

Les expositions dans les musées départementaux et aux archives départementales
Mondes en commun : le festival de photographie contemporaine au musée départemental Albert-Kahn du 17 mai au 7 septembre 2025

Organisé en partenariat avec l’Association des Amis du musée, ce rendez-vous est dédié à la photographie contemporaine. Cette deuxième édition du festival permettra au public de découvrir les séries d’œuvres de dix artistes, exposées dans le jardin du musée. La soirée d’ouverture aura lieu lors de la Nuit européenne des musées le samedi 17 mai prochain.
Le festival Mondes en commun ; poursuivre l’inventaire, propose des passerelles entre les collections historiques du musée et la création photographique contemporaine. Il s’agit de réactiver l’œuvre d’Albert Kahn en montrant sa pertinence au regard des enjeux du monde d’aujourd’hui.
La thématique du festival – l’inventaire visuel du monde – propose une relecture de la collection de photographie et de films des Archives de la Planète ; ce projet démesurément ambitieux de dresser, selon la formule d’Albert Kahn « un vaste inventaire photographique de la surface du globe occupée et aménagée par l’homme, telle qu’elle se présente au début du XXe siècle ». Les inventaires se déclinent également en lien avec les collections végétales de l’établissement autour de thématiques liées au vivant : faune, flore, biodiversité́, etc.
Dix séries de photographie contemporaine présentées dans le jardin du musée
Le festival donne à voir des travaux photographiques ayant pour objectif de représenter méthodiquement le réel dans toute sa diversité́, du proche au lointain, du « macro » au « micro », du vivant à l’inanimé́. Pensé en lien avec les collections du musée, ce rendez-vous aborde les thèmes centraux de la collection telles que la géographie humaine, la diversité culturelle et celle du vivant, les traditions populaires ou le patrimoine naturel et architectural.
Les propositions photographiques ont été sélectionnées par un jury composé de représentants du musée et de l’association des Amis, ainsi que de personnalités qualifiées du monde de la photographie.
Un pays est plus particulièrement mis à l’honneur chaque année : en 2025, à l’occasion de l’année croisée France-Brésil, deux photographes brésiliens sont ainsi présentés dans la sélection.
Pour cette édition 2025, les artistes sélectionnés et les séries présentées sont :
♦ Ursula Böhmer (Allemagne) – All ladies
♦ Luiz Braga (Brésil) – Ôde à la couleur
♦ Aurore Bagarry (France) – Glaciers
♦ Siân Davey (Royaume-Uni) – The Garden
♦ Pedro David (Brésil) – Suffocamento
♦ Roberto Giangrande (Italie) – Incompiuto
♦ Claude Iverné (France) – Soudan
♦ Peter Mitchell (Royaume-Uni) – Scarecrows
♦ Thomas Paquet (France) – La postérité du soleil
♦ Aurélie Scouarnec (France) – Gwiskañ / Revêtir
♦ Rebecca Topakian (France) – (n=6-9)
Le jury de l’édition 2025
Thierry Ardouin, photographe, lauréat du prix des Amis 2024 ; Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume ; Renan Benyamina, ancien directeur délégué des Ateliers Medicis et directeur du développement du Pass Culture ; Françoise Bornstein, directrice de la galerie Sit Down et membre du CA de l’Association des Amis du musée Albert-Kahn ; Nathalie Doury, directrice du musée départemental Albert-Kahn ; Florence Drouhet, commissaire d’expositions et conseillère artistique ; Sylvie Jumentier, présidente de l’Association des Amis du musée, Benoit Pelletier, fondateur et directeur artistique du magazine Process, Clément Poché, chargé d’expositions au musée départemental Albert-Kahn ; Cristianne Rodrigues, commissaire d’expositions, spécialiste de la scène brésilienne.
