommage au rythme de la nature, à l’œuvre depuis la nuit des temps.

LA PROGRAMMATION ASSOCIÉE

Des rencontres et ateliers en famille avec l’artiste 1011 sont proposés dans le cadre de sa résidence de création dans la salle des Plaques du musée.

  • Dimanche 7 décembre à 11h30 (1h) et dimanche 1er février : visites avec l’artiste - Gratuit sur présentation d’un billet d’entrée ;
  • Mercredi 25 février : visite avec l’artiste pour le public en situation de handicap visuel ;
  • Dimanche 7 décembre, dimanche 1er février, et mercredi 25 février à 14h30 (2h) : ateliers famille à partir de 7 ans Gratuit Sur réservation : albert-kahn.hauts-de-seine.fr ;
  • Dimanche 22 mars – Clôture :
    - échange autour des plantes obsidionales, leur histoire et leur réinterprétation dans l’art contemporain avec notamment François Vernier, spécialiste des plantes obsidionales ; 
    - atelier de plantation de graines polémoflores avec les jardiniers du musée.
Informations pratiques

Fleurs de guerre
Du 4 novembre 2025 au 15 mars 2026
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h Inclus dans le billet d’entrée
albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Source Guide Vallée-Culture n° 83 - Novembre - Décembre 2025  

Cette exposition imaginée par la designer Véronique Maire, est le troisième volet d’un cycle consacré aux vingt créateurs installés au JAD depuis 2022, l’exposition dessine un paysage sensible de leurs savoir-faire et révèle les dialogues qui se tissent entre leurs pratiques créatives.

Artisans d’art et designers se rencontrent autour du vivant et des matières naturelles comme le bois, l’argile, le lin, le cuir, les pigments naturels ou les algues. Les matières minérales, végétales et animales deviennent le terrain de recherches, d’innovations et d’associations inédites. Designers et céramistes valorisent des terres locales de rebut pour en révéler les strates colorée, un héliograveur et un designer olfactif développent une recherche qui vise à composer des encres parfumées à partir de résine de mastic, à la lisière de la mer, une créatrice textile transforme les algues en fibres durables ; ailleurs, des recherches sur l’ennoblissement textile projettent vers le ciel des tissus qui captent lumière et mouvement.

null
Exposition Collective du JAD - Collaboration entre Albane Salmon et Martin Blanchard  © Clara Chevrier

La scénographie d’Horizon, que l'on doit à la designer Véronique Maire, invite à cheminer entre ces plans de paysage : couches de sols, horizons marins, cueillette en forêt ou espaces célestes. Les œuvres se répondent dans un jeu d’échos entre matières et formes, faisant surgir textures souples et volumes inattendus. Des rythmes apparaissent, scandant la traversée, tandis que des visions oniriques, presque miragées, déplacent le regard vers d’autres mondes possibles. Pensée comme un parcours en deux temps, l’exposition révèle autant leurs expérimentations de la matière que leurs inspirations intimes : un livre, un geste chorégraphique, une image ou un souvenir… Ces fragments intérieurs deviennent un réseau de références plus vaste, empruntées à la littérature, à la danse contemporaine, aux arts plastiques, au design, à la mode ou au sport. De ces résonances naît un cabinet de curiosité élargi, où se croisent Olafur Eliasson, Pina Bausch, Anish Kapoor, Andrea Branzi et bien d’autres figures. Autant de présences qui témoignent de la manière dont la création contemporaine irrigue et relie aujourd’hui le design et les métiers d’art.

Informations pratiques 

♦ Horizon, expériences de la matière
Jusqu’au 18 janvier 2026
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 19h
Gratuit
⇒ Visites commentées avec un médiateur
Précédées d’une visite du site et d’un café convivial Samedis 1er novembre et 6 décembre (1h30)
À partir de 12 ans - Tarif : 7 € - Tarif réduit : 5 € Sur réservation : le-jad.fr
⇒ Découvertes en famille
Avec des défis et des activités ludiques et interactives
Dimanches 2, 9, 16, 23 et 30 novembre, 7, 14 et 21 décembre à 15h (1h30) À partir de 6 ans - Gratuit

le-jad.fr

Exposition évènement de la saison 2025-2026 au musée départemental Albert-Kahn, Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930 propose une relecture des films et photographies produits au cours d’une mission des Archives de la Planète menée par le missionnaire catholique Francis Aupiais et l’opérateur Frédéric Gadmer au Dahomey (actuel Bénin) de janvier à mai 1930. Une immersion en forme de dialogue franco-béninois qui questionne le regard porté sur les cultures extra-européennes, dans un contexte d’emprise coloniale et de naissance de l’ethnographie. En amont de l’exposition, des missions de documentation de terrain ont été réalisées en 2023-2024 par le musée départemental Albert-Kahn en partenariat avec des experts du patrimoine béninois, dans le cadre du programme de coopération entre le Département des Hauts-de-Seine et la Communauté de communes du Zou au Bénin.

