C’est en 1661 qu’a été édifié cet hôtel particulier, intégré peu après au domaine de Sceaux par Colbert. En plein cœur de ce Grand Siècle auquel il sera consacré en tant que pavillon de préfiguration. L’intérieur a été réaménagé de fond en comble afin de pouvoir accueillir le public. Deux ans après le lancement du projet, un an après la signature de la donation Rosenberg, socle des collections du futur musée, c’est « une première étape pour le musée du Grand Siècle, souligne Georges Siffredi, président du Département. C’est un lieu qui nous permet de commencer à exposer la collection Rosenberg et nos acquisitions et de faire connaître le futur musée, dernier grand projet de Patrick Devedjian qu’il nous appartient de mener à son terme. Il s'inscrira dans notre Vallée de la culture » « On ne pouvait pas rêver mieux que ce pavillon XVIIe pour la mission de préfiguration, sourit son directeur Alexandre Gady. C’est un projet grand dans ses ambitions, logé dans un petit édifice, mais qui a vocation à grandir encore. » Son équipe, chargée de concevoir le projet, d’agrandir les collections et d’accompagner la mutation de la caserne Sully, occupe des bureaux sur place.
Dialogue des arts
Un cabinet en ébène abritant un théâtre miniature, furieusement à la mode sous Louis XIII, une sombre Rixe de Lallemant qui contraste avec la clarté d’une scène religieuse de Corneille l’ancien, un décor de plafond commandé à Le Brun par Fouquet pour son château, dont des motifs réapparaissent au pavillon de l’Aurore, à Sceaux... Dans les trois premières salles règne un mélange que l’on retrouvera à la caserne Sully. « On ne veut pas dissocier les disciplines, ni casser les liens entre elles », précise Alexandre Gady. Plutôt que dormir en réserve, les acquisitions, une vingtaine depuis 2019, sont valorisées dans cet écrin. Elles sont complémentaires de la donation Rosenberg. « Il manquait des sculptures, alors qu’il y a eu des grands sculpteurs au XVIIe, du mobilier, des objets d’arts, des toiles de très grands format, des portraits. Ces acquisitions sont aussi réalisées en fonction de ce qu’elles disent des questions politiques, sociales et religieuses… » Dans les deux autres salles, la salle des arts graphiques et le cabinet des collectionneurs, une rotation des œuvres est prévue. L’exposition inaugurale présente ainsi jusqu’au 24 décembre prochain, outre un précieux tableau de Poussin et des sculptures en bronze, dix belles feuilles d’artistes français et italiens du XVIIe ainsi qu’un accrochage dense et éclectique issu du fonds Rosenberg, hommage au collectionneur. « Ça a fait des trous chez moi. Heureusement, j’ai quelques tableaux en réserve qui me permettront de les boucher provisoirement, s’amuse l’ancien président-directeur du Louvre qui sait désormais contempler ces chefs-d’œuvre pour lui si familiers avec l’œil, non plus du « collectionneur », mais du « conservateur ».
Un programme de visites et de conférences
Le pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle est ouvert gratuitement ces10, 11 et 12 septembre, de 14 heures à 18 h 30 et pour les Journées européennes du patrimoine les 18 et 19 septembre de 11 à 18 heures. Par la suite le Petit château sera accessible du mardi au dimanche, pour des visites guidées à 15 heures. L’achat des billets se fait en ligne ou sur place (paiement uniquement en carte bleue). Le Département qui entend en faire un lieu de « culture pour tous » propose déjà des découvertes aux scolaires, écoliers et collégiens. Enfin d’octobre à décembre, un cycle de huit conférences, animées par des historiens et scientifiques, intitulé « Nouveaux regards sur le Grand Siècle » sera proposé. museedugrandsiecle.hauts-de-seine.fr
