Derrière un nom à rallonge, une ambition commune : améliorer la prise en charge des enfants protégés. Un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) réunit jusqu’en 2025 le Département et la Fondation Apprentis d’Auteuil, l'un des principaux acteurs du secteur dans les Hauts-de-Seine, avec une quinzaine de dispositifs financés. Il s’agit du tout premier dans ce domaine. « Nos deux institutions mènent de longue date de nombreux projets communs, autour d’une volonté partagée de protéger, d’éduquer et d’aider les jeunes à préparer leur avenir, explique Armelle Tilly, vice-présidente départementale en charge des Solidarités. Le CPOM n’est pas une obligation règlementaire. C’est l’aboutissement du travail de nos équipes, rassemblées et mobilisées autour d’une même exigence. » Les priorités pour les quatre ans à venir listées dans ce document cadre seront financées à hauteur de 80 millions d’euros. « Notre métier, c'est de l'humain avant tout. Ce contrat correspond à un recentrage sur un temps plus long et va nous donner les moyens de nous projeter, souligne le directeur régional de la Fondation, Jean-Marc Behler. C’est aussi une marque de confiance de la part du Département. »
Maison des fratries
Première préoccupation : mettre le jeune ou le jeune majeur au cœur de la prise en charge afin d’éviter les ruptures de parcours. Grâce au CPOM les dispositifs de prévention - relais parentaux, accueils de jour - et d’accueil - maison d’enfant à caractère social (MECS), accueil d’urgence, appartements d’autonomisation pour jeunes adultes – gérés par la Fondation devraient ainsi bénéficier de moyens humains et matériels supplémentaires. Quinze nouveaux postes sont prévus au sein des équipes éducatives tandis que des lieux d’accueil, comme la MECS Saint-Maximilien Saint-Kolbe à Boulogne-Billancourt, pourront être rénovés en profondeur. D’autre part, ce partenariat doit permettre à l’opérateur de conduire, avec une plus grande autonomie, des « projets structurants » répondant aux besoins identifiés par le Département. « Il y a, à nos yeux, deux aspects primordiaux. D’ abord maintenir le lien au sein des fratries dans l’intérêt des enfants, mais aussi prévenir les placements : nous voulons tout faire pour repérer au plus tôt, accompagner en amont et éviter la dégradation des situations », souligne Armelle Tilly. En réponse devraient voir le jour une « Maison des fratries » ainsi qu’un « placement familial » rattaché au village éducatif Saint-Philippe de Meudon. La Fondation compte également expérimenter le « placement éducatif à domicile ». En sortie du contrat, le nombre de jeunes accompagnés devrait passer de trois cent soixante actuellement à quatre cents.