Une mission singulière des Archives de la Planète

Dans la continuité d’un cycle de réouverture consacré au voyage, puis d’une exposition qui mettait à l’honneur les images des jardins, le musée départemental Albert-Kahn poursuit l’exploration des axes fondamentaux de ses collections, cette fois autour du regard porté sur l’autre et de la dimension ethnographique des Archives de la Planète, récemment inscrites au registre Mémoire du monde de l’UNESCO.

La mission de 1930 au Dahomey est singulière à plusieurs titres : seule incursion des Archives de la Planète en Afrique sub-saharienne, dernière expédition d’ampleur avant l’arrêt du projet du fait de la faillite de la banque Kahn, elle résulte de l’initiative d’un homme d’Église atypique, le père Francis Aupiais (1877-1945). Ce père missionnaire, engagé dans une entreprise au long cours pour une meilleure connaissance des cultures africaines, entre en contact avec Albert Kahn en 1927 et le convainc de financer sa démarche de documentation des pratiques culturelles et religieuses dahoméennes, qui s’inscrit naturellement dans la lignée du projet humaniste du philanthrope.

Un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française

Le but du père Aupiais est d’aider à une « reconnaissance africaine » en documentant l’évangélisation mais surtout la culture traditionnelle du Dahomey, en particulier les cérémonies royales et les rites vodún, qu’il tient en haute estime. La mission dure quatre mois et demi au cours desquels Frédéric Gadmer réalise 1 102 autochromes (photographies en couleurs) et tourne 140 bobines de film, sous la direction d’Aupiais. Ces films, les premiers de cette ampleur tournés au Dahomey, constituent le plus vaste ensemble de films des Archives de la Planète et l’un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française, cinq ans après la fondation de l’Institut d’ethnologie de Paris et un an avant la mission Dakar-Djibouti.

Récemment numérisés en haute définition (4K), ces films constituent le fil rouge de l’exposition qui vise à présenter le déroulement, les enjeux et la postérité, un siècle plus tard, de cette mission atypique. Projetés en grand format tout au long d’un parcours immersif, ils offrent une qualité d’image inédite et plongent les visiteurs dans l’intimité des cérémonies et des cultes dahoméens, tissant des liens entre les protagonistes d’hier et le public d’aujourd’hui, entre la France et le Bénin.

De nombreux objets, prêtés notamment par le musée du quai Branly – Jacques Chirac, font écho aux images fixes et animées : emblèmes de pouvoir, attributs vodún, nécessaires à divination frappent par leur sophistication, qui rejoint celle des usages auxquels ils étaient destinés et que documentent les films. Parmi ces pièces rares, figurent certains objets exposés en France par le père Aupiais lui-même.

Des regards d’artistes issus du continent africain

Bénin aller-retour questionne en outre la réception contemporaine des images de 1930 grâce aux regards d’artistes issus du continent africain. Servant de mise en perspective et de contrepoint critique, les œuvres de Ishola Akpo, Thulani Chauke, Sènami Donoumassou, Bronwyn Lace, Roméo Mivekannin, Angelo Moustapha, et Marcus Neustetter, dont plusieurs ont été créées spécialement pour l’exposition, mêlent peinture, photographie, installation et performances, comme autant de réappropriations – et de réactivation – des photographies et des films.

Tout au long du parcours, l’exposition propose un véritable partage des regards pour construire de nouveaux récits respectueux des sensibilités et des savoirs béninois. Cette approche a été rendue possible grâce aux nombreuses collaborations établies avec des experts du patrimoine au Bénin, tant dans le cadre du comité scientifique du projet que dans celui de deux missions de documentation menées sur place par le musée départemental Albert-Kahn en 2023-2024, poursuivant ainsi le programme d’Albert Kahn : « s’entrainer à voir, s'entrainer à savoir ».

Scénographie et parcours de l’exposition

L’exposition propose une immersion dans les images de 1930 à travers une scénographie moderne et épurée, la mise en regard des photographies et des films avec de nombreux objets et la présentation spectaculaire des films sous forme de projections grand format.

Le parcours, qui réunit près de 300 œuvres, se compose de cinq sections correspondant à autant d’environnements scénographiques distincts :

  • Le Dahomey du père Aupiais
    Cette section introductive présente le contexte historique ainsi que la figure de Francis Aupiais, l'initiateur de cette mission des Archives de la Planète.
  • La mission Aupiais-Gadmer de 1930
    Cette partie présente le second protagoniste de l’aventure, Frédéric Gadmer, et donne aux visiteurs des clés pour comprendre la mission de 1930 (durée, parcours, sujets traités, double corpus filmique, etc.) avant d’y plonger de façon plus complète dans la section suivante.
  • Un portrait du Dahomey
    Cette troisième section, la plus vaste de l’exposition, explore tour à tour les trois grandes thématiques dont traitent les photographies et les films de la mission 
  • Colonisation et évangélisation
    Compte tenu des circonstances, l’emprise coloniale et les activités missionnaires sont bien sûr au cœur du corpus. Cet espace est notamment l’occasion de présenter Le Dahomey chrétien, film de propagande missionnaire conçu par Aupiais en parallèle de sa documentation de la culture traditionnelle dahoméenne.
     
