À l’accueil deux vitres en plexiglass, au sol un marquage orange invitant les usagers à respecter la distanciation sociale, à l’entrée et dans les salles d’attente du gel hydro-alcoolique à disposition de tous. Depuis lundi 11 mai, toutes les mesures ont été prises au pôle social Jules-Verne à Châtenay-Malabry pour que la vie retrouve peu à peu son cours normal. « Depuis l’ouverture ce matin, j’ai eu plusieurs visites pour des demandes variées comme par exemple un renseignement sur une complémentaire santé et une demande d’aide financière, explique Dalila Abdi, gestionnaire d’offre de services jusqu’ici en télétravail. J’avais hâte de revenir sur place tout en me demandant dans quelles conditions. La vitre de plexiglas me rassure beaucoup. »
Depuis le début du confinement, onze sites départementaux accueillant le public le plus fragile comme celui-ci sont restés ouverts. A Châtenay-Malabry, au lieu des soixante-dix agents habituels, seuls six à huit étaient présents physiquement à tour de rôle pour garantir les actions qui ne peuvent se faire à distance comme par exemple la vaccination des nouveaux nés, le suivi des femmes enceintes ou les visites à domicile des sages-femmes. « Dès le 16 mars, nous avons défini trois priorités : l’accompagnement d’urgence, la protection maternelle et infantile et la protection de l’enfance et avons établi rapidement un socle de métiers indispensables », détaille Arnaud Lopez, directeur des solidarités territoriales au conseil départemental. « Nous avons également été en lien avec les services municipaux voire les services de police lorsque nous avions des signes d’alerte sur certaines familles et avec d’autres partenaires pour l’évaluation des situations », poursuit Valérie Smaine, responsable de l’unité évaluation au pôle Jules-Verne. Pour le public sans rendez-vous, la PUS (Permanence unique sociale) permettait de traiter et d’orienter la demande sur place entre 8 h 30 et 13 h.
Recours aux téléconsultations
Mais dans ce contexte inédit, le recours aux téléconsultations est presque devenu la norme pour éviter aux usagers de se déplacer avec un suivi régulier des bénéficiaires du RSA et des familles d’accueil et même des conseils aux personnes confrontées à des problèmes d’alimentation ou de sommeil en lien avec le confinement. « En cette période de crise sanitaire, les équipes ont eu une capacité d’adaptation assez incroyable et l’activité a pu continuer de manière satisfaisante, souligne Yves Warnier, le responsable du pôle. Mais désormais, il y a d’un côté un besoin des équipes de revenir au pôle et de l’autre une demande des usagers de rencontrer de nouveau leur travailleur social. » Ainsi, les horaires d'ouverture au public ont été élargis de 8 h 30 à 15 h 30 sur ces onze sites plus celui de Bourg-la-Reine rouvert depuis lundi 11 mai. « Nous avons fait face ce jour-là à un afflux d’usagers venus pour voir où en était leur dossier », poursuit Yves Warnier.
Par ailleurs, les visites médiatisées (face-à-face entre parents et enfants avec un tiers) dans le cadre de la protection de l'enfance vont pouvoir reprendre également à la Cité de l'Enfance et à la pouponnière Paul-Manchon dans un bureau spécialement aménagé à cet effet et désinfecté à chaque passage. Ces visites avaient été suspendues et des tablettes numériques fournies provisoirement aux jeunes privés de lien avec leurs parents. « Nous ne sommes pas sortis de cette crise sanitaire, prévient Georges Siffredi, président du Département des Hauts-de-Seine. Notre mission première est celle de la solidarité. Les mesures de protection sont renforcées afin de protéger les personnes les plus fragiles et d’apporter notre soutien à ceux qui en ont besoin. »