Patrick Devedjian, une vie « audacieuse, visionnaire, iconoclaste »

Une soirée d’hommage était consacrée vendredi 25 septembre à l’ancien président du Département, décédé en mars dernier. Les témoignages de proches se sont succédé dans un Auditorium qui porte désormais son nom.

C’est l’une de ses réalisations les plus emblématiques. La Seine Musicale, située sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt, était plus qu’un simple équipement culturel pour Patrick Devedjian. « Il est un beau symbole des ambitions et des réussites de notre Département et de l’action résolue de Patrick en faveur des collectivités et de la décentralisation », résume Georges Siffredi, qui lui a succédé à la tête du Département en mai dernier.

C’est donc dans ce lieu que des dizaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage vendredi 25 septembre à l’ancien président. La soirée alternait entre photos, discours de proches et interludes musicaux assurés par les trois entités résidant sur l’île Seguin, à savoir Philippe Jaroussky, la Maîtrise des Hauts-de-Seine et Insula orchestra, dans un auditorium qui porte désormais le nom de Patrick Devedjian (lire ci-dessous).

« Grand esprit », « lecteur infatigable », « amateur d’art ». À travers les différents témoignages, c’est avant tout l’image d’un homme de culture passionné qui transparaît. « Il nous a transmis cette soif de culture, un jardin secret dont il a progressivement dévoilé les contours, et qui a donné sa pleine mesure ces dernières années », continue Georges Siffredi.

Tout au long de la soirée, au fil des discours, le portrait d’un homme plein d’humour et de panache, fier de ses origines arméniennes, mais surtout libre et fidèle en politique comme en amitié se dessine. « Au cœur de son action, il y avait la liberté individuelle qu’il a toujours défendue avec passion comme avocat ou à l’Assemblée », se souvient sa femme, Sophie Devedjian. Ancien ministre et député, maire d’Antony pendant dix-huit ans, la vie de Patrick Devedjian est indissociable de ses différents mandats. « À Antony, il s’est battu pour que la ville soit belle, active, animée, il y a créé des emplois, une vraie mixité sociale et a réintégré dans la ville son quartier sensible, le Noyer-Doré », poursuit sa femme.

Dans les Hauts-de-Seine, il laisse un héritage immense comme le futur musée du Grand Siècle pour lequel le Département a signé le jour-même la donation de Pierre Rosenberg, ancien président-directeur du musée du Louvre. « Pour Patrick, faire de la politique, c’était d’abord et avant tout “faire” : accomplir, créer, construire, conclut Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. Il visait haut, il bâtissait grand. »

Il était venu lui-même pour s’assurer de la bonne acoustique des lieux et pour choisir les fauteuils. « L’auditorium était en quelque sorte son joyau. Il était donc normal qu’il porte le nom de Patrick Devedjian », résume Georges Siffredi. En marge de la journée d’hommage, une plaque a ainsi été dévoilée dans le hall de La Seine Musicale par le président du conseil départemental, la famille de Patrick Devedjian et Laurence Equilbey, directrice d’Insula orchestra. « Je suis très émue de ce baptême, souligne cette dernière. Pour Patrick, la culture était un grand outil de compréhension sociale et générationnelle et rassemblait les gens dans leur diversité. Que cet auditorium soit à la hauteur de ce qu’il fut. » D’autres lieux hautement symboliques de l’action de l’ancien président du Département vont bientôt prendre son nom : le futur Foyer d’accueil médicalisé interdépartemental consacré aux personnes atteintes de troubles autistiques qui sera inauguré au printemps prochain et le boulevard circulaire de Paris La Défense.