  • Pouvoir et royauté
    L’un des principaux sujets d’étude d’Aupiais concerne le cérémonial entourant les manifestations du pouvoir et les cérémonies royales, notamment funéraires, dans la culture dahoméenne.
     
  • Vodún
    Cet espace explore la manière dont Aupiais a documenté les cérémonies vodun, non pas dans le but de les dénigrer mais, au contraire, de démontrer la respectabilité de cette religion qui est, plus globalement, un mode de pensée.
  • La fabrique des films
    Cette quatrième section propose un pas de côté en examinant les coulisses de la mission et ce que supposait la réalisation d’un film, en 1930, pour les Archives de la Planète. La question de la mise en scène est également abordée et expliquée.
  • Partage et héritage
    Enfin, le parcours s’achève sur l’évocation de la diffusion de ces images au retour de la mission et leur postérité jusqu’à aujourd’hui. Sont notamment abordées l’Exposition coloniale de Vincennes de 1931, les conférences du pères Aupiais, mais également les travaux menés sur ce fonds depuis 1945 et les réactivations contemporaines proposées par les artistes du Centre for the Less Good Idea de Johannesburg.

Comme lors des expositions précédentes, un parcours destiné aux familles, présenté « à hauteur d’enfants », permet d’aborder les grands thèmes du parcours sous une forme pédagogique et ludique, intégrant des dispositifs de manipulation.

Équipe et partenaires de l'exposition 
Commissariat : Julien Faure-Conorton et David-Sean Thomas, musée départemental Albert-Kahn 
Scénographie : Agence Explosition
Graphisme : Paula Mutel
Audiovisuels : Fleur de papier
La numérisation et la restauration numérique des films ont été rendues possibles par le soutien du Centre national du cinéma (CNC) et de la fondation Neuflize OBC.
La libre utilisation du film Le Dahomey chrétien a été gracieusement accordée par le Carrefour des cultures africaines de Lyon.
La création de l’œuvre de Roméo Mivekannin, Adangba, a bénéficié du soutien financier de l’Association des Amis du musée départemental Albert-Kahn.

Autour de l'exposition

♦ Rencontre et visite Sènami
Donoumasso Au fil d’une visite guidée de l’exposition, l’artiste visuelle béninoise, lauréate du Prix James Barnor en 2022 et d’une mention spéciale du Prix pour la photographie du musée du Quai Branly – Jacques-Chirac en 2024, explique comment les images d’archives peuvent nourrir le processus de création.
Dimanche 9 novembre à 14h30
Tarif : 11 € - Tarif réduit : 8 € - Sur réservation : albert-kahn.hauts-de-seine.fr

null
Angelo Moustapha © DR

♦ Ciné-concert Ibilè par Angelo Moustapha
Ibilè, qui signifie « identité » ou « origine » en langue yoruba, est une œuvre sonore et visuelle unique imaginée par le batteur, percussionniste et compositeur béninois Angelo Moustapha. Ce ciné-concert invite à une immersion dans la mémoire vivante du Dahomey des années 1930, conçue autour d’une sélection rare de films muets issus du catalogue du musée. Sur scène, l’artiste construit un dialogue sensible entre les images projetées et les rythmes traditionnels béninois, notamment ceux des cérémonies vodún, mêlés à des sonorités contemporaines : jazz, textures électroniques et créations originales. Chaque battement, chaque silence devient un pont entre les époques, une passerelle entre passé et présent. La vidéo se fait partenaire de jeu, interlocuteur visuel avec lequel la musique improvise et questionne. Porté par la puissance des rythmes béninois et une mise en scène immersive, Ibilè relie images d’hier et sons d’aujourd’hui pour offrir une expérience vibrante et universelle. Ibilè est précédé d’un atelier d’initiation au rythme pour les familles et d’une visite de l’exposition.
Dimanche 16 novembre, atelier à 11h, visite à 14h30 et ciné-concert à 15h
Tarif : 11 € - Tarif réduit : 8 € - Sur réservation : albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Séance de projection
Le Dahomey cérémoniel du père Aupiais De Gaëtano Ciarcia Tournées en 1930 par le missionnaire et ethnologue Francis Aupiais avec son opérateur Frédéric Gadmer, les séquences documentaires du Dahomey religieux et du Dahomey chrétien distinguent nettement les rituels d’un monde « païen » et ceux d’un monde en cours de christianisation. En faisant dialoguer par le montage les archives filmées de ces mondes, Le Dahomey cérémoniel de Francis Aupiais interroge l’histoire de la conversion africaine au sein d’une situation religieuse coloniale. Précédée d’une visite introductive, cette projection organisée pour le Mois du film documentaire s’accompagnera d’une discussion avec Gaëtano Ciarcia, réalisateur et directeur de recherche au CNRS, Damien Mottier, maître de conférences, cinéaste et anthropologue, et David-Sean Thomas, chargé d'exposition au musée et co-commissaire de l’exposition Bénin aller-retour.
Dimanche 30 novembre, visite à 14h30 et projection à 15h
Inclus dans le billet d’entrée

