L’exposition "Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection" prendra place aux Anciennes Écuries du Domaine de Sceaux, parc et musée départementaux, du 19 septembre 2025 au 22 mars 2026. L’occasion d’admirer des œuvres et objets restés longtemps méconnus, secrets des collections du Château de Sceaux, musée départemental.

Les expositions dans les musées départementaux et aux archives départementales

Exposition évènement de la saison 2025-2026 au musée départemental Albert-Kahn, Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930 propose une relecture des films et photographies produits au cours d’une mission des Archives de la Planète menée par le missionnaire catholique Francis Aupiais et l’opérateur Frédéric Gadmer au Dahomey (actuel Bénin) de janvier à mai 1930. Une immersion en forme de dialogue franco-béninois qui questionne le regard porté sur les cultures extra-européennes, dans un contexte d’emprise coloniale et de naissance de l’ethnographie. En amont de l’exposition, des missions de documentation de terrain ont été réalisées en 2023-2024 par le musée départemental Albert-Kahn en partenariat avec des experts du patrimoine béninois, dans le cadre du programme de coopération entre le Département des Hauts-de-Seine et la Communauté de communes du Zou au Bénin.

Une mission singulière des Archives de la Planète

Dans la continuité d’un cycle de réouverture consacré au voyage, puis d’une exposition qui mettait à l’honneur les images des jardins, le musée départemental Albert-Kahn poursuit l’exploration des axes fondamentaux de ses collections, cette fois autour du regard porté sur l’autre et de la dimension ethnographique des Archives de la Planète, récemment inscrites au registre Mémoire du monde de l’UNESCO.

La mission de 1930 au Dahomey est singulière à plusieurs titres : seule incursion des Archives de la Planète en Afrique sub-saharienne, dernière expédition d’ampleur avant l’arrêt du projet du fait de la faillite de la banque Kahn, elle résulte de l’initiative d’un homme d’Église atypique, le père Francis Aupiais (1877-1945). Ce père missionnaire, engagé dans une entreprise au long cours pour une meilleure connaissance des cultures africaines, entre en contact avec Albert Kahn en 1927 et le convainc de financer sa démarche de documentation des pratiques culturelles et religieuses dahoméennes, qui s’inscrit naturellement dans la lignée du projet humaniste du philanthrope.

Un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française

Le but du père Aupiais est d’aider à une « reconnaissance africaine » en documentant l’évangélisation mais surtout la culture traditionnelle du Dahomey, en particulier les cérémonies royales et les rites vodún, qu’il tient en haute estime. La mission dure quatre mois et demi au cours desquels Frédéric Gadmer réalise 1 102 autochromes (photographies en couleurs) et tourne 140 bobines de film, sous la direction d’Aupiais. Ces films, les premiers de cette ampleur tournés au Dahomey, constituent le plus vaste ensemble de films des Archives de la Planète et l’un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française, cinq ans après la fondation de l’Institut d’ethnologie de Paris et un an avant la mission Dakar-Djibouti.

Récemment numérisés en haute définition (4K), ces films constituent le fil rouge de l’exposition qui vise à présenter le déroulement, les enjeux et la postérité, un siècle plus tard, de cette mission atypique. Projetés en grand format tout au long d’un parcours immersif, ils offrent une qualité d’image inédite et plongent les visiteurs dans l’intimité des cérémonies et des cultes dahoméens, tissant des liens entre les protagonistes d’hier et le public d’aujourd’hui, entre la France et le Bénin.

De nombreux objets, prêtés notamment par le musée du quai Branly – Jacques Chirac, font écho aux images fixes et animées : emblèmes de pouvoir, attributs vodún, nécessaires à divination frappent par leur sophistication, qui rejoint celle des usages auxquels ils étaient destinés et que documentent les films. Parmi ces pièces rares, figurent certains objets exposés en France par le père Aupiais lui-même.

Des regards d’artistes issus du continent africain

Bénin aller-retour questionne en outre la réception contemporaine des images de 1930 grâce aux regards d’artistes issus du continent africain. Servant de mise en perspective et de contrepoint critique, les œuvres de Ishola Akpo, Thulani Chauke, Sènami Donoumassou, Bronwyn Lace, Roméo Mivekannin, Angelo Moustapha, et Marcus Neustetter, dont plusieurs ont été créées spécialement pour l’exposition, mêlent peinture, photographie, installation et performances, comme autant de réappropriations – et de réactivation – des photographies et des films.

