Le parc départemental André-Malraux, un espace de verdure du Département des Hauts-de-Seine situé au pied de La Défense.

Au Stade départemental Yves-du-Manoir, place au bénévolat inclusif

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Solidarité Paris 2024

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Solidarité Paris 2024
Une quarantaine de bénévoles en situation de handicap ou rencontrant des difficultés d'insertion accueillent les spectateurs sur le parcours menant au stade. Ils ont été recrutés par le Département par l'intermédiaire de cinq établissements du territoire. CD92/OLIVIER RAVOIRE
En appui à Paris 2024 qui déploie 45 000 volontaires pendant ces Jeux, le Département a positionné sur l’itinéraire menant aux épreuves de hockey sur gazon une équipe associant agents de la collectivité et bénévoles en situation de handicap issus d’établissements médico-sociaux du territoire.

Un France/Espagne, suivi de très près par un Afrique du Sud/Allemagne puis par un Grande-Bretagne/Pays-Bas, ouvre cette nouvelle journée de compétition. Identifiables à leurs tenues orange, les supporters bataves, une grande nation du hockey sur gazon, se sont déplacés en masse. Les Sud-Africains se repèrent, eux, à leurs tenues vertes, les Australiens sont en jaune et les Allemands en noir et blanc.  Le jeu de devinettes se poursuit par l’observation des étendards et bien d’autres indices encore. Le monde, pour cette première semaine des Jeux, s’est bien donné rendez-vous à Colombes au plus grand bonheur des bénévoles, unanimement conscients qu’un tel événement à leur porte « n’arrive qu’une fois dans une vie ».

Au milieu d’une artère colombienne devenue piétonne, Lucas fait face aux flots ininterrompus en provenance de la gare du stade, arborant pour sa part une tenue bleue siglée Hauts-de-Seine. « Bonjour, bonne journée », énonce-t-il sans relâche, équipé d’une main géante en mousse dont l’index indique la direction à suivre, accessoire qui rencontre beaucoup de succès auprès du public. « J’ai toujours aimé faire du bénévolat et l’ambiance est supercool et détendue, les gens sont ouverts », lance le jeune homme de vingt ans, recruté par l’intermédiaire du Centre d’adaptation à la vie active des Ateliers de la Garenne, à Nanterre.   Il y a parmi nous des personnes fragiles. En nous confiant cette mission, on nous a fait confiance, on est fier d’être là ! »

Jusqu’aux quarts de finale des 4 et 5 août, à raison de six à huit matches par jour, des dizaines de milliers de spectateurs déferleront chaque jour depuis la gare du transilien. D’autres se garent près du parc départemental Lagravère et font le reste du trajet à pied. À l’appel de Paris 2024, le Département en plus de la centaine d’agents mobilisés sur le parcours mobilise des volontaires en situation de handicap ou rencontrant des difficultés d’insertion. « Ces Jeux sont présentés comme des Jeux pour tous, ce programme adapté de volontaires répond à cet objectif d’inclusion », précise Lamine Ndiaye, responsable de l’unité sport et handicap au Département.

Sens de l'accueil

Ancien stagiaire d'Auxilia à Nanterre, Adel est venu exprès à Paris pour ce temps de bénévolat. Installé à un carrefour avec Zoé et Lionel, agents du Département, il brandit la fameuse main directionnelle depuis son fauteuil roulant. « Hier, nous étions positionnés devant le stade et orientions les gens vers les différentes entrées pour éviter les embouteillages. Aujourd’hui, la main fait le travail », commente-t-il. « Nous guidons avant tout les retardataires ou au contraire ceux qui sont très en avance et peuvent être désorientés alors que les spectateurs des matches précédents arrivent dans l’autre sens », explique Lionel. Pendant les temps morts, le trio fait connaissance et discute des épreuves auxquelles il va assister (tous les bénévoles bénéficient de places pour les épreuves de hockey sur gazon, de waterpolo ou de football, Ndlr).

Issues de deux directions différentes, les solidarités et l'eau, Katia et Claire ont sympathisé et renouent avec les langues étrangères. « Claire parle anglais et j’utilise mes connaissances en portugais avec les hispanophones  », explique Katia. À deux pas du stade, elles suivent grâce aux clameurs chaque coup d’éclat de la rencontre France/Espagne (soldée par un match nul, 3/3, Nldr). À leurs côtés, la jeune Pia, de l’Institut médico-éducatif le Phare, à Neuilly, qui ne pipe mot mais dont le sourire dit son bonheur d'être là.

 

Cent dix agents du Département mobilisés du 27 juillet au 9 août

À quelques encablures du stade, le collège du Moulin-Joly, base arrière des bénévoles du Département, est à la fois point de ralliement, lieu de repos et de détente.  « En tant que propriétaire du stade, le Département était tenu d’aider Paris 2024 à ses abords et nous avons choisi de faire intervenir des agents de la collectivité », explique Edgar Tucoulat, chargé de mission « Jeux olympiques et paralympiques ». Cent dix d’entre eux ont répondu à l’appel, issus de tous les corps de métiers (direction de l’eau, des parcs et de l’environnement, solidarités…) donnant de leur temps pour quatre ou cinq sessions de quatre heures au fil des Jeux, en association avec les volontaires en situation de handicap. Formés aux premiers secours, rôdés à la gestion de flux sur de précédents événements départementaux, ils sont positionnés aux entrées, carrefours, points d’eau, etc.  « Dans le bus pour venir, les gens me saluaient, me souriaient. Avec les Jeux les gens se reparlent entre eux et ça fait du bien, raconte Virginie Hébrard des Archives départementales. J’aimerais qu’en rentrant chez eux, les spectateurs se disent que tous les Français, contrairement au cliché, ne font pas la tête ! »