♦ Atelier créatif en famille Pour tisser « le fil de nos histoires » à partir de 6 ans
Le fil de nos histoires
Pour tisser son portrait familial à la manière de l’artiste Ishola Akpo, avec comme ma- tière première des photographies de l’exposition Bénin aller-retour  et des archives personnelles.
Enfants et parents relient les images entre elles afin de créer une œuvre collective et intime qui raconte une histoire de transmission.
Dimanches 23 novembre et 14 décembre, mardi 11 novembre à 15h30 À partir de 6 ans

Bon à savoir

Dans l’exposition Bénin aller-retour, un parcours de visite à hauteur d’enfant offre des contenus spécialement conçus pour les plus jeunes.
u premier étage du musée, le Salon des Familles se prête à une pause détente, où chacun peut manipuler à volonté des dispositifs interactifs et jouer avec les Archives de la Planète. Une médiatrice anime un temps de découverte ludique des collections chaque mercredi à 15h et propose des jeux d'écriture, des jeux de cartes et des lectures.
Gratuit.

Informations pratiques 

Exposition
Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930
Du 14 octobre 2025 au 14 juin 2026
Mardi à dimanche : 11h-18h (19h d’avril à septembre) – Entrée : 9€/6€/gratuit pour les -26 ans (fermeture le 25 décembre, en janvier, et le 1er mai)
Musée départemental Albert-Kahn
2 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt
Pour plus d’informations : albert-kahn.hauts-de-seine.fr
♦ Journée inaugurale mardi 14 octobre
Visite guidée à 11h
Après-midi avec la Communauté de communes du Zou (CCZ)
14h30 : les missions de terrain réalisées  au Bénin par le musée en 2023 et 2024
16h : une histoire du vodún
Sur réservation :  albert-kahn.hauts-de-seine.fr

♦ Visites guidées 
Tarif : 11 € - Tarif réduit : 8 € - Sur réservation : 
albert-kahn.hauts-de-seine.fr
- Avec un médiateur du musée
Dimanche 19 octobre à 11h15
- Avec les commissaires de l’exposition 
Julien Faure-Conorton et David-Sean Thomas du musée départemental Albert-Kahn
Jeudi 23 octobre à 14h30

En partenariat avec

null
Le Monde 
et

null
Jeune Afrique 

Les Archives de la Planète, une ambition documentaire au bénéfice des générations futures

Désireux de témoigner des transformations de son temps, le banquier et philanthrope Albert Kahn (1860-1940) emploie sa fortune à la réalisation d’un vaste programme de documentation du monde. Dès 1912, il initie, selon ses propres dires : « une sorte d’inventaire photographique de la surface du globe, occupée et aménagée par l’homme, telle qu’elle se présente au début du XXe siècle ».
Le cœur des collections du musée départemental Albert-Kahn consiste en des dizaines de milliers de photographies couleur sur plaques de verre appelées autochromes, réalisées par une douzaine d'opérateurs employés jusqu’en 1931 par le banquier philanthrope, ainsi qu’une centaine d’heures de film noir et blanc, ce qui en fait la plus importante collection de ce type au monde. La photographie en couleurs et le cinéma, innovations alors récentes, agissent aux yeux d’Albert Kahn comme une véritable « empreinte » mémorielle du réel, un moyen de conserver « vivants quoique disparus » tous les « phénomènes d’intérêt général ».

Le musée départemental Albert-Kahn

Situé à Boulogne-Billancourt, le musée départemental Albert-Kahn conserve et valorise l’œuvre d’Albert Kahn (1860-1940), banquier et philanthrope français qui mit sa fortune au service de la connaissance et de l’entente entre les peuples. Outre la collection de photographies et films des Archives de la Planète, il comporte un jardin à scènes paysagères de quatre hectares, incarnation végétale du rêve universaliste de son commanditaire. Une ambitieuse rénovation parachevée en 2022 a permis d’accroître significativement la surface dédiée aux expositions, notamment grâce à un nouveau bâtiment de 2 300 mètres carrés conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma, qui fait dialoguer collections d’images et jardin. Le musée a accueilli plus de 600 000 visiteurs depuis sa réouverture.
albert-kahn.hauts-de-seine.fr
Et retrouvez les photographies et les films des Archives de la Planète en accès libre sur le portail des collections : collections.albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Bon à savoir
Le Département engagé dans un programme de coopération internationale avec le Bénin

De nombreuses collaborations ont été établies avec des experts du patrimoine au Bénin, tant dans le cadre du comité scientifique du projet que dans celui de deux missions de documentation menées sur place par le musée départemental Albert-Kahn en 2023-2024, poursuivant ainsi le programme d’Albert Kahn : « s’entrainer à voir, s'entrainer à savoir ». Ces missions de terrain ont été réalisées dans le cadre du programme de coopération entre le Département des Hauts-de-Seine et la Communauté de communes du Zou au Bénin. 
Dans le cadre de sa politique de solidarité internationale, le Département participe, à son échelle, à un développement mondial plus équilibré. Cela se traduit notamment par des relations de coopération internationale avec le Bénin, mais aussi l’Arménie, le Cambodge, et Haïti, avec pour principal objectif de lutter contre l’insécurité alimentaire.
EN SAVOIR PLUS 

 

L’exposition "Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection" prendra place aux Anciennes Écuries du Domaine de Sceaux, parc et musée départementaux, du 19 septembre 2025 au 22 mars 2026. Ce nouveau rendez-vous est l’occasion unique d’admirer dès la rentrée des œuvres et objets restés longtemps méconnus, secrets des collections du Château de Sceaux, musée départemental.

L’exposition "Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection" retrace l’aventure patrimoniale du fonds inestimable du Domaine départemental de Sceaux depuis l’ouverture du musée de l’Île-de-France, en 1937. Au fil du temps et des acquisitions, les collections se sont recentrées sur les grandes figures qui ont marqué l’histoire du Domaine. 
Les cent cinquante œuvres présentées témoignent de l’identité singulière du Château de Sceaux, musée départemental. Pour l’occasion, certaines pièces rares, tenues en réserves pour leur fragilité, sortent de leur réserve pour la première fois. Vous découvrez par exemple le spectaculaire transparent des Quatre Saisons de Carmontelle, un dessin de 42 mètres de long, ou encore des objets insolites, comme une fontaine à coco du XIXe siècle, des porcelaines de la manufacture de Sceaux, et une sélection d’ouvrages et de textiles.

De l’inventaire à la restauration, explorer les coulisses de la sauvegarde du patrimoine

Au-delà des œuvres, le parcours invite le visiteur à découvrir les coulisses du musée en abordant successivement différentes thématiques, comme la gestion des collections, ou les expertises nécessaires afin d’assurer leur conservation, leur documentation, et leur transmission. Un parcours invite le visiteur à explorer les étapes-clés qui garantissent la sauvegarde de ce patrimoine, de l’inventaire à la restauration.
Cette exposition rend hommage aux métiers liés aux musées dans toute leur diversité, à la variété de ses collections, et à ce patient travail de l’ombre qui permet d’en révéler les richesses. Plusieurs niveaux sont proposés pour tous les publics, dont un parcours enfant, des livrets adaptés, et des dispositifs de médiation.

Un parcours pensé pour révéler les trésors du musée

La première partie retrace la construction de la collection, depuis les acquisitions de l’ancien musée de l’Île-de-France en 1937, jusqu’aux achats récents. Elle met en lumière les grandes donations du XXe siècle, ainsi que des événements moins connus qui ont enrichi les collections, comme le Prix de l’Île-de-France ou les collaborations avec le musée Carnavalet. Cette section aborde également des opérations techniques indispensable, telles que la tenue de l’inventaire.
La seconde partie révèle les trésors du musée, avec une sélection d’œuvres phares. L’exposition comprend aussi une section sur la conservation, portant sur les altérations des objets, leur restauration, et les mesures de conservation prises pour les pièces fragiles : arts graphiques, éventails, textiles… Deux espaces sont aussi consacrés au conditionnement des œuvres et à la préparation d’une exposition.

null
Les Quatre Saisons, Louis Carrogis dit Carmontelle, 1798 © CD92

Au programme jusqu'à décembre

♦ Visites guidées
Tous publics
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Plein tarif 7 € / Tarif réduit : 5 €

En septembre et octobre
Tous les jeudis à 15h et les dimanches 28 septembre, 5, 12, 19 et 26 octobre à 16h (1h30) – soit tous les dimanches de la période sauf le 21 septembre

En novembre et décembre
Tous les jeudis à 15h (1h30) et les dimanches 2, 9, 16, 23 et 30 novembre et 7, 14, 21 et 28 décembre à 15h30 (1h30) 

♦  Visite atelier - Vie des collections
Après avoir découvert l’exposition, apprenez à manipuler et à étudier les objets d’une collection d’un musée !

