Tout en douceur, elle relie d’importants bassins de vie et d’emploi de part et d’autre du fleuve : l’agglomération de Saint-Germain Boucles de Seine, à l’ouest, Nanterre et La Défense, à l’est, dont les tours sont visibles à l’horizon. Longue de 350 mètres, la passerelle comprend une piste cyclable bidirectionnelle et un cheminement piéton, accessible aux personnes à mobilité réduite. Ce nouveau franchissement, alternative sécurisée aux ponts de Chatou et de Bezons, permet aussi aux riverains de gagner du temps sur leurs trajets quotidiens. La coursive s’accroche au nouveau viaduc ferroviaire de Bezons, qui joue un rôle clé dans le projet Eole de prolongement du RER E vers l’Ouest, en permettant le raccordement des voies existantes aux infrastructures nouvelles.
Les deux forment un seul et même ouvrage franchissant deux bras de Seine et enserrant l’île Saint-Martin, aux abords sauvages. « C’est une prouesse technique dans la mesure où il a fallu construire en quatre ans six piles sur la Seine et trois sur l’île Saint-Martin, qui est une réserve naturelle, sans bloquer la navigation. Les fondations de la passerelle sont les mêmes que celles de l’ouvrage ferroviaire », explique Joaquim Valdès, directeur des opérations pour SNCF Réseau.
Révolution des mobilités
Si les continuités cyclables jusqu’à La Défense sont encore en cours, dès son ouverture en juillet l’ouvrage a été fréquenté. « Cette passerelle qui symbolise le rapprochement entre les Hauts-de-Seine et les Yvelines prend acte de la révolution des mobilités, une révolution impérative en Île-de-France, cœur économique du pays », estime Pierre Bédier, président des Yvelines.L’investissement multi-partenarial atteint 8,2 millions d’euros dont 25 % apporté par les Hauts-de-Seine. « Dans un milieu urbain aussi dense, faire une place aux nouveaux modes de vie est un défi. Ici pour que les mobilités douces puissent franchir la Seine, il a fallu un ouvrage supplémentaire », souligne Éric Berdoati, vice-président du Département en charge des transports. La passerelle concourt en outre au Plan vélo départemental qui prévoit la réalisation d’ici à 2028 de 120 kilomètres d’itinéraires cyclables supplémentaires dont cinq grands itinéraires interdépartementaux. À l’avenir, elle pourrait aussi se trouver sur la ligne 1 du futur RER Vélo, un projet cyclable à l'échelle de la région parisienne.