Tout au long du parcours, l’exposition propose un véritable partage des regards pour construire de nouveaux récits respectueux des sensibilités et des savoirs béninois. Cette approche a été rendue possible grâce aux nombreuses collaborations établies avec des experts du patrimoine au Bénin, tant dans le cadre du comité scientifique du projet que dans celui de deux missions de documentation menées sur place par le musée départemental Albert-Kahn en 2023-2024, poursuivant ainsi le programme d’Albert Kahn : « s’entrainer à voir, s'entrainer à savoir ».

Scénographie et parcours de l’exposition

L’exposition propose une immersion dans les images de 1930 à travers une scénographie moderne et épurée, la mise en regard des photographies et des films avec de nombreux objets et la présentation spectaculaire des films sous forme de projections grand format.

Le parcours, qui réunit près de 300 œuvres, se compose de cinq sections correspondant à autant d’environnements scénographiques distincts :

  • Le Dahomey du père Aupiais
    Cette section introductive présente le contexte historique ainsi que la figure de Francis Aupiais, l'initiateur de cette mission des Archives de la Planète.
  • La mission Aupiais-Gadmer de 1930
    Cette partie présente le second protagoniste de l’aventure, Frédéric Gadmer, et donne aux visiteurs des clés pour comprendre la mission de 1930 (durée, parcours, sujets traités, double corpus filmique, etc.) avant d’y plonger de façon plus complète dans la section suivante.
  • Un portrait du Dahomey
    Cette troisième section, la plus vaste de l’exposition, explore tour à tour les trois grandes thématiques dont traitent les photographies et les films de la mission 
  • Colonisation et évangélisation
    Compte tenu des circonstances, l’emprise coloniale et les activités missionnaires sont bien sûr au cœur du corpus. Cet espace est notamment l’occasion de présenter Le Dahomey chrétien, film de propagande missionnaire conçu par Aupiais en parallèle de sa documentation de la culture traditionnelle dahoméenne.
     
  • Pouvoir et royauté
    L’un des principaux sujets d’étude d’Aupiais concerne le cérémonial entourant les manifestations du pouvoir et les cérémonies royales, notamment funéraires, dans la culture dahoméenne.
     
  • Vodún
    Cet espace explore la manière dont Aupiais a documenté les cérémonies vodun, non pas dans le but de les dénigrer mais, au contraire, de démontrer la respectabilité de cette religion qui est, plus globalement, un mode de pensée.
  • La fabrique des films
    Cette quatrième section propose un pas de côté en examinant les coulisses de la mission et ce que supposait la réalisation d’un film, en 1930, pour les Archives de la Planète. La question de la mise en scène est également abordée et expliquée.
  • Partage et héritage
    Enfin, le parcours s’achève sur l’évocation de la diffusion de ces images au retour de la mission et leur postérité jusqu’à aujourd’hui. Sont notamment abordées l’Exposition coloniale de Vincennes de 1931, les conférences du pères Aupiais, mais également les travaux menés sur ce fonds depuis 1945 et les réactivations contemporaines proposées par les artistes du Centre for the Less Good Idea de Johannesburg.

Comme lors des expositions précédentes, un parcours destiné aux familles, présenté « à hauteur d’enfants », permet d’aborder les grands thèmes du parcours sous une forme pédagogique et ludique, intégrant des dispositifs de manipulation.

Équipe et partenaires de l'exposition 
Commissariat : Julien Faure-Conorton et David-Sean Thomas, musée départemental Albert-Kahn 
Scénographie : Agence Explosition
Graphisme : Paula Mutel
Audiovisuels : Fleur de papier
La numérisation et la restauration numérique des films ont été rendues possibles par le soutien du Centre national du cinéma (CNC) et de la fondation Neuflize OBC.
La libre utilisation du film Le Dahomey chrétien a été gracieusement accordée par le Carrefour des cultures africaines de Lyon.
La création de l’œuvre de Roméo Mivekannin, Adangba, a bénéficié du soutien financier de l’Association des Amis du musée départemental Albert-Kahn.