Pour les familles - dès 8 ans
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Plein tarif : 6 € / Tarif réduit : 4 €
Dimanches 30 novembre et 21 décembre à 10h30 (2h) 

Visite flash - Objets insolites
Percez le secret de certaines œuvres présentées dans l’exposition : la Fontaine à coco, la Boite à oubli ou encore la Porte de prison... 
Tous publics
Sans réservation
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Inclus dans le billet d’entrée du musée
Dimanche 7 décembre à 14h30 (2h) 

Information pratiques

Exposition 
"Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection"

Du 19 septembre 2025 au 22 mars 2026
Du 1er mars au 31 octobre : 14h à 18h30
Du 1er novembre au 28 février : 13h à 17h
Dernière admission 30 minutes avant la fermeture
Billetterie sur place – Entrée : 6€/5€/4€

domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr

Une exposition organisée en partenariat avec le Quotidien de l’Art  
null

Derrière le rideau

Des fonds d’archives évoquent l’histoire de la création dramatique, côté coulisses.

Consacrée aux théâtres des Hauts-de-Seine, la nouvelle exposition des Archives départementales plonge ses visiteurs dans l’atmosphère du spectacle avec un jeu scénographique qui en reprend les codes, s’appuyant sur de nombreux documents inédits jusque-là.

Une longue tradition 
L’histoire retient que c’est dans l’actuel territoire des Hauts-de-Seine, à Gennevilliers, qu’a lieu en 1783 la première représentation en public de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, devenu par la suite le plus grand succès théâtral du XVIIIe siècle. Cet événement qui a défrayé la chronique introduit l’exposition avec une édition d’époque de la pièce conservée dans la bibliothèque André-Desguine.
Aux Archives départementales, documents anciens et plus récents, obtenus par des versements administratifs, des dons ou des acquisitions, soulignent à quel point le théâtre est un art particulièrement vivant dans les Hauts-de-Seine, qui comptent notamment deux centres dramatiques nationaux, le Théâtre Nanterre-Amandiers et le Théâtre de Gennevilliers, T2G, et deux scènes nationales, le Théâtre 71 de Malakoff et Les Gémeaux à Sceaux.

L'envers du décor
Des archives matérialisent le passage du texte à la représentation. Les intentions du metteur en scène sont visibles sur des textes annotés, à l’image du tapuscrit, tapé à la machine, de la pièce La Ville en fête de Jean Le Marois (1962) où figurent les emplacements des personnages et leurs déplacements sur scène. Autre passage obligé, le recrutement des comédiens, évoqué notamment par une lettre de l’actrice et metteure en scène de théâtre Marcelle Tassencourt, lorsqu’elle engage Jacques Dacqmine pour jouer dans une autre pièce de Jean Le Marois, Alexandre, en 1959. La création des décors est abordée avec, notamment, des dessins préparatoires de Jean-Paul Chambas pour On ne badine pas avec l’amour de Musset mis en scène en 1993 par Jean-Pierre Vincent au Théâtre Nanterre-Amandiers. Des partitions rappellent l’importance de la musique et la machinerie apparaît sur des photos contemporaines des coulisses et des parties techniques de Nanterre-Amandiers et du T2G.

Costumes de scène
Un ensemble de costumes et d’accessoires, prêté par le Théâtre Nanterre-Amandiers,donne du relief et des couleurs à l’exposition.
Ils rappellent deux mises en scène de Jean-Pierre Vincent : Les Fourberies de Scapin en 1990 avec Daniel Auteuil, et On ne badine pas avec l’amour en 1993 avec Emmanuelle Béart et Isabelle Carré ou, plus proche de nous, le Richard II de Shakespeare, mis en scène par Christophe Rauck en 2022 avec Micha Lescot dans le rôle-titre. Issu du dossier du spectacle Première de cavalerie de Vsevolod Vichnevski, joué en 1967 au Théâtre de Gennevilliers, le calque d’un dessin de costume de soldats dragons de la Grande Guerre donne des détails de matières et de couleurs. Les coupures de presse qui l’accompagnent témoignent des recherches nécessaires en amont de toute création. Les esquisses au crayon et à l’encre dorée et argentée des costumes d’Ithaque, mis en scène par Jean-Louis Martinelli au Théâtre Nanterre-Amandiers en 2011, en donnent un autre exemple. Des échantillons de tissus sont accrochés aux pages collées les unes aux autres sur près de quatre mètres de long.

Répétitons et représentations
Des photographies de différentes répétitions rappellent des pièces célèbres, des comédiens y travaillent, en costume de ville ou de scène, dont Michel Piccoli et Jane Birkin pour La Fausse suivante de Marivaux, dirigés par Patrice Chéreau au Théâtre Nanterre-Amandiers en 1985. Tout au long de son parcours, l’exposition présente de nombreuses affiches, par exemple celle de L’Homme, la Bête et la Vertu de Luigi Pirandello jouée aux Gémeaux à Sceaux en 1993, mais aussi des invitations, des programmes et des courriers de spectateurs, souvenirs de ces oeuvres éphémères et de leur réception par le public. 

