Les « circuits courts » appliqués au tourisme, AccroCamp se targue de les pratiquer sur ses deux sites alto-séquanais de Rueil-Malmaison et Chaville, dont les parcours accrobranche attirent un public familial, scolaire et périscolaire, sensibilisé, tout en crapahutant en hauteur, au rôle de l’arbre. Ces derniers sont d’ailleurs embrassés par des plateformes dont la construction a été « validée par l’ONF ». « Ce sont des parcours à deux pas de la ville, accessibles facilement en transport en commun ou en vélo. Notre clientèle est de plus en plus sensible à cet aspect local », explique Simon Bazin, le directeur du développement de cette société par ailleurs engagée dans un démarche de labellisation durable auprès du syndicat national des espaces de loisirs. Alors que la concertation ne fait que commencer, le professionnel se dit « curieux de voir ce qui se fait dans d’autres secteurs, et peut-être même de trouver des synergies et des financements ». Il a répondu à l’invitation du Département comme des dizaines d’autres acteurs : offices de tourisme, responsables de sites culturels et de loisirs, hôteliers, restaurateurs, sites labellisés « accueil vélo », opérateurs fluviaux, guides conférenciers…
Avec 4,3 millions de visiteurs en 2023, le territoire a déjà pris le tournant du tourisme durable – en référence à un tourisme vecteur de pratiques responsables écologiquement et socialement. À l’initiative de cette charte, qui implique une réflexion collective, le Département souhaite aller plus loin et transformer « les contraintes réelles de la transition écologique » en opportunité. « On constate une volonté de la part du public de prendre le temps de visiter et de découvrir l’environnement immédiat, une envie de se reconnecter à la nature et de ne pas se tourner vers des sites sur-fréquentés. Il y a aussi une véritable nécessité de s’adapter aux effets du changement climatique, souligne Josiane Fischer, conseillère départementale déléguée au tourisme. Les enjeux du tourisme durable sont posés sur l’ensemble du territoire français y compris dans les Hauts-de-Seine. »
Bons procédés
Le Département est déjà fortement engagé sur ces questions. Au cœur de sa stratégie tourisme pour 2022-2028, le tourisme durable figure aussi parmi les mesures de son Agenda 2030 qui décline localement les objectifs écologiques et solidaires de l’ONU. Le Département a par ailleurs créé une Mission tourisme œuvrant au développement d’un tourisme itinérant, doux et respectueux de l’environnement tirant parti de plusieurs atouts majeurs : le cyclotourisme, avec trois vélo-routes raccordées au réseau cyclable départemental, les activités nautiques sur la Seine et les grands espaces naturels, parcs et forêts. Souvent exemplaires sous l’angle de la durabilité, les infrastructures sportives ou culturelles ne sont pas en reste.
Animée par le cabinet spécialisé ID Tourisme, la concertation sera ponctuée par un diagnostic des pratiques, en mars, suivi d’ateliers avec les différentes catégories d’acteurs touristiques entre avril et septembre 2024. « On a déjà mis en place la récupération des eaux de pluie ou la digitalisation des room directory pour réduire notre consommation de papier ; cette concertation pourrait nous donner d’autres pistes, raconte Félicia Durand, chargée de développement marketing pour l’hôtel de la Jatte, de Neuilly-sur-Seine, un trois étoiles désireux « d’attirer une nouvelle clientèle plus jeune pour qui ces aspects écologiques sont importants. » Les professionnels volontaires seront ensuite invités à ratifier début 2025 la charte du tourisme durable dont le Département assurera l’animation et le suivi. Cette feuille de route permettra d’« enrichir la dynamique touristique départementale » en faisant évoluer l’offre mais aussi mettre en valeur les démarches déjà engagées par les professionnels, notamment au sein de l’association Acteurs du tourisme durable à laquelle le Département vient d’adhérer.