À l’abri dans la glacière, les seringues prête à l'emploi devront être injectées dans les six heures, grand maximum. Elles viennent d’être préparées au centre de vaccination de Colombes. Sur la fiche des trois équipes en partance, les noms, adresses et numéros des personnes à visiter, des indications comme le digicode ou d’éventuels troubles cognitifs. Un chauffeur accompagne chaque binôme formé d’une infirmière et d’un coordonnateur administratif. « On n’a pas de temps à perdre et cela nous évite les problèmes de stationnement », explique l’infirmière Marie-Claire Boussac. Après la mise en place d’un transport à la demande vers les centres de vaccination (le PAM) puis une campagne dans les résidences-autonomie, le Département se déplace depuis peu à domicile. Il contribue ainsi aux objectifs de l’Agence régionale de santé (ARS) en direction des publics les plus éloignés de la vaccination.« Nous allons chez des personnes, la plupart du temps âgées mais aussi handicapées, qui ne peuvent se déplacer ni avec le PAM, ni en taxi ou en véhicule personnel. Elles vivent souvent à l’étage, malades et isolées, explique Nassera Hamza, coordinatrice de la campagne et équipière pour la vaccination. Tant qu’elles ne sont pas vaccinées, une simple visite chez elles peut les mettre en danger. »
Difficultés à se déplacer
Le réseau des centres communaux d’action sociaux et l’Assurance maladie, dans le cadre de son dispositif « Aller vers », effectuent le repérage en amont. « Jusqu’ici nous proposions aux plus de 75 ans non vaccinés de prendre rendez-vous à leur place sur Doctolib pour lever, notamment, les freins liés à l’informatique. L’ARS nous réservait des places dans quasiment chaque centre de vaccination du Département, ce qui évitait aussi à ces personnes de trop longs déplacements et des files d’attente, explique Laura Salah, directrice de la gestion du risque à la CPAM 92. Mais certains avaient, en plus, des difficultés à se déplacer. Désormais nous les signalons au Département. » Ce dernier fait ensuite le lien avec les services de l’État qui envoient les flacons de Pfizer BioNTech dans les communes.
350 personnes
À Colombes, quatorze personnes doivent être vaccinées dans l’après-midi. Première étape pour le binôme formé par Marie-Claire Boussac et Nassera Hamza, l’appartement de Suzanne Binet, au deuxième étage d’une barre HLM. Prévenue de leur passage dix minutes auparavant, l’octogénaire les reçoit en souriant, installée dans son canapé, sa belle-fille Claudine à ses côtés : « Elle a beaucoup de mal à se déplacer, elle a des étourdissements, est essoufflée. Dehors on a peur qu’elle tombe. Cette vaccination est plus sécurisante pour elle et nous rassure ». Après le questionnaire préalable de rigueur, tout en discutant l’infirmière procède à l’injection pendant que son binôme, en quelques tapotements, actualise le profil de Suzanne Binet auprès de l’Assurance maladie. Pour la traçabilité, le numéro du lot est associé à son dossier. « Je n’ai rien senti, vous piquez bien », affirme la vieille dame qui reverra la même équipe dans un mois pour sa seconde injection et recevra, pour finir, son certificat de vaccination. Trois cent cinquante personnes seront touchées d’ici à la mi-juillet par cette campagne départementale.