La programmation associée
Centré sur la photographie contemporaine, le festival s’ouvre à l’image animée et aux arts visuels à l’occasion d’événements festifs ou de soirées thématiques qui s’inscrivent dans la programmation de médiation courante du musée, avec en particulier une grande soirée de projections en plein air pour l’ouverture du festival, si la météo le permet. Des rencontres avec les artistes seront organisées (visites, projections commentées, présentation de livres photos, ateliers thématiques…). Le week-end d’ouverture sera l’occasion de nombreuses animations. La serre du palmarium sera utilisée comme point central du festival pour la présentation des artistes, les rencontres avec ceux-ci, les présentations d’ouvrages, et les départs de visite. Un livret de visite sera par ailleurs proposé gratuitement aux visiteurs.
Trois temps forts de la programmation
- Samedi 17 mai : ouverture du festival à l’occasion de la Nuit des Musées, de 15h à 23h, avec projection, atelier, rencontres avec les artistes.
- Dimanche 22 juin : rencontres autour des éditions des photographes du festival.
- Dimanche 6 juillet : projection et rencontre autour de la série d’Aurélie Scouarnec sur la Bretagne.
Le prix photographique de l’Association des Amis du musée départemental Albert-KahnLe Prix photographique des Amis, créé en 2018, est désormais remis chaque année par l’association des Amis du musée départemental Albert-Kahn dans le cadre du festival. La lauréate ou le lauréat se voit accorder une bourse de 5 000 euros dotée par l’association et dispose d’un espace d’exposition de choix dans le parcours global de la manifestation. Cette année, le Prix des Amis du musée a été décerné à deux des séries présentées : Soudan de Claude Iverné et Revêtir d’Aurélie Scouarnec. Créée en 2011 dans le but de participer à la préservation et au rayonnement de l’héritage culturel légué par Albert Kahn, l’association propose à ses membres de participer de façon privilégiée à la vie du musée et de contribuer à la valorisation de ses collections par des actions de mécénat. Une riche programmation culturelle, incluant visites privées de collections ou d’expositions temporaires au musée départemental Albert-Kahn et dans d’autres institutions, rencontres avec les équipes du musée, visites d’ateliers d’artistes, invitations à des foires d’art contemporain ou de photographie, est proposée aux amis tout au long de l’année, ainsi que des voyages « entre amis » à la découverte de jardins exceptionnels ou de festivals photos. Plus d’informations autour de l’association des Amis du musée : amisdumuseealbertkahn.com |
Festival
Mondes en commun – Poursuivre l’inventaire d’Albert Kahn
Du samedi 17 mai au dimanche 7 septembre 2025
Mardi à dimanche : 11h-19h – Entrée : 9€/6€/0€ – Gratuité pour les moins de 26 ans
En partenariat avec
Musée départemental Albert-Kahn
2 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt
En savoir plus sur albert-kahn.hauts-de-seine.fr.
« Aléas, pratiques de l’adaptation ». Du 12 mars au 3 août 2025 au Jardin des métiers d'Art et du Design à Sèvres

Les designers Baptiste Meyniel et Nicolas Verschaeve investissent la galerie du Jardin des métiers d’Art et du Design avec l’exposition « Aléas, pratiques de l’adaptation » qui met en lumière des démarches de création et de production qui dialoguent avec l’imprévu.
Les commissaires et designers, Baptiste Meyniel et Nicolas Verschaeve, interrogent avec Aléas la notion même de projet, d’intention en vue d’un résultat. Ils nous invitent à découvrir une pluralité d’observations actives du monde à travers les travaux de près de vingt designers et artisans d’art et nous révèlent la capacité de ces créateurs à s’adapter continuellement au contexte pour réaliser leurs projets. On y retrouvera notamment Lucie Ponard, designer et céramiste installée au JAD depuis septembre 2024, qui travaille autour de la création de nouveaux matériaux et objets à l’impact environnemental réduit.