Informations pratiques 

Exposition
Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930
Du 14 octobre 2025 au 14 juin 2026
Mardi à dimanche : 11h-18h (19h d’avril à septembre) – Entrée : 9€/6€/gratuit pour les -26 ans (fermeture le 25 décembre, en janvier, et le 1er mai)
Musée départemental Albert-Kahn
2 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt
Pour plus d’informations : albert-kahn.hauts-de-seine.fr

♦ Journée inaugurale mardi 14 octobre
Visite guidée à 11h
Après-midi avec la Communauté de communes du Zou (CCZ)
14h30 : les missions de terrain réalisées  au Bénin par le musée en 2023 et 2024
16h : une histoire du vodún
Sur réservation :  albert-kahn.hauts-de-seine.fr

♦ Visites guidées 
Tarif : 11 € - Tarif réduit : 8 € - Sur réservation : 
albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Avec un médiateur du musée
Dimanche 19 octobre à 11h15

Avec les commissaires de l’exposition 
Julien Faure-Conorton et David-Sean Thomas du musée départemental Albert-Kahn
Jeudi 23 octobre à 14h30

En partenariat avec

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Le Monde 
et

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Jeune Afrique 

Les Archives de la Planète, une ambition documentaire au bénéfice des générations futures

Désireux de témoigner des transformations de son temps, le banquier et philanthrope Albert Kahn (1860-1940) emploie sa fortune à la réalisation d’un vaste programme de documentation du monde. Dès 1912, il initie, selon ses propres dires : « une sorte d’inventaire photographique de la surface du globe, occupée et aménagée par l’homme, telle qu’elle se présente au début du XXe siècle ».
Le cœur des collections du musée départemental Albert-Kahn consiste en des dizaines de milliers de photographies couleur sur plaques de verre appelées autochromes, réalisées par une douzaine d'opérateurs employés jusqu’en 1931 par le banquier philanthrope, ainsi qu’une centaine d’heures de film noir et blanc, ce qui en fait la plus importante collection de ce type au monde. La photographie en couleurs et le cinéma, innovations alors récentes, agissent aux yeux d’Albert Kahn comme une véritable « empreinte » mémorielle du réel, un moyen de conserver « vivants quoique disparus » tous les « phénomènes d’intérêt général ».

Le musée départemental Albert-Kahn

Situé à Boulogne-Billancourt, le musée départemental Albert-Kahn conserve et valorise l’œuvre d’Albert Kahn (1860-1940), banquier et philanthrope français qui mit sa fortune au service de la connaissance et de l’entente entre les peuples. Outre la collection de photographies et films des Archives de la Planète, il comporte un jardin à scènes paysagères de quatre hectares, incarnation végétale du rêve universaliste de son commanditaire. Une ambitieuse rénovation parachevée en 2022 a permis d’accroître significativement la surface dédiée aux expositions, notamment grâce à un nouveau bâtiment de 2 300 mètres carrés conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma, qui fait dialoguer collections d’images et jardin. Le musée a accueilli plus de 600 000 visiteurs depuis sa réouverture.
albert-kahn.hauts-de-seine.fr
Et retrouvez les photographies et les films des Archives de la Planète en accès libre sur le portail des collections : collections.albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Bon à savoir
Le Département engagé dans un programme de coopération internationale avec le Bénin

De nombreuses collaborations ont été établies avec des experts du patrimoine au Bénin, tant dans le cadre du comité scientifique du projet que dans celui de deux missions de documentation menées sur place par le musée départemental Albert-Kahn en 2023-2024, poursuivant ainsi le programme d’Albert Kahn : « s’entrainer à voir, s'entrainer à savoir ». Ces missions de terrain ont été réalisées dans le cadre du programme de coopération entre le Département des Hauts-de-Seine et la Communauté de communes du Zou au Bénin. 
Dans le cadre de sa politique de solidarité internationale, le Département participe, à son échelle, à un développement mondial plus équilibré. Cela se traduit notamment par des relations de coopération internationale avec le Bénin, mais aussi l’Arménie, le Cambodge, et Haïti, avec pour principal objectif de lutter contre l’insécurité alimentaire.
EN SAVOIR PLUS 

 

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L’exposition "Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection" prendra place aux Anciennes Écuries du Domaine de Sceaux, parc et musée départementaux, du 19 septembre 2025 au 22 mars 2026. Ce nouveau rendez-vous est l’occasion unique d’admirer dès la rentrée des œuvres et objets restés longtemps méconnus, secrets des collections du Château de Sceaux, musée départemental.

L’exposition "Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection" retrace l’aventure patrimoniale du fonds inestimable du Domaine départemental de Sceaux depuis l’ouverture du musée de l’Île-de-France, en 1937. Au fil du temps et des acquisitions, les collections se sont recentrées sur les grandes figures qui ont marqué l’histoire du Domaine. 
Les cent cinquante œuvres présentées témoignent de l’identité singulière du Château de Sceaux, musée départemental. Pour l’occasion, certaines pièces rares, tenues en réserves pour leur fragilité, sortent de leur réserve pour la première fois. Vous découvrez par exemple le spectaculaire transparent des Quatre Saisons de Carmontelle, un dessin de 42 mètres de long, ou encore des objets insolites, comme une fontaine à coco du XIXe siècle, des porcelaines de la manufacture de Sceaux, et une sélection d’ouvrages et de textiles.

