C’est un appartement coquet, bardé d’objets connectés que l’on peut piloter depuis un écran. « Le matin vous pouvez opter pour un scénario de réveil avec une musique douce, faire couler votre bain, régler à l’avance l’éclairage, le chauffage », explique Davy Ramos. Il est le créateur de Jarvis, un « e-majordome » qui rend compatible entre eux les objets connectés. « Au départ on visait monsieur et madame tout le monde mais on a souhaité adapter notre solution aux seniors. Elle améliore leur confort et sécurise leur domicile pour leur permettre de rester chez eux le plus longtemps possible », explique l’entrepreneur. C’est là que l’accompagnement du programme « E-tonomy boost » sur neuf mois au campus Oxygene Factory des Mureaux s’est avéré déterminant. « Ils nous ont permis de mieux identifier les besoins des seniors et d’aller tester notre solution directement auprès d’eux ». Comme Davy Ramos, onze « boostés » investis dans le « bien vieillir à domicile » - par le biais de la domotique, la télémédecine, l’habitat alternatif, ou encore la robotique –ont bénéficié de cet accompagnement. Au salon E-tonomy, ils multiplient les prises de contact.
Virage domiciliaire
Le maintien à domicile, des seniors et des personnes en situation de handicap, est la raison d’être de l’Agence interdépartementale de l’autonomie, fondée par les Hauts-de-Seine et les Yvelines et l’association Invie, spécialisée dans l’aide à la personne. Annoncée il y a un an, elle entre à présent en phase opérationnelle. « Ce n’est un mystère pour personne, la majorité de nos ainés souhaitent rester chez eux,notre mission est d’accompagner ce virage domiciliaire, rappelle Armelle Tilly, vice-présidente des solidarités et des affaires sociales des Hauts-de-Seine, sa présidente. Nous mettons en commun notre potentiel pour faire progresser notre offre d’accompagnement tout en fédérant d’autres acteurs. » Afin d’inclure tous ces partenaires publics ou privés a été créé un groupement d’intérêt public (GIP), doté d’un budget de 16 millions d’euros par an et d’une feuille de route d’ici à 2023, le programme interdépartemental de l’autonomie (PDA), structurée en quatre axes : informer et orienter, structurer et coordonner les dispositifs existants, mettre l’accent sur la prévention, promouvoir un habitat adapté. « L'Agence a son siège sur le campus Oxygene Factory, avec deux antennes, une sur chaque territoire. Sur les cinquante agents prévus, une vingtaine ont déjà été recrutés », précise la directrice de l’Agence Asmae Chouta.
Deux pôles constituent la nouvelle structure. Un hub innovation, d’une part dédié à l’émergence de solutions innovantes qui porte, entre autres, le programme « E-tonomy Boost » et une plateforme numérique de services d’autre part, dont le lancement est prévu pour juin prochain. « Ce sera un peu le tripadvisor de l’offre de soutien à domicile avec un annuaire en ligne, un numéro vert mais aussi des guichets physiques labellisés sur le territoire, pour conseiller et guider les personnes », poursuit Asmae Chouta.
Nouveaux métiers
Mais toutes ces solutions resteront inopérantes sans le soutien et la disponibilité de ceux qui accompagnent ces personnes. L’Agence entend ainsi assurer une formation adéquate aux métiers de l’aide à domicile « essentiels et souvent dévalorisés » ainsi qu’accompagner l’émergence de nouveaux métiers comme celui de care manager ou de référent domicile. Elle pourra pour cela s’appuyer non seulement sur l’expérience d’Invie mais aussi sur le futur campus des métiers « Santé, Grand Age, Autonomie », prévu aux Mureaux, à proximité d’Oxygene Factory. Soutenir les aidants « acteurs majeurs de toute politique d’autonomie significative » est une autre priorité. Ce 6 octobre, à l’occasion de la journée nationale des aidants, chacun des deux Départements organise un colloque autour de cette question.