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Le premier collège « Hubert-Germain » de France à Suresnes

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Éducation et jeunesse

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Éducation et jeunesse
L’inauguration a eu lieu en présence (de gauche à droite) de Laurent Rabès, principal du collège, Guillaume Boudy, maire de Suresnes, Nathalie Léandri, vice-présidente du Département en charge de l’éducation et du numérique éducatif, Frédéric Fulgence, directeur académique des services de l’Education nationale, et Georges Siffredi, président du Département. CD92/WILLY LABRE
Le Département et la ville ont officialisé, ce 11 mai, le changement de nom du collège Jean-Macé rebaptisé « Hubert-Germain », en hommage au dernier compagnon de la Libération, inhumé à Suresnes. La démarche participe de la transmission, auprès des collégiens, des valeurs de la Résistance.

Le grand bâtiment de briques, situé non loin de la crypte du Mont Valérien, là-même où repose Hubert Germain, a été rebaptisé en début d’année sur proposition de la ville, avec l’approbation unanime des conseillers départementaux. La procédure est plutôt inhabituelle et fait suite à un souhait du collège qui cultive de longue date la mémoire de la Résistance, convoquant aussi bien dans ses projets Joséphine Baker, vedette des années folles et résistante, que la survivante des camps Ginette Kolinka invitées à deux reprises. « En devenant le premier collège à prendre le nom d’Hubert Germain, notre établissement suresnois rend hommage à un destin exceptionnel et à tous ceux qui se sont engagés dans la Résistance, souligne le président du Département, Georges Siffredi. Ces figures sont au cœur du parcours de mémoire que vous avez su bâtir depuis plusieurs années. » « Ce choix n’est pas seulement le fruit de la géographie. C'est aussi la reconnaissance du travail admirable que font les équipes pour transmettre la mémoire de cette période », estime le maire, Guillaume Boudy. Ancienne figure tutélaire, Jean Macé, fondateur de la ligue de l’enseignement, n’est pas pour autant rayé de la commune où il conserve une rue.

Ultime membre - sur 1038 au total dont 6 femmes - de l’ordre de la Libération créé par le général de Gaulle en 1940 -  Hubert Germain, qui s’est éteint à l’âge de 101 ans le 12 octobre 2021, repose depuis ses funérailles nationales le 11 novembre 2021 au Mont-Valérien. Une vie placée sous le signe de l’engagement militaire – il rejoint les forces françaises libres dès juin 40 alors qu’il n’a pas encore vingt ans – et politique – après la guerre, il sera maire d’une commune de l’Essonne, député et ministre dans le gouvernement Messmer. « L’ordre de la Libération était une chevalerie exceptionnelle, créée au moment le plus grave de l’histoire de France, qui a transcendé des individus autour de la défense de la patrie », rappelle le général Christian Baptiste, délégué national de l'ordre. « Hubert Germain qui avait souhaité que cet ordre lui survive à condition d’être utile à la jeunesse aurait approuvé cette décision de rebaptiser le collège. Lui et ses compagnons sont autant de boussoles de citoyenneté pour nos jeunes : leur message est que par delà les origines, c’est la cause à défendre qui doit primer. Ils nous incitent à l’optimisme. » 

Un slam sur la Résistance

Les équipes éducatives ont bien entendu mis à profit ce changement, avec des projets incitant les jeunes à s’interroger sur la notion d’engagement et les valeurs républicaines à l’aune du parcours d’Hubert Germain, en utilisant des médias et supports au goût de l'époque : atelier slam, club théâtre, chorale... Des élèves ont produit un podcast radio retraçant les grandes étapes de la vie du résistant, lauréat du concours académique Médiatik et plusieurs travaux sur l'histoire de cette période ont été primés au Concours national de la Résistance et de la Déportation comme le journal de Lisa et ses deux amies, écrit à la main et illustré de fac-similés d’époque. « On a reconstitué à la première personne l’expérience d’un élève de 1940 à 1945 pour montrer l’évolution de l’enseignement de Vichy jusqu’aux lendemains de la Libération, explique-t-elle. C’est l’éducation qui fait un pays. » Sans oublier le présent. Dans la salle polyvalente, une exposition montre ainsi que les occasions de s’engager ne manquent pas de nos jours : développement durable, solidarité, liberté, Europe, lutte contre les discriminations…