De l’inventaire à la restauration, explorer les coulisses de la sauvegarde du patrimoine

Au-delà des œuvres, le parcours invite le visiteur à découvrir les coulisses du musée en abordant successivement différentes thématiques, comme la gestion des collections, ou les expertises nécessaires afin d’assurer leur conservation, leur documentation, et leur transmission. Un parcours invite le visiteur à explorer les étapes-clés qui garantissent la sauvegarde de ce patrimoine, de l’inventaire à la restauration.
Cette exposition rend hommage aux métiers liés aux musées dans toute leur diversité, à la variété de ses collections, et à ce patient travail de l’ombre qui permet d’en révéler les richesses. Plusieurs niveaux sont proposés pour tous les publics, dont un parcours enfant, des livrets adaptés, et des dispositifs de médiation.

Un parcours pensé pour révéler les trésors du musée

La première partie retrace la construction de la collection, depuis les acquisitions de l’ancien musée de l’Île-de-France en 1937, jusqu’aux achats récents. Elle met en lumière les grandes donations du XXe siècle, ainsi que des événements moins connus qui ont enrichi les collections, comme le Prix de l’Île-de-France ou les collaborations avec le musée Carnavalet. Cette section aborde également des opérations techniques indispensable, telles que la tenue de l’inventaire.
La seconde partie révèle les trésors du musée, avec une sélection d’œuvres phares. L’exposition comprend aussi une section sur la conservation, portant sur les altérations des objets, leur restauration, et les mesures de conservation prises pour les pièces fragiles : arts graphiques, éventails, textiles… Deux espaces sont aussi consacrés au conditionnement des œuvres et à la préparation d’une exposition.

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Les Quatre Saisons, Louis Carrogis dit Carmontelle, 1798 © CD92

Au programme jusqu'à décembre

♦ Visites guidées
Tous publics
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Plein tarif 7 € / Tarif réduit : 5 €

En septembre et octobre
Tous les jeudis à 15h et les dimanches 28 septembre, 5, 12, 19 et 26 octobre à 16h (1h30) – soit tous les dimanches de la période sauf le 21 septembre

En novembre et décembre
Tous les jeudis à 15h (1h30) et les dimanches 2, 9, 16, 23 et 30 novembre et 7, 14, 21 et 28 décembre à 15h30 (1h30) 

♦  Visite atelier - Vie des collections
Après avoir découvert l’exposition, apprenez à manipuler et à étudier les objets d’une collection d’un musée !

Pour les familles - dès 8 ans
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Plein tarif : 6 € / Tarif réduit : 4 €
Dimanches 30 novembre et 21 décembre à 10h30 (2h) 

Visite flash - Objets insolites
Percez le secret de certaines œuvres présentées dans l’exposition : la Fontaine à coco, la Boite à oubli ou encore la Porte de prison... 
Tous publics
Sans réservation
Rendez-vous aux Anciennes Écuries
Inclus dans le billet d’entrée du musée
Dimanche 7 décembre à 14h30 (2h) 

Information pratiques

Exposition 
"Trésors et coulisses du Château. Histoire d’une collection"

Du 19 septembre 2025 au 22 mars 2026
Du 1er mars au 31 octobre : 14h à 18h30
Du 1er novembre au 28 février : 13h à 17h
Dernière admission 30 minutes avant la fermeture
Billetterie sur place – Entrée : 6€/5€/4€

domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr

Une exposition organisée en partenariat avec le Quotidien de l’Art  
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Organisé en partenariat avec l’Association des Amis du musée, ce rendez-vous est dédié à la photographie contemporaine. Cette deuxième  édition du festival permettra au public de découvrir les séries d’œuvres de dix artistes, exposées dans le jardin du musée. La soirée d’ouverture aura lieu lors de la Nuit européenne des musées le samedi 17 mai prochain.

Le festival Mondes en commun ; poursuivre l’inventaire, propose des passerelles entre les collections historiques du musée et la création photographique contemporaine. Il s’agit de réactiver l’œuvre d’Albert Kahn en montrant sa pertinence au regard des enjeux du monde d’aujourd’hui

La thématique du festival – l’inventaire visuel du monde – propose une relecture de la collection de photographie et de films des Archives de la Planète ; ce projet démesurément ambitieux de dresser, selon la formule d’Albert Kahn « un vaste inventaire photographique de la surface du globe occupée et aménagée par l’homme, telle qu’elle se présente au début du XXsiècle ». Les inventaires se déclinent également en lien avec les collections végétales de l’établissement autour de thématiques liées au vivant : faune, flore, biodiversité́, etc.

