La dégustation au Salon de l’agriculture est un exercice incontournable, que peu de visiteurs souhaitent à vrai dire contourner. La thématique « du champ à l'assiette » de cette « édition des retrouvailles », après une interruption en 2021, s’y prête particulièrement. Sont ainsi présentés sur le stand commun côté Hauts-de-Seine, vin de Suresnes, sirops de L’Empirique, à Clichy-la-Garenne, fruits et légumes de Sous les Fraises, cultivés sur les toits, ou encore la box « En 10 saveurs », assemblage de produits écoresponsables fabriqués ou conditionnés à Levallois-Perret par des travailleurs en situation de handicap. « Les gens goûtent et prennent des flyers, ça se passe très bien, se réjouit Valentin Moreau, manager au sein de cette société. Le salon est une occasion de nous faire connaître ainsi que les produits de nos fournisseurs et de sensibiliser au handicap. » Côté champs, Corinne Ebstein, de la ferme de la Villeneuve, à Rambouillet, participe pour la première fois à cet événement avec ses rillettes de chevreau. « On a l’habitude des foires ou des salons mais le Salon de l’agriculture, ce n’est pas pareil, savoure l’éleveuse. On a déjà pris des contacts intéressants. » Une vingtaine de producteurs et artisans de l'Ouest francilien profitent ainsi à tour de rôle de cette fantastique vitrine.
Le salon a aussi constitué une caisse de résonnance pour le concours « Imaginez le Gâteau des Hauts-de-Seine », organisé par le Département et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat puisque c’est à cette occasion que les trois lauréats ont reçu, ce jeudi, leurs prix, devant un parterre de curieux et de gourmands. « En matière de production agricole, nous ne pouvons pas nous comparer aux Yvelines mais en matière de transformation, nous avons du répondant, tous ces artisans en sont la preuve », a souligné Denis Larghero, vice-président du Département chargé de l’attractivité du territoire.
Territoires complémentaires
Le chocolatier Christophe Bertrand veut, dit-il avec un brin de provocation « rendre les gens plus intelligents ». Et ces derniers l’écoutent, captivés, peu à peu acquis à sa cause. D’année en année, le fondateur de La Reine Astrid, à Meudon, revient expliquer comment travailler les fèves dans les règles de l’art pour obtenir un cacao aromatique et du même coup mieux rémunérer les producteurs. « Je ne savais pas que le cacao pouvait être fermenté », raconte Gabriel à l’issue de son exposé. En tant que consommateur, il est décidé à faire un effort : « Chercher le moins cher est un réflexe mais ce n’est pas forcément le bon. C’est le même principe que pour la viande, il faut essayer consommer plus intelligemment. » Sans le Département qui a monté de toutes pièces une filière dans le cadre de sa coopération décentralisée avec Haïti dans les années 2010 ce cacao équitable, magnifié par l’artisan, n’existerait pas. Coopération décentralisée, mais aussi agriculture urbaine, circuits courts en particulier dans la restauration scolaire, en lien avec les Yvelines, sont à l’honneur sur l'espace institutionnel, au centre de l'ilôt. La complémentarité avec le département voisin, deuxième producteur agricole d’Île-de-France, a conduit à renouveler cette participation conjointe au salon. Avec des Hauts-de-Seine davantage du côté de l’assiette et des Yvelines qui penchent côté champ : « Les Yvelines sont un territoire de production et de transformation. Les Hauts-de-Seine sont plus petits et comptent moins d’exploitations agricoles mais ils ont un fort pouvoir d’achat. Les deux sont complémentaires. D’ailleurs aujourd’hui tout le monde se convertit à la nécessité des circuits courts », rappelle Pierre Bédier, président du Département des Yvelines.
Le "Fashion Flower", gâteau des Hauts-de-Seine
« Les fruits sous toutes les couleurs » : c’est le thème dont devaient s'inspirer les dix-neuf candidats de cette troisième édition du concours "Imaginez le gâteau des Hauts-de-Seine". Les gagnants sont Marwane Ben Thayer et son chef pâtissier Christophe Pizzera de l’ARTisan à Asnières-sur-Seine pour leur « Fashion Flower », un crémeux aux fruits de la passion, posé sur un sablé breton, agrémenté de miel et de fleurs des Hauts-de-Seine. Viennent ensuite Elodie et Olivier Geoffroy d’O Gourmandises d’Ange, à Puteaux, avec leur « Reine Bleue » puis Fabienne Zacchi, du Comptoir des Pipelettes, à Fontenay-aux-Roses, pour son dessert « Le Verger du 92 ». « Ces trois entreprises ont démontré leur savoir-faire et leur créativité. Notre rôle est de défendre ces artisans de proximité qui sont au service des centre-ville », a déclaré Leïla Bellili, nouvelle présidente de la Chambre de Métiers et d’Artisanat des Hauts-de-Seine. www.cma92.fr