Figures du théâtre
Dans sa deuxième partie, l’exposition revient sur les grands metteurs en scène et leurs parcours alto-séquanais : Bernard Sobel,Pierre Ascaride, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Jean-Louis Martinelli… Différentes directions qui s’incarnent également dans l’identité graphique et l’esthétisme des affiches de spectacle. D’autres archives rappellent les deux promotions de l’école de théâtre des Amandiers (1982-1984 et 1986-1987) fréquentée notamment par Agnès Jaoui, Valéria Bruni-Tedeschi, Vincent Perez… Un projet évoqué par Patrice Chéreau dans un rapport dès 1981, peu avant de prendre les rênes du théâtre, qui a été relancé par Christophe Rauck, en 2021 avec « La Belle Troupe, l’atelier des Amandiers ». C’est aussi le club théâtre du lycée Pasteur de Neuilly, où Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Michel Blanc
ont fait leurs premiers pas sur scène. Un livret de La Concierge est tombée dans l’escalier (1970), première mise en scène de Michel Blanc, est présenté à côté du programme d’un événement qui porte les noms et les rôles de ceux qui formeront plus tard la troupe du Splendid.

Architectures
Une vue en coupe de la Maison de la Culture de Nanterre, qui a précédé Nanterre-Amandiers,date de 1972 et porte nombre d’indications techniques, à commencer par la hauteur à
laquelle placer les spots. Le bâtiment qui accueille le théâtre de Gennevilliers est à l’honneur avec plusieurs projets sur calque présentés en vue d’une rénovation dans les années 1980, des photographies de la façade actuelle et une vue en coupe, plongeante, de 2023. Des archives qui invitent à s’intéresser de plus près à la vie et à l’histoire de ces lieux de culture emblématiques du territoire.

null   null
Ouvrage de la pièce Le mariage de Figaro de Beaumarchais, 1954,
bibliothèque André-Desguine                                                            Affiche de la pièce Ennemis les ennemis de Maxime Gorki, 1965
                                                               © Archives départementales des Hauts-de-Seine

Dans les coulisses des théâtres des Hauts-de-Seine
Du 6 janvier au 14 novembre

Du lundi au vendredi de 9h à 18h
Gratuit
Visite de groupe sur réservation (adultes) : archivesdepartementales@remove-this.hauts-de-seine.fr
Parcours-jeu enfant

♦ Exposition en plein air
Au parc départemental André-Malraux (Nanterre) à partir du 20 janvier
Gratuit, ouvert en continu 

♦ Exposition virtuelle : archives.hauts-de-seine.fr 

Source : HDS Guide Vallée-Culture n° 78 Janvier - Février 2025

Atala 1801, un premier roman qui fait date dans l'histoire de la littérature 
 

Éditions et rééditions, source inépuisable de nombreux artistes, produits dérivés, imitations, contrefaçons, traductions, parodies… les collections de la maison de  l'écrivain témoignent du succès fulgurant et durable du texte de Chateaubriand. Au tout début du XIXe siècle, c’est Atala qui lui apporte la gloire et lance sa carrière littéraire.
Retour aux sources

« Si l’on en croit les Mémoires d’outre-tombe,c’est l’argent gagné grâce à Atala qui permet à l’auteur d’acquérir la Vallée-aux-Loups, explique Anne Sudre, directrice de la Maison de Chateaubriand et commissaire de l’exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman qui s’ouvre cet automne. L’idée est de mettre Chateaubriand et nos collections exceptionnelles au cœur des expositions et de la programmation. Nous voulons faire voyager le public grâce à cette histoire et aux images qu’elle a inspirées. Il s’agit en même temps de montrer l’importance du roman dans la carrière littéraire de l’écrivain et pour la littérature en France. » Un projet d’autant plus évident que la Maison conserve le fonds patrimonial le plus riche au monde autour de la figure d’Atala, avec près de 330 pièces de collection, œuvres et objets d’art, estampes, manuscrits…

null
Éventail décoré représentant « Les adieux de Chactas à Lopez », vers 1820-1830, papier, bois, pigments, Maison de Chateaubriand © CD92/Julien Garraud

 

Génie de la littérature
Le roman raconte les amours contrariés d’Atala et de Chactas, deux jeunes Indiens d’Amérique issus de tribus ennemies. À leur suite, Chateaubriand entraîne le lecteur dans le Nouveau Monde, des rives du Mississipi aux forêts de Floride, et ses sublimes descriptions des paysages résonnent avec l’exaltation des sentiments. « Avec Atala, puis René publié l’année suivante, il apparaît comme le père du romantisme en France. Le récit contient déjà les thèmes récurrents de son œuvre : les amours impossibles, les destins croisés, la valeur morale du christianisme, la nature. » Dans son propos liminaire, l’exposition retrace la genèse du texte, son écriture, ses sources, à commencer par le voyage de l’écrivain en Amérique en 1791 grâce auquel Atala a vu le jour, et revient sur son succès : « Le livre a immédiatement été traduit dans de nombreuses langues, en anglais, en italien, en espagnol… Des critiques montrent à quel point il a bousculé l’écriture et la littérature classique. Édité et réédité, Atala inspire poèmes, romans et parodies. Il a également fait l’objet de nombreuses contrefaçons, à Avignon où Chateaubriand s’est rendu en personne pour une saisie, ou encore en Belgique. » 

