De Mairie Saint-Ouen- Région Île-de-France, 5,8 kilomètres après Saint-Lazare, il ne faut plus que quinze minutes pour rejoindre Châtelet. Comme les trois autres nouvelles stations à l’architecture épurée, le nouveau terminus est situé profondément sous terre. « Dans le réseau historique, c'est entre dix et quinze mètres, pour ces nouvelles stations c’est vingt et un mètres et même vingt-six mètres à Porte-de-Clichy », explique Catherine Guillouard, présidente de la RATP - co-maître d’ouvrage avec Île-de-France Mobilités -qui salue la fin d’une « grande aventure humaine et technique », avec des creusements en terrain difficile et 15 000 m2 d’aménagements réservés aux voyageurs afin de prolonger la première ligne automatisée du réseau, née en 1998. Du fait de la crise sanitaire, la station Porte-de-Clichy, située entre les stations Pont-Cardinet et Saint-Ouen, n’ouvrira toutefois qu’en janvier
Désaturer la ligne 13
Ce prolongement, assure la présidente de la Région et présidente d’Île-de-France Mobilités Valérie Pécresse était « la seule solution » pour permettre la très attendue désaturation de la ligne 13 qu’il devrait délester d’un quart de ses voyageurs. « Les transports en commun, c’est de la qualité de vie, de l’attractivité pour le territoire et de la lutte contre la pollution » et ces 5,8 km, également interconnectés avec le RER C, la ligne L du transilien, le tramway T3b et le réseau de bus vont aussi permettre une meilleure desserte des territoires traversés. Seront ainsi desservis le nouveau Palais de justice de Paris, aux Batignolles, l’entrée sud et les nouveaux quartiers (Zac) de Clichy-la-Garenne, ou encore à Saint-Ouen, le siège de la Région et le quartier des Docks.
Des rames nouvelle génération
Pour l’occasion trente-cinq nouvelles rames nouvelle génération ont été mises en service, les MP14, conçues par Alstom, pour lesquelles un site de maintenance dédié a été créé à Saint-Ouen. Plus longues - 120 mètres et huit voitures contre six jusqu’alors- moins énergivores, pensées pour les personnes à mobilité réduite - avec de nombreux sièges réservés – et enfin plus confortables - bruit intérieur diminué de 40%, éclairage Leds, ports USB –, elles équiperont à terme d'autres lignes comme la 4 et la 11 et ont vocation à accompagner l’évolution du trafic de la 14, qui devrait passer de 500 000 voyageurs par jour actuellement à un million en 2024, soit l’équivalent du RER B.
Premier maillon du Grand Paris Express
D’ici aux Jeux de Paris 2024, la ligne poursuivra sa course au Nord vers Saint-Denis-Pleyel (1,6 km) et au Sud vers Orly (14 km) soit près de trente kilomètres de tracé en correspondance avec les quatre futures lignes du Grand Paris Express, dont elle sera la colonne vertébrale et le premier maillon. « Quatre nouvelles lignes, deux cents kilomètres d’infrastructures, soixante-huit gares, rien de moins que le doublement du réseau actuel et un investissement de 35 milliards d’euros. C’est le chantier du siècle que nous inaugurons avec ce prolongement de la ligne 14 », souligne le Premier ministre Jean Castex. Ce prolongement, qui réclamait 1,38 milliard d’euros, est financé majoritairement par l’État via la société du Grand Paris mais aussi par la ville de Paris, la Région et les Départements des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis.