Le chancre coloré : un champignon mortel pour les platanes
Le 17 septembre 2019, le Préfet de région a pris un arrêté préfectoral relatif à la lutte du chancre coloré, suite à son apparition le long de la RD920, à Antony. Les services du Département lance un dispositif préventif pour enrayer sa propagation.
Le chancre coloré en quelques questions
Qu’est-ce que le chancre coloré ?
Le chancre coloré (Ceratocystis platani) est un champignon mortel qui s’attaque uniquement aux platanes. Il est inoffensif pour l’homme, les animaux, et les autres végétaux.
Originaire des Etats-Unis, cette maladie a été introduite en France à la fin de la 2nde guerre mondiale lors du débarquement de caisses de munitions en bois contaminé. Signalée à Marseille en 1945, elle est réellement identifiée en France dans les années 70.
Où le trouve-t-on ?
En progression constante depuis son apparition, cette maladie est présente massivement en région PACA, Occitanie (Canal du Midi), et Auvergnes-Rhône-Alpes. En 2019, elle est signalée à Nantes et Strasbourg puis aujourd'hui et pour la première fois en région parisienne.
Pourquoi est-il nocif pour les platanes ?
Le chancre coloré est une maladie cryptogamique grave (champignon Ceratocystis platani) qui cause la mort chaque année de plusieurs milliers de platanes (50 000 arbres estimés en France depuis 50 ans). Il représente au niveau national une réelle menace pour le patrimoine "Platane". C'est pourquoi la lutte contre cet organisme est réglementée et obligatoire en France.
Quelles incidences sur le patrimoine arboré ?
Le pathogène pénètre dans l’arbre par les blessures infligées aux racines ou aux parties aériennes de l’arbre. Il se transmet également d'arbre en arbre par les soudures racinaires. Au niveau biologique, le champignon s'installe dans les vaisseaux du bois où il se nourrit de la sève et obstrue ainsi ces canaux. Ceux-ci n'assurent plus leur rôle d'alimentation, l'arbre sèche et meurt inévitablement.
Comment s’en débarrasser ?
A l'heure actuelle, aucun moyen curatif n'est connu. Un platane infecté par le champignon n'a aucun moyen de défense et meurt en l'espace de quelques mois ou quelques années.
Les actions du Département pour éviter la propagation du chancre coloré
Pour le Département des Hauts-de-Seine, le platane représente plus d'un tiers des arbres des routes départementales, soit près de 12 000 arbres, avec de nombreux alignements à forte valeur patrimoniale le long des berges de Seine ou sur les grands axes routiers départementaux.
La lutte contre ce fléau repose sur une surveillance régulière des platanes, afin de déceler au plus vite les éventuels cas de contamination. Un diagnostic précoce des arbres permet d'éviter une extension de la maladie à l'ensemble du patrimoine arboré.
La priorité du Département est de protéger le patrimoine végétal du territoire, et notamment le Domaine départemental de Sceaux et ses 2 000 platanes, situé à proximité des platanes contaminés, par la mise en place d'un dispositif préventif sur un périmètre suffisant, avant que d’autres arbres ne soient touchés.
Le Département étend cette surveillance attentive à l’ensemble du territoire départemental. Tout détenteur de platane, public ou privé, suspectant des symptômes de chancre coloré doit en informer la direction régionale de l’alimentation par mail à l'adresse suivante : sral.draaf-ile-de-france@ agriculture.gouv.fr
Les actions entreprises concernant les arbres contaminés
Le Département compte 14 platanes atteints par ce champignon sur la commune d'Antony. L’arrêté préfectoral stipule que les arbres situés dans un rayon de 35 mètres doivent également être éliminés, afin d’éviter tous risques de contamination.
Des arbres ont abattus entre le 12 novembre et le 20 décembre. Les troncs et les branchages ont été coupés, puis les souches dévitalisées et rognées. Le matériel et les engins employés ont été systématiquement désinfectés, et les déchets incinérés, car ce champignon peut persister plusieurs années dans le bois mort.
Les 57 platanes du terre-plein central, issus d’une plantation récente, sont préservés, mais placés sous surveillance sanitaire par le Département et les services de la Préfecture régionale.
Depuis le 23 janvier, 120 aulnes pourpres vont être plantés. Cette essence d'arbre présente l'intérêt de n'être touché par aucune maladie.