Ce sont deux nouvelles venues au répertoire métropolitain. La première station, baptisée Barbara en hommage à la chanteuse, qui repose à Bagneux, est à cheval sur Bagneux et Montrouge. Nouveau terminus de la ligne, la seconde station porte le nom d’une grande figure de la Résistance et dessert le nord de Bagneux. À 11 h 37 précisément, le premier ministre Jean Castex a donné le signal de l’ouverture des grilles de Barbara et Bagneux Lucie-Aubrac. « Ces noms choisis par les usagers rendent hommage à deux femmes extraordinaires qui ont profondément marqué l’histoire de notre pays, a-t-il déclaré. Ils contribuent à féminiser un réseau de transport qui dans sa partie historique fait davantage de place aux grands hommes. » Outre ces stations, sept ans de travaux auront aussi permis de réaliser, dans un terrain urbanisé et constitué d’anciennes carrières, 1,8 kilomètre de voies nouvelles dont huit cents mètres de voies de garage et de dépannage, au delà du terminus.
Après l’arrivée à « Mairie de Montrouge » en 2013, ce nouveau bond vers le Sud met Bagneux à moins de trente minutes du centre de Paris, soit 10 minutes de gagnées pour les voyageurs, qui accèdent à trois grandes gares parisiennes et à des correspondances avec la quasi-intégralité du réseau. « Nous attendions l’arrivée de cette ligne depuis très longtemps, c’est un événement historique », se réjouit le maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable. Sur l'enveloppe de 406 millions d’euros, 60 % est supporté par la Région, par l'intermédiaire d'Île-de-France Mobilité, 25,7 % par l’État et 14,3 % par le Département, qui s’emploie, partout sur son territoire, à développer et renforcer le maillage de transport en commun, au delà de ses compétences obligatoires. « Ce prolongement améliore le confort de vie des habitants et leur offre une alternative à la voiture, souligne le président du Département, Georges Siffredi. Il a déjà un impact sur l’attractivité de Bagneux tant du point de vue du logement que de l’activité économique. » Ces cinq dernières années la collectivité a investi « près d’un milliard d’euros » dans de nouvelles dessertes, comme le prolongement nord de la ligne 14 ou ceux, encore à venir, du RER E vers Nanterre et du tramway T1 vers Rueil-Malmaison.
Ligne 100% automatisée
À l’horizon 2025, la ligne 4 bénéficiera d’une interconnexion supplémentaire avec l’arrivée à Bagneux de la ligne 15 Sud. Le couloir de correspondance depuis Lucie-Aubrac est prêt en attendant la nouvelle gare. « Ce prolongement que nous inaugurons est une très belle pièce d’un vaste puzzle dans lequel s’inscrit ce territoire. Le Grand Paris Express est le chantier du siècle », a rappellé le premier ministre. Cette ligne 15 sud mettra Bagneux à seulement 9 minutes de Pont-de-Sèvres et un quart d’heure de Créteil l’Échat, contre près d’une heure dans les deux cas actuellement. Enfin la ligne 4 doit progressivement entrer dans le club encore très fermé des lignes automatisées à l’image des lignes 1 et 14. « Lancer l’exploitation de ce nouveau tronçon tout en préparant l’automatisation est un exploit industriel. Il faut procéder à des changements de signalisation, de quais, de portes palières, de rames… », explique Catherine Guillouard, présidente générale de la RATP. Dotée de rames neuves et d’une partie du matériel de la 14, plus confortable et mieux adapté à une fréquentation massive, la ligne 4 devrait être entièrement automatisée fin 2023. Sa modernisation sera alors complète.
Dans le sillage du métro, un renouveau urbain
Autour du nouveau terminus a pris forme un vaste parvis qui continuera d’évoluer d’ici à la livraison de la future gare de la ligne 15 Sud. À proximité, s’élèvent les premiers bâtiments d’un nouveau quartier mixte, la ZAC Victor-Hugo. « Il accueillera sur vingt hectares a à la fois des logements et des activités tertiaires. Ce sera une nouvelle entrée de ville depuis Paris », résume Marie-Hélène Amiable. Quant au quartier populaire de la Pierre Plate, tout proche, il bénéficiera d’une rénovation de grande ampleur dans le cadre de l’ANRU 2. À Montrouge, une dynamique est également enclenchée avec la réalisation d’un foyer de jeunes travailleurs au-dessus de la station Barbara. Aujourd’hui 40 000 personnes vivent ou travaillent à moins 600 mètres des deux nouvelles stations.