De la conception d’un objet à l’aménagement de l’espace public, les designers et artisans d’art démontrent leur aptitude à « composer avec » leurs ressources et leurs environnements. L’attention donnée aux matériaux, aux techniques, aux outils, aux usages et au vivant témoigne d’une attitude commune : une agilité à réinventer constamment les méthodes et à dialoguer avec le monde qui nous entoure. Cette exposition célèbre l’adaptabilité et la capacité d’attention des créateurs, offrant une déambulation sensible à travers des œuvres contemporaines enrichies des aléas de la création. Une opportunité de découvrir comment les artistes transforment les contraintes en sources d’inspiration.
Les prochaines vistes commentées de l'exposition
Moment privilégié et exclusif, la visite est une occasion unique de découvrir l’exposition Aléas, pratiques de l’adaptation, ainsi que l’ensemble architectural du bâtiment et sa vue sur les serres du Domaine National de Saint-Cloud. Précédée d'un café convivial, la visite propose de découvrir le JAD, ses missions, son fonctionnement et sa programmation.
- Samedi 15 mars à 11h - Pensez à vous inscrire !
- Samedi 3 mai à 11h - Pensez à vous inscrire !
- Samedi 7 juin à 11h - Pensez à vous inscrire !
- Samedi 5 juillet à 11h - Pensez à vous inscrire !
Visite en français destinée aux adultes et aux familles
Durée : 1h30
Tarif plein : 5€ / Tarif réduit : 3 €
♦ Aléas, pratiques de l’adaptation
Du 12 mars au 3 août 2025, du mercredi au dimanche de 14h00 à 19h00 (Fermeture le 01 mai 2025),
entrée libre et gratuite
Jardin des métiers d’Art et du Design
6 Grande Rue, 92310 Sèvres
le-jad.fr
contact@ le-jad.fr
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© CD 92/ Olivier Ravoire
Dans les coulisses des théâtres des Hauts-de-Seine. Du 6 janvier au 14 novembre aux Archives départementales à Nanterre



Derrière le rideau
Des fonds d’archives évoquent l’histoire de la création dramatique, côté coulisses.
Consacrée aux théâtres des Hauts-de-Seine, la nouvelle exposition des Archives départementales plonge ses visiteurs dans l’atmosphère du spectacle avec un jeu scénographique qui en reprend les codes, s’appuyant sur de nombreux documents inédits jusque-là.
Une longue tradition
L’histoire retient que c’est dans l’actuel territoire des Hauts-de-Seine, à Gennevilliers, qu’a lieu en 1783 la première représentation en public de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, devenu par la suite le plus grand succès théâtral du XVIIIe siècle. Cet événement qui a défrayé la chronique introduit l’exposition avec une édition d’époque de la pièce conservée dans la bibliothèque André-Desguine.
Aux Archives départementales, documents anciens et plus récents, obtenus par des versements administratifs, des dons ou des acquisitions, soulignent à quel point le théâtre est un art particulièrement vivant dans les Hauts-de-Seine, qui comptent notamment deux centres dramatiques nationaux, le Théâtre Nanterre-Amandiers et le Théâtre de Gennevilliers, T2G, et deux scènes nationales, le Théâtre 71 de Malakoff et Les Gémeaux à Sceaux.
L'envers du décor
Des archives matérialisent le passage du texte à la représentation. Les intentions du metteur en scène sont visibles sur des textes annotés, à l’image du tapuscrit, tapé à la machine, de la pièce La Ville en fête de Jean Le Marois (1962) où figurent les emplacements des personnages et leurs déplacements sur scène. Autre passage obligé, le recrutement des comédiens, évoqué notamment par une lettre de l’actrice et metteure en scène de théâtre Marcelle Tassencourt, lorsqu’elle engage Jacques Dacqmine pour jouer dans une autre pièce de Jean Le Marois, Alexandre, en 1959. La création des décors est abordée avec, notamment, des dessins préparatoires de Jean-Paul Chambas pour On ne badine pas avec l’amour de Musset mis en scène en 1993 par Jean-Pierre Vincent au Théâtre Nanterre-Amandiers. Des partitions rappellent l’importance de la musique et la machinerie apparaît sur des photos contemporaines des coulisses et des parties techniques de Nanterre-Amandiers et du T2G.
