Un olivier s’épanouit au centre du puit de lumière autour duquel s’ordonnent les salles d’activités, facettes multiples d’un même projet placé sous l’aile de la poétesse et femme de lettres Andrée Chedid. « Elle n’a cessé à travers son œuvre de rendre compte de ses expériences et de son histoire familiale ; et elle a un rapport au voyage, à la migration, à la langue qui correspondait à notre projet humaniste », explique Bruno Jarry directeur de cet équipement municipal géré par l’association Clavim, conjuguant culture et accompagnement des familles. « Quand d’autres communes fermaient leur maison de la poésie ou optaient pour le tout répressif, nous avons voulu jouer la carte du sensible, de la culture comme mode de prévention, rappelle le maire André Santini. Andrée Chedid est une boussole qui nous indique le cap et dix ans après nous avons un public fidèle. »
Culture et accompagnement familial
L’adresse, celle d’un ancien commissariat de centre-ville, abrite une multiplicité de lieux d’accueil, de parole et d’appui destinés aux touts petits, aux enfants et adolescents et à leurs parents, dont L’Aparté qui s’inscrit dans la filiation de la Maison verte créée par la pédopsychiatre Françoise Dolto – elle-même amie d’Andrée Chedid. « L’installation de ce lieu dans la durée est un étonnement et un réconfort, souligne sa fille, la médecin Catherine Dolto. C’est sa cohérence qui le rend si particulier car pour bien aider un enfant, il faut soutenir ses parents : le tissu familial est l’équivalent du terreau végétal. » L’ensemble de ces générations bénéficient d’une offre culturelle de qualité articulée autour des arts graphiques, de la poésie et de la philosophie : rencontres, conférences, expositions, lectures, ateliers, résidences artistiques…. « Le questionnement sur l’existence est une dimension à part entière de l’accueil de l’espace Andrée-Chedid au même titre que la culture, insiste le philosophe et normalien Marc Crépon. Il n’est pas d’œuvre qui ne puisse être offerte en partage pourvu qu’il y ait un intercesseur. »
En dix ans, 300 000 personnes ont poussé la porte de cet espace au croisement des disciplines, des savoirs et des générations. Après en avoir accompagné la création, le Département, en plus de son soutien à la halte-garderie via les contrats de développement département/ville, lui apporte 20 000 euros annuels. « Culture et accompagnement des familles cohabitent dans cet équipement à nul autre pareil et s’enrichissent mutuellement, souligne Pierre-Christophe Baguet, premier vice-président du Département. Il est un artisan majeur de l’approche plurielle des solidarités que nous défendons ainsi qu’un acteur structurant de notre Vallée de la culture. »