Le parc départemental André-Malraux, un espace de verdure du Département des Hauts-de-Seine situé au pied de La Défense.

L’élan émancipateur des Écoles françaises des femmes

Solidarité

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Les locaux, au coeur du quartier Mirabeau, ont été inaugurés vendredi 7 mars en présence (de gauche à droite) de Bénédicte de Kerprigent, de Marie-Hélène-Amiable, maire de Bagneux, d'Armelle Tilly, conseillère départementale en charge des solidarités et des affaires sociales, de Georges Siffredi, de la conseillère départementale Hélène Cillières et de Tacko Diaw, responsable de l'école. CD92/OLIVIER RAVOIRE
L’Institut des Hauts-de-Seine, association financée par le Département, a inauguré vendredi 7 mars les nouveaux locaux de l’école française des femmes de Bagneux, la septième de son réseau sur le territoire.

Hébergée depuis un an et demi dans des locaux provisoires, la dernière-née des Écoles françaises des femmes vient d’emménager au rez-de-chaussée d’un immeuble du bailleur départemental Hauts-de-Seine habitat dans le quartier Mirabeau, en pleine rénovation urbaine. Quarante-deux apprenantes de vingt et une nationalités différentes (85 au total au sein du réseau) y sont accueillies au fil de la semaine dans des salles de classes lumineuses et claires, égayées comme de rigueur par un aéropage de portraits inspirants, de celui de la chef Anne-Sophie Pic à celui de l’écrivaine Colette en passant par Simone Veil.

La majeure partie ont fait des études supérieures mais se heurtent à la barrière de la langue depuis leur arrivée en France. Ici, elles suivent gratuitement des cours de français langue étrangère en cinq groupes de niveaux (A1, A2, BA, B2, C1…) et passeront pour certaines en juin le Delf (diplôme d’étude en langue française) qui facilitera leur démarches administratives et/ou professionnelles – les écoles s’enorgueillissent d’un taux de réussite de 98 %. « En 2008 avec l’ouverture de l’école de Châtenay-Malabry, nous avons investi un créneau inédit à l’époque, non pas l’alphabétisation en français mais le perfectionnement, explique Bénédicte de Kerprigent, présidente de l’Institut des Hauts-de-Seine soutenu cette année à hauteur de plus de 1,1 million d’euros par le Département pour le seul réseau de ces écoles. En ouvrant nos structures dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, nous sommes en quelque sorte le volet humain du renouvellement urbain. » Ce programme, comprenant aussi de l’inclusion numérique, dont auront bénéficié à ce jour plus de 4 000 femmes, s’est enrichi au fil du temps d’un parcours citoyen et d’ateliers thématiques : sensibilisation aux violences intrafamiliales, sport et santé, self-defense, découvertes et sorties culturelles… 

Melting pot

Arrivée en 2018 de Séoul avec son époux, Jaeyi Son, styliste et modiste, rêve de travailler pour des marques de luxe françaises. « La difficulté pour moi, c’est le système français, très différent du coréen, mais aussi la langue. Grâce aux professeurs, depuis novembre dernier j’ai déjà beaucoup progressé. » L’école propose également un parcours de FLE à visée professionnelle, comprenant un travail sur le lexique, le CV et la lettre de motivation. C’est celui qu’a choisi Lisette Mejia qui espère, en décrochant le niveau B2 (préalable à la naturalisation, Ndlr) accélérer ses démarches administratives et de retour à l’emploi. « En France dans mon domaine on me demande 4 à 5 ans d’expérience, mon projet est de recommencer en tant qu’assistante pour gravir à nouveau les échelons », explique-t-elle avant de rejoindre les « copines ». Venues des quatre coins du monde, les apprenantes sont unies par des valeurs de persévérance et de dépassement de soi mais aussi d’entraide voire d’amitié qui créent une dynamique collective.