Costumes de scène
Un ensemble de costumes et d’accessoires, prêté par le Théâtre Nanterre-Amandiers,donne du relief et des couleurs à l’exposition.
Ils rappellent deux mises en scène de Jean-Pierre Vincent : Les Fourberies de Scapin en 1990 avec Daniel Auteuil, et On ne badine pas avec l’amour en 1993 avec Emmanuelle Béart et Isabelle Carré ou, plus proche de nous, le Richard II de Shakespeare, mis en scène par Christophe Rauck en 2022 avec Micha Lescot dans le rôle-titre. Issu du dossier du spectacle Première de cavalerie de Vsevolod Vichnevski, joué en 1967 au Théâtre de Gennevilliers, le calque d’un dessin de costume de soldats dragons de la Grande Guerre donne des détails de matières et de couleurs. Les coupures de presse qui l’accompagnent témoignent des recherches nécessaires en amont de toute création. Les esquisses au crayon et à l’encre dorée et argentée des costumes d’Ithaque, mis en scène par Jean-Louis Martinelli au Théâtre Nanterre-Amandiers en 2011, en donnent un autre exemple. Des échantillons de tissus sont accrochés aux pages collées les unes aux autres sur près de quatre mètres de long.
Répétitons et représentations
Des photographies de différentes répétitions rappellent des pièces célèbres, des comédiens y travaillent, en costume de ville ou de scène, dont Michel Piccoli et Jane Birkin pour La Fausse suivante de Marivaux, dirigés par Patrice Chéreau au Théâtre Nanterre-Amandiers en 1985. Tout au long de son parcours, l’exposition présente de nombreuses affiches, par exemple celle de L’Homme, la Bête et la Vertu de Luigi Pirandello jouée aux Gémeaux à Sceaux en 1993, mais aussi des invitations, des programmes et des courriers de spectateurs, souvenirs de ces oeuvres éphémères et de leur réception par le public.
Figures du théâtre
Dans sa deuxième partie, l’exposition revient sur les grands metteurs en scène et leurs parcours alto-séquanais : Bernard Sobel,Pierre Ascaride, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Jean-Louis Martinelli… Différentes directions qui s’incarnent également dans l’identité graphique et l’esthétisme des affiches de spectacle. D’autres archives rappellent les deux promotions de l’école de théâtre des Amandiers (1982-1984 et 1986-1987) fréquentée notamment par Agnès Jaoui, Valéria Bruni-Tedeschi, Vincent Perez… Un projet évoqué par Patrice Chéreau dans un rapport dès 1981, peu avant de prendre les rênes du théâtre, qui a été relancé par Christophe Rauck, en 2021 avec « La Belle Troupe, l’atelier des Amandiers ». C’est aussi le club théâtre du lycée Pasteur de Neuilly, où Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Michel Blanc
ont fait leurs premiers pas sur scène. Un livret de La Concierge est tombée dans l’escalier (1970), première mise en scène de Michel Blanc, est présenté à côté du programme d’un événement qui porte les noms et les rôles de ceux qui formeront plus tard la troupe du Splendid.
Architectures
Une vue en coupe de la Maison de la Culture de Nanterre, qui a précédé Nanterre-Amandiers,date de 1972 et porte nombre d’indications techniques, à commencer par la hauteur à
laquelle placer les spots. Le bâtiment qui accueille le théâtre de Gennevilliers est à l’honneur avec plusieurs projets sur calque présentés en vue d’une rénovation dans les années 1980, des photographies de la façade actuelle et une vue en coupe, plongeante, de 2023. Des archives qui invitent à s’intéresser de plus près à la vie et à l’histoire de ces lieux de culture emblématiques du territoire.