Dix séries de photographie contemporaine présentées dans le jardin du musée

Le festival donne à voir des travaux photographiques ayant pour objectif de représenter méthodiquement le réel dans toute sa diversité́, du proche au lointain, du « macro » au  « micro », du vivant à l’inanimé́. Pensé en lien avec les collections du musée, ce rendez-vous aborde les thèmes centraux de la collection telles que la géographie humaine, la diversité culturelle et celle du vivant, les traditions populaires ou le patrimoine naturel et architectural.
Les propositions photographiques ont été sélectionnées par un jury composé de représentants du musée et de l’association des Amis, ainsi que de personnalités qualifiées du monde de la photographie.
Un pays est plus particulièrement mis à l’honneur chaque année : en 2025, à l’occasion de l’année croisée France-Brésil, deux photographes brésiliens sont ainsi présentés dans la sélection.

 Pour cette édition 2025, les artistes sélectionnés et les séries présentées sont :

♦ Ursula Böhmer (Allemagne) – All ladies
♦ Luiz Braga (Brésil) – Ôde à la couleur
♦ Aurore Bagarry (France) – Glaciers
♦ Siân Davey (Royaume-Uni) – The Garden
♦ Pedro David (Brésil) – Suffocamento
♦ Roberto Giangrande (Italie) – Incompiuto
♦ Claude Iverné (France) – Soudan
♦ Peter Mitchell (Royaume-Uni) – Scarecrows
♦ Thomas Paquet (France) – La postérité du soleil
 Aurélie Scouarnec (France) – Gwiskañ / Revêtir
♦ Rebecca Topakian (France) – (n=6-9)

Le jury de l’édition 2025

Thierry Ardouin, photographe, lauréat du prix des Amis 2024  ; Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume ; Renan Benyamina, ancien directeur délégué des Ateliers Medicis et directeur du développement du Pass Culture ; Françoise Bornstein, directrice de la galerie Sit Down et membre du CA de l’Association des Amis du musée Albert-Kahn ; Nathalie Doury, directrice du musée départemental Albert-Kahn Florence Drouhet, commissaire d’expositions et conseillère artistique ; Sylvie Jumentier, présidente de l’Association des Amis du musée, Benoit Pelletier, fondateur et directeur artistique du magazine Process Clément Poché, chargé d’expositions au musée départemental Albert-Kahn ; Cristianne Rodrigues, commissaire d’expositions, spécialiste de la scène brésilienne.

Le prix photographique de l’Association des Amis du musée départemental Albert-Kahn

Le Prix photographique des Amis, créé en 2018, est désormais remis chaque année par l’association des Amis du musée départemental Albert-Kahn dans le cadre du festival. La lauréate ou le lauréat se voit accorder une bourse de 5 000 euros dotée par l’association et dispose d’un espace d’exposition de choix dans le parcours global de la manifestation.  Cette année, le Prix des Amis du musée a été décerné à deux des séries présentées : Soudan de Claude Iverné et Revêtir d’Aurélie Scouarnec.

Créée en 2011 dans le but de participer à la préservation et au rayonnement de l’héritage culturel légué par Albert Kahn, l’association propose à ses membres de participer de façon privilégiée à la vie du musée et de contribuer à la valorisation de ses collections par des actions de mécénat. Une riche programmation culturelle, incluant visites privées de collections ou d’expositions temporaires au musée départemental Albert-Kahn et dans d’autres institutions, rencontres avec les équipes du musée, visites d’ateliers d’artistes, invitations à des foires d’art contemporain ou de photographie, est proposée aux amis tout au long de l’année, ainsi que des voyages « entre amis » à la découverte de jardins exceptionnels ou de festivals photos.

Plus d’informations autour de l’association des Amis du musée : amisdumuseealbertkahn.com

Festival
Mondes en commun – Poursuivre l’inventaire d’Albert Kahn
Du samedi 17 mai au dimanche 7 septembre 2025
Mardi à dimanche : 11h-19h – Entrée : 9€/6€/0€ – Gratuité pour les moins de 26 ans

En partenariat avec :

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et 

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Musée départemental Albert-Kahn
2 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt
En savoir plus sur albert-kahn.hauts-de-seine.fr.

Derrière le rideau

Des fonds d’archives évoquent l’histoire de la création dramatique, côté coulisses.

