Les dalles de calcaire l’ont cédé à du béton coulé, puis nivelé de manière à simplifier les circulations sur ce carrefour piéton. Ce sol, constellé d’étoiles en laiton, révèle çà et là des gisements de nacre et des détails colorés. Cette nouvelle livrée, miroitante après l’averse, marque distinctement les contours de la place sur le grand axe de la Défense, entre le parvis sous la Grande Arche et l’esplanade en pente douce vers le pont de Neuilly. Elle est percée par endroits de failles qui permettront la brumisation du quartier par fortes chaleurs. Cette cure de jouvence aura duré deux ans, le chantier se déplaçant pour permettre la continuité des circulations. « Travailler sur une place est toujours un défi, surtout dans un endroit aussi particulier que La Défense. Il fallait créer « du sens commun » sur l’ensemble des espaces, de façon à favoriser les rencontres », explique Bertrand Vignal de l’Agence de paysagistes Base.
« Place du village »
Autour du grand « vide central » de 4 000 m2, rendu plus accessible et prêt à retrouver ses événements festifs, les espaces ont été retravaillés aux quatre poins cardinaux. A l’est, la grande pelouse de 2 000 m2 a été entièrement refaite. À l’ouest, une lisière végétale borde désormais la verrière du RER. Au nord et au sud, l’Araignée Rouge de Calder et les Personnages Fantastiques de Miró héritent de plantations à leur image : pour l’une de grandes jardinières rectangulaires, que les usagers se sont appropriés à l’heure du déjeuner, pour les autres des bacs tout en courbes suivant le mouvement des escaliers menant aux Quatre-Temps. « Ces aménagements permettent de faire émerger une véritable place du village, cœur battant de La Défense, lieu de vie et de rencontre, qui n’est pas qu’un simple lieu de passage comme le montre la caricature », souligne Georges Siffredi, président de Paris La Défense. Cette place symbolise pleinement le nouveau projet de territoire : celui d’un quartier d’affaires durable, où l’on vit mieux ensemble grâce à la mixité des usages. »
À l’image de cette place, dont la dernière reconfiguration remontait à 1981, les projets menés dans le quartier visent à donner davantage de place à la nature. « Des toits des tours en passant par les places ou les jardins comme ici, nous œuvrons à végétaliser La Défense partout où nous le pouvons », rappelle le président Siffredi,qui évoque la requalification du quartier putéolien de la Rose de Cherbourg ou encore le projet Le Parc sur l’esplanade, confié au paysagiste Michel Desvignes, « des prouesses techniques compte tenu de la nature du sol de ce quartier sur dalle ». Place de La Défense, les travaux ont permis la réfection totale de l’éclairage mais aussi de l’étanchéité du sol, sous lequel courent de nombreux réseaux.
Empreintes : Paris La Défense dévoile son premier lauréat
La première "tour modulaire en 100 % bois de France" verra le jour à Paris La Défense sur le site dit « Ségoffin ». Le projet de Pitch Immo et GA Smart Building, associés à l’agence d’architectes Alfonso Femia, l’a emporté par son exemplarité environnementale, ses services aux habitants et salariés et sa capacité à créer une liaison entre la dalle et la ville, ici Courbevoie et le quartier Coupole-Regnault - comme l’indique le nom du projet « Synapses ». Il s’agit du premier projet lauréat de « l’appel à projet urbains mixtes et bas carbone » Empreintes qui porte sur la transformation de cinq emprises foncières à la jonction du quartier d’affaires et des secteurs résidentiels de Puteaux et Courbevoie. La phase projet, ponctuée d’échanges avec Paris La Défense et ses partenaires, est encore en cours pour les quatre autres sites, pour lesquels seront départagés à chaque fois quatre candidats.