Ouvrage de la pièce Le mariage de Figaro de Beaumarchais, 1954,
bibliothèque André-Desguine Affiche de la pièce Ennemis les ennemis de Maxime Gorki, 1965
© Archives départementales des Hauts-de-Seine
Dans les coulisses des théâtres des Hauts-de-Seine Du 6 janvier au 14 novembre Du lundi au vendredi de 9h à 18h Gratuit Visite de groupe sur réservation (adultes) : archivesdepartementales@ hauts-de-seine.fr Parcours-jeu enfant ♦ Exposition en plein air Au parc départemental André-Malraux (Nanterre) à partir du 20 janvier Gratuit, ouvert en continu ♦ Exposition virtuelle : archives.hauts-de-seine.fr Source : HDS Guide Vallée-Culture n° 78 Janvier - Février 2025 |
Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman à la Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de La Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry. Du 4 octobre 2024 au 28 septembre 2025
Atala 1801, un premier roman qui fait date dans l'histoire de la littérature
Éditions et rééditions, source inépuisable de nombreux artistes, produits dérivés, imitations, contrefaçons, traductions, parodies… les collections de la maison de l'écrivain témoignent du succès fulgurant et durable du texte de Chateaubriand. Au tout début du XIXe siècle, c’est Atala qui lui apporte la gloire et lance sa carrière littéraire.
Retour aux sources
« Si l’on en croit les Mémoires d’outre-tombe,c’est l’argent gagné grâce à Atala qui permet à l’auteur d’acquérir la Vallée-aux-Loups, explique Anne Sudre, directrice de la Maison de Chateaubriand et commissaire de l’exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman qui s’ouvre cet automne. L’idée est de mettre Chateaubriand et nos collections exceptionnelles au cœur des expositions et de la programmation. Nous voulons faire voyager le public grâce à cette histoire et aux images qu’elle a inspirées. Il s’agit en même temps de montrer l’importance du roman dans la carrière littéraire de l’écrivain et pour la littérature en France. » Un projet d’autant plus évident que la Maison conserve le fonds patrimonial le plus riche au monde autour de la figure d’Atala, avec près de 330 pièces de collection, œuvres et objets d’art, estampes, manuscrits…
Éventail décoré représentant « Les adieux de Chactas à Lopez », vers 1820-1830, papier, bois, pigments, Maison de Chateaubriand © CD92/Julien Garraud
Génie de la littérature
Le roman raconte les amours contrariés d’Atala et de Chactas, deux jeunes Indiens d’Amérique issus de tribus ennemies. À leur suite, Chateaubriand entraîne le lecteur dans le Nouveau Monde, des rives du Mississipi aux forêts de Floride, et ses sublimes descriptions des paysages résonnent avec l’exaltation des sentiments. « Avec Atala, puis René publié l’année suivante, il apparaît comme le père du romantisme en France. Le récit contient déjà les thèmes récurrents de son œuvre : les amours impossibles, les destins croisés, la valeur morale du christianisme, la nature. » Dans son propos liminaire, l’exposition retrace la genèse du texte, son écriture, ses sources, à commencer par le voyage de l’écrivain en Amérique en 1791 grâce auquel Atala a vu le jour, et revient sur son succès : « Le livre a immédiatement été traduit dans de nombreuses langues, en anglais, en italien, en espagnol… Des critiques montrent à quel point il a bousculé l’écriture et la littérature classique. Édité et réédité, Atala inspire poèmes, romans et parodies. Il a également fait l’objet de nombreuses contrefaçons, à Avignon où Chateaubriand s’est rendu en personne pour une saisie, ou encore en Belgique. »
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Un voyage illustré
L’exposition s’organise autour des douze épisodes clés de l’histoire, mêlant des extraits et des œuvres, pour la plupart conservées dans les collections de la Maison. « Dès la parution d’Atala, les beaux-arts, les arts décoratifs, le théâtre et la musique s’emparent du sujet. Les grands artistes ont peint, sculpté, dessiné, gravé Atala », en particulier les funérailles de la jeune Indienne, sujet du célèbre Atala au tombeau peint par Girodet en 1808, maintes fois copié et décliné en gravures.