Consacrée aux théâtres des Hauts-de-Seine, la nouvelle exposition des Archives départementales plonge ses visiteurs dans l’atmosphère du spectacle avec un jeu scénographique qui en reprend les codes, s’appuyant sur de nombreux documents inédits jusque-là.

Une longue tradition 
L’histoire retient que c’est dans l’actuel territoire des Hauts-de-Seine, à Gennevilliers, qu’a lieu en 1783 la première représentation en public de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, devenu par la suite le plus grand succès théâtral du XVIIIe siècle. Cet événement qui a défrayé la chronique introduit l’exposition avec une édition d’époque de la pièce conservée dans la bibliothèque André-Desguine.
Aux Archives départementales, documents anciens et plus récents, obtenus par des versements administratifs, des dons ou des acquisitions, soulignent à quel point le théâtre est un art particulièrement vivant dans les Hauts-de-Seine, qui comptent notamment deux centres dramatiques nationaux, le Théâtre Nanterre-Amandiers et le Théâtre de Gennevilliers, T2G, et deux scènes nationales, le Théâtre 71 de Malakoff et Les Gémeaux à Sceaux.

L'envers du décor
Des archives matérialisent le passage du texte à la représentation. Les intentions du metteur en scène sont visibles sur des textes annotés, à l’image du tapuscrit, tapé à la machine, de la pièce La Ville en fête de Jean Le Marois (1962) où figurent les emplacements des personnages et leurs déplacements sur scène. Autre passage obligé, le recrutement des comédiens, évoqué notamment par une lettre de l’actrice et metteure en scène de théâtre Marcelle Tassencourt, lorsqu’elle engage Jacques Dacqmine pour jouer dans une autre pièce de Jean Le Marois, Alexandre, en 1959. La création des décors est abordée avec, notamment, des dessins préparatoires de Jean-Paul Chambas pour On ne badine pas avec l’amour de Musset mis en scène en 1993 par Jean-Pierre Vincent au Théâtre Nanterre-Amandiers. Des partitions rappellent l’importance de la musique et la machinerie apparaît sur des photos contemporaines des coulisses et des parties techniques de Nanterre-Amandiers et du T2G.

Costumes de scène
Un ensemble de costumes et d’accessoires, prêté par le Théâtre Nanterre-Amandiers,donne du relief et des couleurs à l’exposition.
Ils rappellent deux mises en scène de Jean-Pierre Vincent : Les Fourberies de Scapin en 1990 avec Daniel Auteuil, et On ne badine pas avec l’amour en 1993 avec Emmanuelle Béart et Isabelle Carré ou, plus proche de nous, le Richard II de Shakespeare, mis en scène par Christophe Rauck en 2022 avec Micha Lescot dans le rôle-titre. Issu du dossier du spectacle Première de cavalerie de Vsevolod Vichnevski, joué en 1967 au Théâtre de Gennevilliers, le calque d’un dessin de costume de soldats dragons de la Grande Guerre donne des détails de matières et de couleurs. Les coupures de presse qui l’accompagnent témoignent des recherches nécessaires en amont de toute création. Les esquisses au crayon et à l’encre dorée et argentée des costumes d’Ithaque, mis en scène par Jean-Louis Martinelli au Théâtre Nanterre-Amandiers en 2011, en donnent un autre exemple. Des échantillons de tissus sont accrochés aux pages collées les unes aux autres sur près de quatre mètres de long.

Répétitons et représentations
Des photographies de différentes répétitions rappellent des pièces célèbres, des comédiens y travaillent, en costume de ville ou de scène, dont Michel Piccoli et Jane Birkin pour La Fausse suivante de Marivaux, dirigés par Patrice Chéreau au Théâtre Nanterre-Amandiers en 1985. Tout au long de son parcours, l’exposition présente de nombreuses affiches, par exemple celle de L’Homme, la Bête et la Vertu de Luigi Pirandello jouée aux Gémeaux à Sceaux en 1993, mais aussi des invitations, des programmes et des courriers de spectateurs, souvenirs de ces oeuvres éphémères et de leur réception par le public. 

