L’Arboretum, une « forêt » de bureaux à Paris La Défense

3min et 23sec de lecture

Urbanisme et logement Économie et emploi

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Entouré de 37 hectares d'espaces verts, en bord de Seine, l'Arboretum associe en mixité bureaux et services au beau milieu d'un îlot de biodiversité.CD92 / Willy Labre
Cet ensemble immobilier révolutionnaire, reposant sur une structure en bois, vient traduire en acte l’entrée programmée du quartier d’affaires dans une nouvelle ère post-carbone.

La mise en œuvre, massive, d’un des premiers matériaux de construction de l’histoire, 32 400 m3 au total, en fait le plus grand ouvrage de ce type en Europe. Habituellement cantonné au parement, le bois, ici de l’épicéa, se fait omniprésent, autour de noyaux stabilisateurs en béton, signant le geste architectural des cinq nouvelles « pousses » de l’Arboretum, immeubles aux noms tout trouvés : Cèdres, Épicéa, Amandier, Douglas...

Tournant la page de plus d’un siècle d’aventures industrielles, cette reconversion d’envergure de pas moins de 17 hectares de friches laissées vacantes par les Papèteries de la Seine, allie sur 126 000 m2 bureaux et services haut de gamme, pour le compte des huit à dix-mille utilisateurs attendus au terme de sa commercialisation. « Ce n’est pas un simple campus tertiaire de plus, souligne Georges Siffredi, le président du Département et de Paris La Défense, mais bien un lieu de vie, aux performances environnementales si remarquables, qu’elles font de lui un modèle de sobriété. »

Inauguration en grandes pompes

D’un investissement de 560 M€, fruit d’une mobilisation féconde entre acteurs institutionnels et promoteurs privés, est né en seulement quatre ans cet ensemble « ultra bas carbone » qui, en dépit d’une conception pré-Covid, résonne comme jamais avec les attentes des entreprises à l’heure du « retour au bureau ». « Il n’y a pas plus de désertion des salariés que de surproduction d’immobilier tertiaire (à La Défense, Ndlr), assure Guillaume Poitrinal, co-fondateur WO2, l’un des promoteurs au côté de BNP Paribas Real Estate. Nous faisons seulement le constat d’un vieillissement du parc, qui entraine logiquement une inadéquation entre l’offre et la demande. »

Pour faire une différence décisive sur ce marché concurrentiel, l’Arboretum mise donc sur sa « valeur ajoutée », le bois on l’a vu, matériau créditeur en carbone, pour diviser par deux, sur l’ensemble de son cycle de vie, ses émissions par rapport à un équivalent béton (label BBCA Excellent). Autre atout de taille, des coûts énergétiques 3,5x inférieurs à la moyenne du quartier d’affaires - doté depuis 2021 d'une nouvelle raison d'être - malgré des volumes généreux, avec jusqu’à 3,10 m de hauteur au plafond. De quoi séduire les premiers locataires, qui ont loué sur plan avant d'investir les lieux.

Une reconversion patrimoniale

En quasi autonomie, recourant à dix puits de géothermie par 60 mètres de fond, l’Arboretum est même en capacité d’alimenter en bio un de ses huit restaurants, à raison de 3,5 tonnes de fruits et légumes par an. Ceux-ci sont récoltés depuis le verger/potager du domaine planté de 1 000 arbres et accolé au parc du Chemin-de-l’île récemment étendu.

Avec la promesse de se trouver à « 15 minutes de la place de l’Étoile », connecté au hub de transport de Nanterre-Université et aux aéroports parisiens depuis l’A14 toute proche, le site multiplie les voies de desserte, en réseau avec les pistes cyclables du Plan Vélo départemental. À l’écoute des dernières tendances, un club d’escalade a même été créé, en complément d’une aire de fitness plus classique, quand de vastes terrasses interconnectées aux six hectares du parc privé, laissent envisager des réunions et autres brainstorming au grand air. Dans cette revisitation de l’architecture de bureau, un axiome semble s’imposer : « liberté, échanges, bien-être ».