Autre preuve du retentissement du roman, le fait que « Gustave Doré le choisisse en 1863 pour illustrer les grands textes de la littérature du XIXe siècle. Avec trente planches, l’artiste va au-delà des épisodes habituellement représentés et donne plus de place à la nature et aux Indiens. » Certaines acquisitions récentes sont présentées pour la première fois au public, dont La Veillée funèbre d’Atala, une peinture à l’huile de l’époque romantique par Louis Tiberghien acquise en 2022 et récemment restaurée, parmi d’autres œuvres inédites habituellement conservées en réserve.
Interprétations et réinterprétations
L’engouement populaire est tel qu’il génère des produits dérivés. « C’est assez extraordinaire et c’est une première pour un roman en France. » L’atalamania se propage. Comme le montrent les différentes vitrines, elle gagne « des objets décoratifs, des pendules, des tasses, un plateau de déjeuner, un éventail, des toiles imprimées avec les principales scènes du roman produites dans de grandes manufactures, et des objets publicitaires... » Pour Anne Sudre, l’objet le plus original est « La mort d’Atala sur une huître perlière, une "camelote de bagne" pour les touristes, gravée par un bagnard, un certain Joseph Muller, en Nouvelle- Calédonie dans les années 1875-1888 d’après une illustration d’un journal du Havre. Illustration qui reprenait elle-même un tableau aujourd’hui disparu dont l’huître reste l’un des derniers témoignages. »
L’histoire continue
Des éditions illustrées des années 1950 prouvent la longévité de l’œuvre. « La maison d’écrivain la remet au goût du jour : depuis 2023, les jeunes qui participent au prix Chateaubriand des collégiens reçoivent une édition d’Atala illustrée et la politique d’acquisition se poursuit, en particulier pour les traductions. Nous nous sentons dépositaires de ce trésor de la langue française et nous voulons continuer à le faire vivre. » Une aventure littéraire, éditoriale, artistique, commerciale et imaginaire à voir dès le 4 octobre.
Programmation autour de l'expositionSur réservation : 01 55 52 13 00 ou reservations-chateaubriand@ hauts-de-seine.fr Tout au long de l’année
Premier week-end, samedi 5 et dimanche 6 octobre
Journée inaugurale dimanche 13 octobre
Billet combiné visite guidée et conférence : tarif plein : 8 € ; tarif réduit : 6 € Cycle de conférencesUn cycle de cinq conférences proposé et animé par Sébastien Baudoin, agrégé de Lettres modernes, docteur-ès-Lettres et professeur de khâgne à Paris. D’octobre 2024 à mars 2025, les cinq conférences permettent d’explorer l’univers d’Atala et l’exotisme en littérature.
Programmation familiale
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Exposition Atala, 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman
Du 4 octobre 2024 au 28 septembre 2025
Ouvert du mardi au dimanche : de 13h à 18h (en octobre), de 13h à 16h30 (de novembre à février), de 13h à 18h (en mars), de 13h à 18h30 (d’avril à septembre)
Le week-end : de 10h à 12h et l’après-midi selon les horaires ci-dessus
Maison de Chateaubriand – Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
87 rue de Chateaubriand, 92290 Châtenay-Malabry
vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr
♦ Les partenaires de l'exposition
François René de Chateaubriand, Atala, illustration de Maurice Lalau (1881-1961), Maison de Chateaubriand
© Droits réservés - Photo CD92/Julien Garraud
Guide Vallée-Culture n°76 septembre-octobre 2024