La disponibilité en eau, une préoccupation mondiale
Face aux pressions croissantes exercées sur la ressource en eau, les lois Grenelle 1 et 2 ont introduit un ensemble d’orientations et de mesures visant à «retrouver une bonne qualité écologique de l’eau et assurer son caractère renouvelable (...) et abordable pour le citoyen». La loi Grenelle 2 de juillet 2010 appuie le développement de la récupération et de l’utilisation des eaux pour des usages ne requérant pas une eau de qualité potable.
En parallèle, le ministère de la Défense publiait en 2012 « L’horizon stratégique ». C’est un plan prospectif qui tente d’apporter un éclairage cohérent sur notre environnement à venir. Il vise à aider chacun à « mieux comprendre » pour « mieux réfléchir, imaginer, mesurer » et, mieux répondre à la question centrale de la nature à venir des enjeux posés à la défense de la France.
L’accès à l’eau potable constitue un facteur déterminant du développement, la pénurie ayant des répercussions majeures dans les domaines économique (diminution des ressources, ralentissement économique, hausse des prix), sanitaire (malnutrition, manque d’hygiène, épidémies) et sécuritaire (tensions sociales, déplacement de populations, émigration, conflits).
Aujourd’hui, près de 2,5 Md de personnes vivent dans des régions souffrant d’une pénurie en eau, et plus d’un milliard n’ont pas accès à l’eau potable, situation à l’origine de plus de 5 M de morts par an. La conjugaison des facteurs démographiques (augmentation de la demande alimentaire et des besoins en cultures irriguées), économiques (urbanisation, industrialisation, hausse des revenus) et environnementaux (changement climatique, épuisement des sols, désertification, pollution) devrait aggraver ce phénomène, en particulier dans les zones arides et semi-arides.
Ainsi, selon les estimations de l’ONU, 2,8 Md de personnes risquent d’être affectées par une pénurie d’eau à l’horizon 2025, tandis que 47 % de la population mondiale pourrait vivre dans une région en situation de fort stress hydrique à l’horizon 2030. Selon les estimations les plus alarmistes, en l’absence de mesures, la région Afrique du Nord/ Moyen-Orient dans sa totalité (hormis l’Irak) pourrait souffrir de pénurie d’eau à l’horizon 2050.
Enfin, publié en mars 2014, le deuxième volet du 5e rapport du GIEC (Groupes d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) évalue les vulnérabilités, les impacts et l’adaptation aux changements climatiques. En se focalisant sur les risques liés à l’accès à l’eau, la hausse des émissions de gaz à effet de serre accroit considérablement les risques qui pèsent sur les ressources en eau douce. Les changements prévus au cours du 21ème siècle vont réduire significativement la quantité et la qualité des eaux renouvelables de surface, ainsi que des ressources d’eau profonde, dans la plupart des régions sèches ou subtropicales (voir carte ci-contre).
Plusieurs facteurs vont contribuer à la baisse de quantité et de qualité de l’eau douce dans la plupart des régions du globe :
- la hausse des températures ;
- la hausse de charge en sédiments, éléments nutritifs et polluants provenant de fortes pluies ;
- la hausse de la concentration des polluants pendant les sécheresses ;
- l’interruption temporaire des unités de traitement pendant les inondations.