« Plus qu’un personnage de chair et de sang, Marie-Antoinette représente aujourd’hui “un fantasme de reine“, dont la vie fascine autant que la chute tragique », écrit Charles-Éloi Vial en introduction de son ouvrage, qui se distingue d’une historiographie déjà riche par sa volonté de révéler « la vérité de son caractère ». Or, pour l’historien, sa vraie personne est comme voilée, son destin « constamment lu à l’envers »,la moindre étape de sa vie« étant vue comme une marche supplémentaire vers l’échafaud. » Marie-Antoinette (Ed. Perrin) se veut la première somme complète sur la vie tragique d’une reine mal aimée. Vue comme une étrangère, une conspiratrice durant son règne, elle doit son salut dans l’opinion postrévolutionnaire au procès ignoble et à la fin tragique qui l’attendaient.
Nouveau président du jury
Historien, archiviste paléographe et conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale, Charles-Éloi Vial succède au palmarès du prix à Pierre Manent, distingué pour Pascal et la proposition chrétienne. Le jury, désormais présidé par Xavier Darcos, de l’Académie française, s’est réuni le 4 décembre au cœur du parc départemental de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry, à proximité de la Maison de ce Chateaubriand dont le destin fut, dans une mesure moins tragique, façonné par la Révolution. Doté de 8 000 € par le Département, le Prix Chateaubriand couronne une œuvre de recherche historique ou d'histoire littéraire, portant sur la période où vécut Chateaubriand. La remise officielle du Prix aura lieu le 4 février prochain à l’Institut de France (Paris).
Marie-Antoinette, par Charles-Éloi Vial. Ed. Perrin, 711 p. 28 €