Cliquez sur les images pour les agrandir

null
Louis Tiberghien, La veillée funèbre d’Atala, 1844-1846, huile sur toile 
Maison de Chateaubriand  
© CD92/Julien Garraud     
null
 Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), L’enterrement d’Atala, s.d., d’après Gustave Courtois
pour l’oeuvre originale datée de 1884  © Studio Sébert

Un voyage illustré

L’exposition s’organise autour des douze épisodes clés de l’histoire, mêlant des extraits et des œuvres, pour la plupart conservées dans les collections de la Maison. « Dès la parution d’Atala, les beaux-arts, les arts décoratifs, le théâtre et la musique s’emparent du sujet. Les grands artistes ont peint, sculpté, dessiné, gravé Atala », en particulier les funérailles de la jeune Indienne, sujet du célèbre Atala au tombeau peint par Girodet en 1808, maintes fois copié et décliné en gravures.
Autre preuve du retentissement du roman, le fait que « Gustave Doré le choisisse en 1863 pour illustrer les grands textes de la littérature du XIXe siècle. Avec trente planches, l’artiste va au-delà des épisodes habituellement représentés et donne plus de place à la nature et aux Indiens. » Certaines acquisitions récentes sont présentées pour la première fois au public, dont La Veillée funèbre d’Atala, une peinture à l’huile de l’époque romantique par Louis Tiberghien acquise en 2022 et récemment restaurée, parmi d’autres œuvres inédites habituellement conservées en réserve.

Interprétations et réinterprétations 

L’engouement populaire est tel qu’il génère des produits dérivés. « C’est assez extraordinaire et c’est une première pour un roman en France. » L’atalamania se propage. Comme le montrent les différentes vitrines, elle gagne « des objets décoratifs, des pendules, des tasses, un plateau de déjeuner, un éventail, des toiles imprimées avec les principales scènes du roman produites dans de grandes manufactures, et des objets publicitaires... » Pour Anne Sudre, l’objet le plus original est « La mort d’Atala sur une huître perlière, une "camelote de bagne" pour les touristes, gravée par un bagnard, un certain Joseph Muller, en Nouvelle- Calédonie dans les années 1875-1888 d’après une illustration d’un journal du Havre. Illustration qui reprenait elle-même un tableau aujourd’hui disparu dont l’huître reste l’un des derniers témoignages. »

L’histoire continue

Des éditions illustrées des années 1950 prouvent la longévité de l’œuvre. « La maison d’écrivain la remet au goût du jour : depuis 2023, les jeunes qui participent au prix Chateaubriand des collégiens reçoivent une édition d’Atala illustrée et la politique d’acquisition se poursuit, en particulier pour les traductions. Nous nous sentons dépositaires de ce trésor de la langue française et nous voulons continuer à le faire vivre. » Une aventure littéraire, éditoriale, artistique, commerciale et imaginaire à voir dès le 4 octobre.

null
Francisque-Joseph Duret (1804-1865), Chactas pleurant Atala, 1836, bronze, Société Chateaubriand, en dépôt à la Maison de Chateaubriand  © Studio Sébert

Programmation autour de l'exposition

Sur réservation : 01 55 52 13 00 ou reservations-chateaubriand@remove-this.hauts-de-seine.fr

Tout au long de l’année

  • Visite guidée de l’exposition 
    Tous les dimanches, à 11h, pendant toute la durée de l’exposition
    Durée : 1h 
    Tarif plein : 6 € ; tarif réduit : 4 €
 
  • Un parcours adapté aux familles
    Livret jeu 7-12 ans disponible gratuitement à l’accueil.
    Espace famille au sein de l’exposition (assises, espace créatif).
    Des ateliers de pratique artistique (date et précisions ci-dessous). 

 

Exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman
Du 4 octobre 2024 au 28 septembre 2025
PROLONGATION JUSQU'AU 29 MARS 2026 
Ouvert du mardi au dimanche : de 13h à 18h (en octobre), de 13h à 16h30 (de novembre à février), de 13h à 18h (en mars), de 13h à 18h30 (d’avril à septembre)
Le week-end : de 10h à 12h et l’après-midi selon les horaires ci-dessus
Maison de Chateaubriand – Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
87 rue de Chateaubriand, 92290 Châtenay-Malabry
vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr

♦ Les partenaires de l'exposition 

 

nullnull

 

 

Guide Vallée-Culture n°76 septembre-octobre 2024