La judokate Sarah-Léonie Cysique, double médaillée – d’or en équipe et d’argent en individuel –, enchaîne les autographes. Depuis son retour de Tokyo, elle n’arrête pas. « Aux Jeux, il n’y avait pas de public. Là on se rend compte de la façon dont les gens ont vécu tout cela. J’ai de très bons retours, on leur a fait énormément plaisir, explique la licenciée de l’ACBB, à Boulogne-Billancourt, consciente d’être un modèle pour les jeunes. Beaucoup m’ont dit qu’ils voulaient commencer le judo et beaucoup de filles m’ont parlé de leur fierté de voir une femme médaillée. » Agent du Département, Guillaume attend son tour. Le judo est sa discipline de prédilection et il ne compte pas repartir sans avoir échangé avec la championne. « Cet été on a suivi l’épreuve par équipe de Sarah-Léonie avec mes enfants. On était comme des fous. » C'est décidé, son fils de cinq ans débutera sur les tatamis cette année.
Médaillé d’or en athlétisme adapté sur 400 mètres – pour les sportifs atteints d’une déficience intellectuelle, Charles-Antoine Kouakou reçoit, lui aussi, les félicitations du public. Sa performance est historique. « Avec son parcours en IME puis en ESAT, il incarne bien le sport adapté. Des millions de jeunes et leurs familles peuvent se sentir concernés par sa réussite », souligne la directrice technique nationale, Marie-Paule Fernez qui l’accompagne.
Exemplarité pour les jeunes
Sur vingt athlètes alto-séquanais engagés à Tokyo, dix sont revenus avec une ou plusieurs médailles olympiques ou paralympiques. Une réjouissante moisson. Au retour de cette épopée, une cérémonie les a tous réunis à l’hôtel du Département, à Nanterre. « Ce soir c’est l’exemplarité du haut niveau que nous célébrons, tout autant que les émotions intenses que vous nous avez fait vivre. Vous êtes le reflet de ce que nous voulons proposer aux jeunes Alto-Séquanais : un parcours d’excellence qui s’appuie sur des infrastructures sportives de qualité et des équipes talentueuses et dévouées », a souligné le président du Département Georges Siffredi, avant de remettre à chacun d’entre eux la médaille du Département. Cette distinction s’accompagne de primes : 7 500 (pour les quatre médaillés d’or), 5 000 (pour les deux médaillés d’argent) ou 2 500 euros (pour les quatre médaillés de bronze). Des primes qui seront revalorisées, a annoncé le président, pour les prochaines olympiades, celles de Paris 2024.
Le dispositif de bourses permettant aux athlètes de haut niveau de se préparer dans de bonnes conditions sera aussi reconduit. Enfin le soutien au tissu sportif sera renforcé, notamment en direction des clubs et équipes évoluant en première ou deuxième division nationale. « Les bourses sont une chance mais le soutien du Département est déterminant sur le long terme. Je suis un enfant du "92" et je dois ma progression au niveau sportif de mon club », estime Maxime Pauty, du Cercle des Mousquetaires d’Issy-les-Moulineaux, médaillé d’or en fleuret par équipe. Huit millions d'euros seront ainsi investis chaque année pour le haut niveau d'ici aux JO. Au cœur de l'événement, les Hauts-de-Seine, labellisés "Terre de Jeux" accueilleront les épreuves de natation et de hockey-sur-gazon ainsi que quatre sites d’entrainement.