Dans la bataille pour l’emploi, les Hauts-de-Seine sont pleinement concernés. Certes, le territoire reste protégé par son exception économique, avec un taux de chômage inférieur à la moyenne régionale (6% contre 7,2%), des créations d’entreprises en hausse de 5% et près de 100 000 emplois créés en à peine quatre ans. Mais derrière ces signaux positifs, une lame de fond inquiète et mobilise. Vingt-huit ans après la création du RMI – ancêtre du Revenu de solidarité active (RSA) – le nombre de ses bénéficiaires dans les Hauts-de-Seine demeure élevé (30 000 foyers au 1er avril 2024). De même que le taux de chômage de longue durée, touchant la moitié des demandeurs d’emploi alto-séquanais.
« Le travail n’apporte pas seulement un salaire, il est porteur des valeurs de dignité et de transmission des savoir-faire, souligne Georges Siffredi, le président du Département. Voilà pourquoi il est crucial de renforcer notre écosystème de l'insertion, en élargissant le panel des solutions. » C’est tout l’objet de la « convention insertion emploi et perspectives » ratifiée entre l’État et le Département mercredi 6 novembre, deux mois avant l'entrée en vigueur de la loi pour le plein emploi. Il s'agit par-là de « briser la spirale de l’exclusion et favoriser un retour rapide à la qualification, comme l'a expliqué Laurent Hottiaux, le préfet des Hauts-de-Seine. C’est l’opportunité de lever les freins périphériques, de manière individuelle et personnalisée. »
Trois parcours individualisés
Concrètement, chaque bénéficiaire du RSA signera à partir du 1er janvier 2025 un « contrat d’engagement » auprès de France Travail (ex-Pôle emploi, Ndlr). Alliant droits et devoirs, il conditionnera une formation vers les métiers en tension à un minimum requis d’activité. En interopérabilité avec les parties-prenantes, le Département fera valoir son expérience en matière sociale, mobilisant ses services de solidarité territoriale (SST) et ses agences ActivitY' et AutonomY. Le but étant de proposer trois parcours de prises en charge, chacun adapté à l’employabilité des profils suivis. Aussi tout frein à l’embauche se verra-t-il opposer une solution remobilisatrice et à l’écoute des besoins : garde d’enfants, formation au numérique, bilan de santé, renforcement de la confiance en soi, sensibilisation aux métiers porteurs avec un pôle d’orientation départemental dédié...
« Cette densification permettra d’apporter des aides spécifiques, notamment en direction des jeunes majeurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) », précise Georges Siffredi. D’une expérimentation menée sur le territoire de Clichy auprès de 444 bénéficiaires, quatre enseignements ont pu être tirés. Face à une forte prévalence des freins socio-professionnels, les allocataires se disent dans l’ensemble satisfaits, malgré un certain absentéisme. L’enjeu à l’avenir sera celui de la fréquence des contacts avec leur référent, encore inférieure à l’objectif, quel que soit le parcours d’accompagnement proposé au sein du nouveau pôle social de Clichy-Levallois. Un dernier défi à relever, pour que chacun puisse trouver sa voie et sa place dans la société.