Le prolongement du RER E entre dans sa phase finale. L’avancée des travaux ouvre la voie à la mise en service de ce nouveau tronçon de 55 kilomètres - reliant Paris à l'Ouest francilien - pour la fin de l’année 2023. Une échéance qui soulève des questions sur son exploitation : « Aujourd’hui, on ignore comment seront financés les 200 M€ nécessaires au fonctionnement de la ligne », explique le président du Département Georges Siffredi. Ce déficit budgétaire inquiète les élus franciliens, parmi lesquels la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, le président du Département des Yvelines, Pierre Bédier et la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui appellent d’une même voix l’État à prendre ses responsabilités.
Estimé à 3,7 Mds€, le projet Eole a accumulé des surcoûts avoisinant les 2 Mds€, soit près de 50 % du budget initial. Ce dépassement a été pour partie amorti par les collectivités d’Île-de-France, qui ont financé ce projet à hauteur de 45 % du montant total. Ainsi, le Département a apporté une première contribution de 156 M€, complétée depuis d’une enveloppe de 69 M€. Cherchant à décentraliser la gestion des transports publics franciliens, l’État de son côté s’était engagé à transférer à Île-de-France Mobilités les recettes indispensables au fonctionnement du réseau.
Une enveloppe de 600 M€
Une promesse pour l’heure non tenue. « Le partenariat, ce n’est pas l’État qui agit seul et les collectivités qui financent », souligne Georges Siffredi. Alors que les transports en commun seront particulièrement sollicités durant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 - avec 7 millions de voyageurs supplémentaires attendus - ce sont même 600 M€ qui manqueraient pour mettre en route les nouvelles stations du RER E et du Grand Paris Express, selon une estimation de la région Île-de-France.
Pour rappel, le projet Eole prévoit le prolongement de la ligne du RER E, de la gare Saint-Lazare jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines), en desservant le quartier d’affaires de Paris La Défense et le nouveau quartier des Groues, à Nanterre. L'ouverture de ce segment doit faciliter les déplacements entre les bassins d’emplois de l’Est et de l’Ouest franciliens, tout en améliorant le confort des usagers grâce à des trains plus performants et accessibles aux personnes à mobilité réduite.