Deux polos turquoise, un sweat, un k-way pour les intempéries et une gourde au cas où le soleil tape, un sac… La panoplie, floquée du logo des Hauts-de-Seine, que les stagiaires découvrent, commentent, déplient et replient est le signe que leur mission approche. Ils ont été livrés à leur taille par le Département. « On y est », lance José Escriche, directeur adjoint de l’ESRP (établissement et service de réadaptation professionnelle) Auxilia à Nanterre. Cette structure qui accompagne cent vingt personnes en situation de handicap vers l’emploi, souvent suite à une maladie professionnelle, n’a eu aucune peine à recruter des volontaires dans ses rangs. « Ils ont pris immédiatement conscience de l’enjeu : la possibilité de réaliser un rêve et d’être acteurs d’un événement mondial, de donner de leur temps et de s’ouvrir aux autres. » Valérie, en plein essayage, confirme : « On n’aura pas deux occasions comme ça dans notre vie. Sans cela, jamais je ne serais devenue bénévole, car je ne savais pas à quelle porte frapper ».
Allemand première langue
Cette action inclusive contribue à faire de ces Jeux des "Jeux pour tous". Du 29 juillet, troisième jour des épreuves de hockey sur gazon, jusqu’aux finales des 8 et 9 août, quarante volontaires issus d’établissements médico-sociaux viendront étoffer l’équipe d’une centaine d’agents volontaires mobilisée par le Département. Quand les bénévoles de Paris 2024 seront dans le stade ou à ses abords immédiats, ceux du Département seront positionnés sur le parcours entre la « gare du stade » et l’enceinte olympique, chargés de guider le public cosmopolite et de distribuer de l’eau. « Près de 20 000 personnes afflueront chaque jour, explique Lamine Ndiaye, responsable de l’unité sport et handicap au Département. Vous allez être confrontés à différentes nationalités comme des Allemands, très bons en hockey sur gazon ou des Indiens. On va faire appel à vos compétences langagières mais vous ne serez pas seuls. » Chaque bénévole en situation de handicap fera en effet équipe avec un agent du Département et interviendra la semaine de son choix, à raison de quatre heures par jour maximum avec des adaptations possibles (horaires, sièges pliables, etc.).
Enthousiaste, Sylvia s’apprête à « toucher du doigt » les Jeux, trop souvent vus depuis son poste de télévision, et à mettre « sa pierre à l’édifice d’un grand événement collectif pour le pays ». L’auxiliaire de vie, en reconversion à Auxilia vers le métier d’agent administratif, se dit impatiente et curieuse « de voir à quoi tout cela pourra ressembler ».« Quand on est un peu timide, on doit se dépasser et ce sera l’occasion de mettre en pratique mon anglais ! » Au collège Moulin-Joly, base arrière des bénévoles du Département, chacun pourra reprendre des forces. « Ce projet, il faut le voir avant tout comme un temps d’échange, vous allez rencontrer d’autres volontaires du Département ou de Paris 2024 et des gens du monde entier, vous apporterez autant que l’on vous apportera », souligne Lamine Ndiaye. Les places pour les épreuves de football, de hockey sur gazon ou de waterpolo, offertes à chacun d’entre eux, achèveront de leur faire vivre ces Jeux de l’intérieur.