Figures du théâtre
Dans sa deuxième partie, l’exposition revient sur les grands metteurs en scène et leurs parcours alto-séquanais : Bernard Sobel,Pierre Ascaride, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Jean-Louis Martinelli… Différentes directions qui s’incarnent également dans l’identité graphique et l’esthétisme des affiches de spectacle. D’autres archives rappellent les deux promotions de l’école de théâtre des Amandiers (1982-1984 et 1986-1987) fréquentée notamment par Agnès Jaoui, Valéria Bruni-Tedeschi, Vincent Perez… Un projet évoqué par Patrice Chéreau dans un rapport dès 1981, peu avant de prendre les rênes du théâtre, qui a été relancé par Christophe Rauck, en 2021 avec « La Belle Troupe, l’atelier des Amandiers ». C’est aussi le club théâtre du lycée Pasteur de Neuilly, où Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Michel Blanc
ont fait leurs premiers pas sur scène. Un livret de La Concierge est tombée dans l’escalier (1970), première mise en scène de Michel Blanc, est présenté à côté du programme d’un événement qui porte les noms et les rôles de ceux qui formeront plus tard la troupe du Splendid.

Architectures
Une vue en coupe de la Maison de la Culture de Nanterre, qui a précédé Nanterre-Amandiers,date de 1972 et porte nombre d’indications techniques, à commencer par la hauteur à
laquelle placer les spots. Le bâtiment qui accueille le théâtre de Gennevilliers est à l’honneur avec plusieurs projets sur calque présentés en vue d’une rénovation dans les années 1980, des photographies de la façade actuelle et une vue en coupe, plongeante, de 2023. Des archives qui invitent à s’intéresser de plus près à la vie et à l’histoire de ces lieux de culture emblématiques du territoire.

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Ouvrage de la pièce Le mariage de Figaro de Beaumarchais, 1954,
bibliothèque André-Desguine                                                            Affiche de la pièce Ennemis les ennemis de Maxime Gorki, 1965
                                                               © Archives départementales des Hauts-de-Seine

Dans les coulisses des théâtres des Hauts-de-Seine
Du 6 janvier au 14 novembre

Du lundi au vendredi de 9h à 18h
Gratuit
Visite de groupe sur réservation (adultes) : archivesdepartementales@remove-this.hauts-de-seine.fr
Parcours-jeu enfant

♦ Exposition en plein air
Au parc départemental André-Malraux (Nanterre) à partir du 20 janvier
Gratuit, ouvert en continu 

♦ Exposition virtuelle : archives.hauts-de-seine.fr 

Source : HDS Guide Vallée-Culture n° 78 Janvier - Février 2025

Atala 1801, un premier roman qui fait date dans l'histoire de la littérature 
 

Éditions et rééditions, source inépuisable de nombreux artistes, produits dérivés, imitations, contrefaçons, traductions, parodies… les collections de la maison de  l'écrivain témoignent du succès fulgurant et durable du texte de Chateaubriand. Au tout début du XIXe siècle, c’est Atala qui lui apporte la gloire et lance sa carrière littéraire.
Retour aux sources

« Si l’on en croit les Mémoires d’outre-tombe,c’est l’argent gagné grâce à Atala qui permet à l’auteur d’acquérir la Vallée-aux-Loups, explique Anne Sudre, directrice de la Maison de Chateaubriand et commissaire de l’exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman qui s’ouvre cet automne. L’idée est de mettre Chateaubriand et nos collections exceptionnelles au cœur des expositions et de la programmation. Nous voulons faire voyager le public grâce à cette histoire et aux images qu’elle a inspirées. Il s’agit en même temps de montrer l’importance du roman dans la carrière littéraire de l’écrivain et pour la littérature en France. » Un projet d’autant plus évident que la Maison conserve le fonds patrimonial le plus riche au monde autour de la figure d’Atala, avec près de 330 pièces de collection, œuvres et objets d’art, estampes, manuscrits…

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Éventail décoré représentant « Les adieux de Chactas à Lopez », vers 1820-1830, papier, bois, pigments, Maison de Chateaubriand © CD92/Julien Garraud

 

Génie de la littérature
Le roman raconte les amours contrariés d’Atala et de Chactas, deux jeunes Indiens d’Amérique issus de tribus ennemies. À leur suite, Chateaubriand entraîne le lecteur dans le Nouveau Monde, des rives du Mississipi aux forêts de Floride, et ses sublimes descriptions des paysages résonnent avec l’exaltation des sentiments. « Avec Atala, puis René publié l’année suivante, il apparaît comme le père du romantisme en France. Le récit contient déjà les thèmes récurrents de son œuvre : les amours impossibles, les destins croisés, la valeur morale du christianisme, la nature. » Dans son propos liminaire, l’exposition retrace la genèse du texte, son écriture, ses sources, à commencer par le voyage de l’écrivain en Amérique en 1791 grâce auquel Atala a vu le jour, et revient sur son succès : « Le livre a immédiatement été traduit dans de nombreuses langues, en anglais, en italien, en espagnol… Des critiques montrent à quel point il a bousculé l’écriture et la littérature classique. Édité et réédité, Atala inspire poèmes, romans et parodies. Il a également fait l’objet de nombreuses contrefaçons, à Avignon où Chateaubriand s’est rendu en personne pour une saisie, ou encore en Belgique. » 

