Entretien préalable avec un médecin, passage en salle d’attente, mots rassurants avant l'injection tant attendue par une infirmière. Pour quelques heures, le rez-de-chaussée de la résidence autonomie Locarno, à Suresnes, s’est transformé en centre de vaccination. Le parcours, bien réglé, des résidents se termine en salle de repos, pour un quart d’heure. « Jusqu’à présent, je n’avais pas réussi à me faire vacciner en centre municipal. C’est une bonne surprise que ça se passe finalement ici », explique Annie, verre d’eau à la main, à l’issue de sa première injection. L’arrivée du vaccin est un soulagement dans cet établissement qui, par le passé, a connu un cluster. « Sur vingt-trois de nos résidents, seize étaient volontaires, explique sa responsable, Emmanuelle Leroy. Ce mode de vaccination génère moins d’angoisses et il n’y a pas de problématique de transport. Il aurait été plus compliqué de solliciter les familles pour les conduire dans les centres municipaux. » Deux résidents en perte d’autonomie ont, en outre, pu être vaccinés directement chez eux.
Plus de 1350 bénéficiaires
Une vaccination sur le lieu de vie comme celle dont ont bénéficié les résidents des ephads : c'est l'avantage de cette campagne mise en place par le Département dans ces établissements non médicalisés mais accueillant des personnes âgées. Leur moyenne d’âge dépasse bien souvent les 75 ans – à la résidence Locarno elle est ainsi de 85 ans. « Il y a plusieurs semaines déjà nous l’avions proposé au préfet et à l’Agence régionale de santé mais jusqu’ici on manquait de doses, explique le président du Département Georges Siffredi. Il est en effet difficile pour ces personnes de se rendre dans les centres de vaccinations et compliqué d’obtenir un rendez-vous immédiat. » Le coup d’envoi a pu être donné le 1er mars. Jusqu’à la mi-avril, 432 doses seront administrées chaque semaine permettant à plus de 1350 volontaires de bénéficier, à un mois d'intervalle, d'une double injection. « Nous avons choisi de cibler dans un premier temps les résidences ayant connu un cluster de plus de trois mois et situées en quartier politique de la ville», précise Georges Siffredi. Comme douze autres, la résidence Locarno, gérée par le bailleur Hauts-de-Seine Habitat, en fait partie.
Médecins et infirmiers départementaux
D’abord stockées à l’hôpital Foch, à moins 80°C, les doses de vaccin Pfizer ont été acheminées jusqu’au centre ambulatoire de Suresnes, avant de parvenir jusqu’aux résidents dans un caisson réfrigérant, spécialement acquis pour cette opération. « Ces superglacières permettent de maintenir les doses entre 2 et 8 degrés pour préserver la chaine du froid », explique Nassera Hamza, chargée de mission santé au Département et coordinatrice de la campagne en lien avec les service de l'Etat et les quarante-quatre résidences autonomie du territoire. « Nous avons commencé à préparer cette action dès décembre dernier en recueillant le consentement des résidents, qui ont vu au préalable leur médecin traitant », rappelle-t-elle. Pour assurer la vaccination pendant un mois et demi une trentaine de professionnels du Département, infirmiers ou médecins, seront mobilisés.
Un transport gratuit vers les centres de vaccination
En complément des dispositifs mis en place par les villes, et après la prise de rendez-vous pour la vaccination, le Département met à disposition gratuitement le service PAM, pour transporter les personnes de plus de 75 ans bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie à domicile (GIR 1-4) et les détenteurs de la Carte Mobilité Inclusion (CMI), depuis leur domicile vers les 13 centres de vaccination ambulatoires, ainsi que leur retour. Les inscriptions au service PAM peuvent se faire par téléphone au 0 806 00 78 92 ou par mail pam78-92@. Toutes les informations et la liste de centres de vaccination ambulatoires est disponible sur transdev.comhauts-de-seine.fr.