Trois coups de clochette retentissent. C’est le coup d’envoi. Une rame flambant neuve s’élance pour son trajet inaugural, depuis la station « Jardin Parisien » jusqu’à « La Croix de Berny », le terminus opposé. À son bord, a pris place une vingtaine d’ingénieurs et d’entrepreneurs ayant conçu, construit puis testé pendant trois mois le dernier-né des tramways alto-séquanais, capable de rejoindre en vingt-et-une minutes Clamart à Antony, en traversant Le Plessis-Robinson et Châtenay-Malabry.
À une vitesse moyenne de 30 km/h, le T10 se déplace entre les stations qui jalonnent ses sept kilomètres d’itinéraire engazonné, bordé d’un millier d’arbres, de chaussées rénovées et de pistes cyclables. « Sous les rails, se cache un système de 120 kilomètres de goutte-à-goutte, explique Pascal, qui travaillait encore la veille aux derniers préparatifs. Pour maintenir la pelouse verte, l’eau s’écoule directement au niveau de la racine. Et c’est écologique puisqu’il y zéro déperdition ».
Un moment historique
Les kilomètres passent et avec eux le site de maintenance et de remisage (SMR), qui abrite aussi le poste de commandement de la ligne. Munis de leurs smartphones, des passants immortalisent le passage du tram, qui scelle la fin de six années de chantier. D’autres, à quelques minutes de son ouverture au public, font signe au conducteur de les embarquer. Arrivée la station « Cité jardin » - une des plus pentues avec un dénivelé de 4,5° - la transformation du paysage frappe Danièle, ingénieure : « Salle de sport, immeubles d’habitation… Tous ces nouveaux bâtiments n’existaient pas au moment des premières études. C’est toujours un plaisir de découvrir un projet une fois réalisé et tous les changements qu’il a apporté ».
La balade, en forme de passage en revue, s’achève aux portes du Domaine départemental de Sceaux, où s’est poursuivie l’inauguration officielle du T10. Les élus concernés par le projet ont officialisé son lancement, à 11 h 30, samedi 24 juin. « La mise en circulation du T10 est un moment historique pour Châtenay-Malabry, a souligné Carl Ségaud, le maire de la ville désormais desservie par sept des 13 arrêts du T10. Ce tramway contribue à rapprocher les habitants et les différents quartiers de la ville, le long de l’avenue Division-Leclerc. »
Une révolution tranquille
La mise en circulation du T10 est « une victoire qui en appelle d’autres ». Pour prendre tout son sens, ce linéaire - déjà interconnecté au T6, au RER B et au bus Trans Val de Marne - devra être prolongé pour rejoindre la ligne 15 du Grand Paris Express et par-delà, les grands bassins de vie et d’emploi franciliens. « Nous avons déjà l’accord de principe de la Région et de l’opérateur Île-de-France Mobilité, explique Georges Siffredi, le président du Département, qui a contribué à hauteur de 105 M€ au projet. Cette volonté partagée nous donne l’espoir de livrer cette extension de la ligne en 2032. Un territoire doit être fait d’équilibres : le sud du département, très résidentiel, verra alors son dynamisme économique renforcé. »
Le réseau est exploité par Cap RATP Île-de-France, une filiale de la RATP présidée par Jean Castex : « Le tramway est un mode de transport de plus en plus populaire :le nombre de ses utilisateurs a été multiplié par six depuis 2006 en Île-de-France ». Pour leur assurer le meilleur service, six minutes d’écart séparent les rames aux heures de pointe. Deux fois par semaine, les vendredis et samedis, le tram circule même jusqu’à une heure et demi du matin. Aussi, une attention particulière a été apportée au confort des passagers : « C’est une révolution tranquille des transports qui est actuellement menée en Île-de-France, précise Valérie Pécresse, présidente de la Région. Elle est rendue possible par des transports à l’heure et des rames modernes, lumineuses, ventilées et vidéo-protégées comme le T10 ». De quoi assurer une alternative crédible et écologique à la voiture individuelle.
Retrouver le tracé du T10 ici.