Après un tour de chauffe entre les stands et une moisson de cartes de visites, le groupe de futures ADVF (assistantes de vie aux familles), suit le fléchage vers l’espace jobdating où attendent une trentaine d’employeurs. Venues pour « voir du concret », elles ne pouvaient pas rêver mieux que ces face à face : « À la fin de votre entretien, vous devez pouvoir me dire le nom de la société, comment elle recrute, avec quels salaires ou avantages, quel type de contrat et combien d'heures au minimum chaque jour. Positionnez-vous en professionnelles », encourage Edwige Flament, leur formatrice à l’Afpa de Nanterre, qui voit ces entretiens comme un exercice pouvant déboucher sur une embauche.
Le métier d’ADVF, qui consiste à intervenir à domicile auprès de personnes fragilisées, est en tension sur le territoire. À l’image de toute une filière. « Il faut répondre à une difficile équation, rappelle Georges Siffredi, président du Département, recruter davantage de personnels pour accompagner les personnes âgées dans les meilleures conditions, alors que le secteur est déjà à la peine. » Le Département qui a présenté sa stratégie en matière d’autonomie en avril 2023 a mis l’attractivité des métiers du social et du médico-social au cœur de sa feuille de route. L’agence interdépartementaleAutonomY est depuis plusieurs années son partenaire incontournable « pour renforcer l’offre de services, notamment à domicile, en attirant davantage de candidats vers ces parcours et emplois essentiels ». Parmi les outils développés, le salon E-tonomY, devenu en 2022 E-tonomY Job qui réunit en seul lieu découverte des métiers et ateliers, job dating et présentation de nombreuses formations.
Plateforme numérique
L’offre de l’Institut d’éducation et des pratiques citoyennes (IEPC) d’Antony se distingue par le public visé : il forme, explique sa directrice pédagogique, Carole Talbot, un public en insertion, la plupart du temps sans qualification préalable, au métier d'ADVF : « Il faut une bonne condition physique mais ce n'est pas un métier aussi impossible qu'on le dit. Il y a eu des évolutions des conditions de travail avec, par exemple, la mise en place de sectorisations pour éviter de trop longs déplacements », explique-t-elle à qui veut l’entendre.À ces formations initiales, qui concourent à amener de nouveaux candidats vers la filière, s’ajoutent la validation des acquis par l’expérience et la formation continue, mises en avant tout au long du salon par le biais de conférences.
Poursuivant le développement de solutions innovantes, le Département et AutonomY travaillent à une plateforme numérique des services de l’autonomie. « L’assurance pour les usagers d’un parcours global et simplifié, et un facilitateur pour les professionnels dans leur quotidien », résume Georges Siffredi. Non sans appeler l’État à « revaloriser toute la filière de manière pérenne » et à agir sur la rémunération, les conditions d’exercice, l’autonomie et la collaboration dans le travail pour « répondre à un problème auquel l’ensemble de la France est confrontée ».