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Louis Tiberghien, La veillée funèbre d’Atala, 1844-1846, huile sur toile 
Maison de Chateaubriand  
© CD92/Julien Garraud     
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 Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), L’enterrement d’Atala, s.d., d’après Gustave Courtois
pour l’oeuvre originale datée de 1884  © Studio Sébert

Un voyage illustré

L’exposition s’organise autour des douze épisodes clés de l’histoire, mêlant des extraits et des œuvres, pour la plupart conservées dans les collections de la Maison. « Dès la parution d’Atala, les beaux-arts, les arts décoratifs, le théâtre et la musique s’emparent du sujet. Les grands artistes ont peint, sculpté, dessiné, gravé Atala », en particulier les funérailles de la jeune Indienne, sujet du célèbre Atala au tombeau peint par Girodet en 1808, maintes fois copié et décliné en gravures.
Autre preuve du retentissement du roman, le fait que « Gustave Doré le choisisse en 1863 pour illustrer les grands textes de la littérature du XIXe siècle. Avec trente planches, l’artiste va au-delà des épisodes habituellement représentés et donne plus de place à la nature et aux Indiens. » Certaines acquisitions récentes sont présentées pour la première fois au public, dont La Veillée funèbre d’Atala, une peinture à l’huile de l’époque romantique par Louis Tiberghien acquise en 2022 et récemment restaurée, parmi d’autres œuvres inédites habituellement conservées en réserve.

Interprétations et réinterprétations 

L’engouement populaire est tel qu’il génère des produits dérivés. « C’est assez extraordinaire et c’est une première pour un roman en France. » L’atalamania se propage. Comme le montrent les différentes vitrines, elle gagne « des objets décoratifs, des pendules, des tasses, un plateau de déjeuner, un éventail, des toiles imprimées avec les principales scènes du roman produites dans de grandes manufactures, et des objets publicitaires... » Pour Anne Sudre, l’objet le plus original est « La mort d’Atala sur une huître perlière, une "camelote de bagne" pour les touristes, gravée par un bagnard, un certain Joseph Muller, en Nouvelle- Calédonie dans les années 1875-1888 d’après une illustration d’un journal du Havre. Illustration qui reprenait elle-même un tableau aujourd’hui disparu dont l’huître reste l’un des derniers témoignages. »

L’histoire continue

Des éditions illustrées des années 1950 prouvent la longévité de l’œuvre. « La maison d’écrivain la remet au goût du jour : depuis 2023, les jeunes qui participent au prix Chateaubriand des collégiens reçoivent une édition d’Atala illustrée et la politique d’acquisition se poursuit, en particulier pour les traductions. Nous nous sentons dépositaires de ce trésor de la langue française et nous voulons continuer à le faire vivre. » Une aventure littéraire, éditoriale, artistique, commerciale et imaginaire à voir dès le 4 octobre.

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Francisque-Joseph Duret (1804-1865), Chactas pleurant Atala, 1836, bronze, Société Chateaubriand, en dépôt à la Maison de Chateaubriand  © Studio Sébert

Programmation autour de l'exposition

Sur réservation : 01 55 52 13 00 ou reservations-chateaubriand@remove-this.hauts-de-seine.fr

Tout au long de l’année

  • Visite guidée de l’exposition 
    Tous les dimanches, à 11h, pendant toute la durée de l’exposition
    Durée : 1h 
    Tarif plein : 6 € ; tarif réduit : 4 €
 
  • Un parcours adapté aux familles
    Livret jeu 7-12 ans disponible gratuitement à l’accueil.
    Espace famille au sein de l’exposition (assises, espace créatif).
    Des ateliers de pratique artistique (date et précisions ci-dessous). 

 

Exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman
Du 4 octobre 2024 au 28 septembre 2025
PROLONGATION JUSQU'AU 29 MARS 2026 
Ouvert du mardi au dimanche : de 13h à 18h (en octobre), de 13h à 16h30 (de novembre à février), de 13h à 18h (en mars), de 13h à 18h30 (d’avril à septembre)
Le week-end : de 10h à 12h et l’après-midi selon les horaires ci-dessus
Maison de Chateaubriand – Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
87 rue de Chateaubriand, 92290 Châtenay-Malabry
vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr

♦ Les partenaires de l'exposition 

 

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Guide Vallée-Culture n°76 septembre-octobre 2024