Saint-Denis, ville du stade de France et de Paul Éluard, est surtout un haut lieu l’histoire de France. Dans sa basilique cathédrale reposent 43 rois et 32 reines, de Dagobert à Louis XVIII. Édifice fondateur de l’architecture gothique, la basilique est flanquée de deux tours, dont l’une arborait fièrement une flèche de 90 mètres de haut, longtemps la plus haute de la région. Si elle n’a jamais souffert du feu à l’image de Notre Dame de Paris, car entièrement de pierre, en revanche les intempéries ne l’ont pas épargnée. Restaurée une première fois en 1837-38 par François Debret, elle avait depuis été démontée « temporairement » après avoir essuyé une tornade en 1845.
Dans les pas des bâtisseurs d’autrefois, maçons, tailleurs de pierre, ferronniers, charpentiers, menuisiers, couvreurs seront à pied d’œuvre jusqu’en 2029. Il s’agit autant de faire revivre la flèche dans le respect des plans de Debret que les savoir-faire, actualisés et transmis aux nouvelles générations. « La basilique est un trésor partagé, dont chacun doit pouvoir profiter. Nous avons voulu aussi faire de la flèche est un chantier à vocation sociale, où l’apprentissage aura toute sa place, où la découverte des métiers sera aussi importante que l’excellence dans la réalisation », souligne Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis qui préside l’association Suivez la flèche, à l’origine du projet.
Chantier visitable dès septembre
À partir de septembre prochain, sur l’espace la « Fabrique de la flèche » dans le jardin de la basilique, le public pourra observer une partie des artisans au travail – cent trente en tout se relaieront - et échanger avec eux. À ceci s’ajoutera un centre d’interprétation immersif consacré à l’histoire de la basilique et de sa flèche et aux personnages qui ont marqué l’épopée de sa reconstruction. Ce chantier se veut aussi un chantier école où des dizaines d’apprentis seront formés aux techniques de taille anciennes et de restauration de monuments, en déperdition.
Les Départements franciliens, à travers Fonds de solidarité et d’investissement interdépartemental (FS2i), dont les Hauts-de-Seine sont le principal contributeur, concourent à ce projet à hauteur de 22 M€ (sur un total d’environ 37 M€) aux côtés de la Région, de la Métropole et de grands mécènes. Entreprises et particuliers sont aussi invités par la Fondation du patrimoine à parrainer l’une des 15 228 pierres, en acquérant son jumeau numérique, des assises du clocher aux fleurons des pinacles, en passant par un clocheton ou une gargouille.