Le sud s'invite à Sceaux : Santo-Estello, le Festival méridional

Après 1884 et 1984, Sceaux accueille la Santo-Estello pour la troisième fois de son histoire en 2024. L’occasion pour tous les Franciliens de venir profiter d’une parenthèse méridionale festive et familiale lors du week-end de la Pentecôte, dans le cadre exceptionnel du Domaine départemental de Sceaux, co-organisateur de l’évènement aux côtés de la ville de Sceaux. Cette année, Sceaux crée l’évènement et devient le temps d’un week-end prolongé la capitale des pays d’Oc, en accueillant pour la troisième fois de son histoire le grand festival de la Santo-Estello dédié à la culture méridionale. Après les éditions de 1884 et 1984, le centre-ville de Sceaux et le Domaine départemental de Sceaux seront une nouvelle fois le théâtre d’animations familiales, de concerts, de rencontres, de défilés et de spectacles célébrant la langue et les traditions du Sud de la France, du 17 au 20 mai 2024. 

Les Félibres de retour à Sceaux pour la Santo-Estello !

La Santo-Estello est le congrès-festival du Félibrige, une organisation œuvrant depuis plus de 170 ans pour la préservation et la valorisation de la langue, de la culture et des traditions méridionales. Cette grande manifestation a lieu chaque année dans une ville différente des pays d’Oc (32 départements du Sud de la France, ou exceptionnellement à Sceaux). Elle est la plus ancienne du genre à promouvoir la culture régionale. S’y succèdent concerts, rencontres, conférences, théâtre, débats, spectacles et animations diverses pour toute la famille. La Santo-Estello intègre également une dimension de congrès qui est l’occasion pour les membres du Félibrige de tenir des commissions de travail et de se prononcer sur les futures orientations de leur mouvement.

Les origines de la tradition félibréenne

Les liens entre Sceaux et le Félibrige remontent à un jour de mai 1877, lorsque deux poètes provençaux, Paul Arène et Valéry Vernier, viennent en promenade à Sceaux grâce à la ligne de chemin de fer de l’époque, créée en 1846. Ils y découvrent la tombe de Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), romancier, auteur dramatique, poète et fabuliste vivant à la cour du duc de Penthièvre, propriétaire du domaine de Sceaux. Il leur revient en mémoire que Florian est languedocien et qu’il a écrit un poème en langue d’oc dans l’un de ses romans. Or, les deux poètes sont membres du Félibrige, le mouvement littéraire créé par Frédéric Mistral en 1854 pour sauvegarder et promouvoir la langue d’oc (comprenant principalement le provençal, le languedocien, le gascon, l’auvergnat, le limousin, le béarnais et le périgourdin). Aussitôt, ils alertent le Félibrige, et en particulier ceux de ses membres résidant en région parisienne qui, par leur venue à Sceaux, allaient faire naître la tradition. En mémoire de Florian, ces amoureux de la langue et des cultures méridionales ont donc instauré et maintenu, avec l’appui des municipalités successives, l’usage de tenir à Sceaux chaque année, à la fin du printemps ou au début de l’été, des festivités qui ont été présidées par d’éminentes personnalités comme Frédéric Mistral (par deux fois), Émile Zola, Anatole France ou, plus près de nous, André Chamson et Hervé Bazin. C’est aussi dans ce cadre qu’ont été érigés au fil du temps les bustes à la mémoire des Félibres les plus renommés, dans le “jardin des Félibres” situé au pied de l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux, à deux pas du domaine départemental.

Cette tradition est aujourd’hui toujours vivante à Sceaux : en témoignent la valorisation des fonds patrimoniaux de l’Institut Florian à la bibliothèque municipale, mais aussi les fêtes félibréennes et méridionales et la foire aux santons de Provence organisées chaque année. 

Programme des festivités 

Tout au long du festival découvrez une programmation du vendredi 17 au lundi 21 mai. Marché de Provence, Exposition de "Jean-Pierre Claris de Florian, le premier des félibres", etc. Plongez au cœur de la tradition félibréenne. 

Vendredi 17 mai

• 18h : Inauguration officielle et dévoilement d’une plaque « Frédéric-Mistral »
• 21h : Ciné-concert l’Arlésienne
  Le ciné-concert L’Arlésienne présente le film muet de 1922 réalisé par André Antoine, d’après la nouvelle d’Alphonse Daudet. L’événement sera accompagné d’une performance musicale en direct dirigée par Didier Benetti, mettant en musique le film avec un orchestre composé de 8 musiciens. Tourné entre Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Samedi 18 mai

• 16h30 : Conférences « La tradition félibréenne de Sceaux », « Des félibres à Paris » et « La vie et l’œuvre de Florian » à l’Hôtel de ville.
• 18h30 : Hommage à Florian Joseph Loubet et Léon Ancely.
• 21h : « Les auteurs du Midi mis en musique » à la Plaine de l'Orangerie (durée 2h)

Dimanche 19 mai 

• 9h : Messe en langue d'oc concélébrée par le père Passerat et le père Serre.
• 10h15 : Félibrée et remise des médailles de Florian.
• 11h30 : Défilé des groupes félibréens d’Aquitaine, de Gascogne-Haut-Languedoc, d’Auvergne, de Languedoc-Roussillon, du Limousin et de Provence.
• 12h15 : Apéritif avec prises de parole de Georges Siffredi, président du conseil départemental, de Philippe Laurent, maire de Sceaux, et de Paulin Reynard, capoulié du Félibrige.
• 16h : Spectacle équestre traditionnel par Les Camarguais du Vexin.
  Les Camarguais du Vexin, accompagnés de leurs superbes chevaux blancs, proposent une immersion dans le monde des manades camarguaises. Démonstrations, cavalcades et jeux équestres rythmeront ce spectacle qui relate la vie des gardiens de chevaux camarguais de 1900 à nos jours.
• 21h : Cour d’amour des groupes félibréens sous la présidence de la Reine du Félibrige
  Au Moyen Âge, la cour d’amour était un concours de joutes poétiques visant à conquérir le coeur d’une dame. Chaque année, cette tradition héritée des troubadours renaît à l’occasion de la Santo-Estello, en présence de la Reine du Félibrige, Adeline Bascaules-Bedin.

Lundi 20 mai 

• 21h : Soirée « De Mistral à Chamson : histoire d’Académie et de Nobel…»
  Alors que Florian était membre de l’Académie française, le majoral du Félibrige
  André Chamson portait également l’épée. Si Frédéric Mistral reçut le prix Nobel
  de littérature en 1904, d’autres autour de lui le manquèrent. Ce sont ces histoires
  et anecdotes que les majoraux du Félibrige Pierrette Bérengier et Jean-François
  Costest, la vice-présidente de l’association des Amis de Chamson, Micheline Cellier
  et la petite-fille d’André Chamson, Catherine Velle, viendront nous raconter.

En savoir plus : www.sceaux.fr