Après 46 ans de mariage, Daniel a perdu son épouse, décédée du Covid-19 au printemps 2021. Depuis, cet ancien ouvrier de l’industrie agro-alimentaire vit seul, dans son appartement de Boulogne-Billancourt. Les visites hebdomadaires de son aide à domicile animent l’essentiel de son été, passé dans son salon entouré de ses livres et des 45 tours de sa jeunesse. Alors en cette mi-août, l’arrivée de Coline, jeune bachelière de 17 ans venue lui tenir compagnie une heure durant, est une bouffée de jovialité dans son quotidien.
« C’est la troisième fois que je rends visite à Daniel. Ensemble, on discute, on fait des balades, raconte la Boulonnaise, tout en sortant un jeu de cartes de son Tote bag. J’avais déjà un peu d’expérience avec les personnes âgées, alors lorsque j’ai remarqué l’annonce pour ce job d’été, j’ai sauté sur l’occasion ». Depuis juillet, Coline fait ainsi partie des dizaines d’agents de convivialité recrutés pour l’été par le Département, dans le cadre de son dispositif de lutte contre l’isolement social ÔYES (Hauts-de-Seine - Étudiants Seniors).
Job d’été solidaire
« Le premier objectif de ce dispositif, géré par l’agence interdépartementale de l’Autonomie, est de créer du lien social avec des personnes âgées, souvent isolées en cette période estivale,au travers de visites de courtoisie ou d’appels téléphoniques, souligne Armelle Tilly, vice-présidente du Département chargée des solidarité et des affaires sociales. Le but est aussi de lutter contre la précarité des étudiants, alors que celle-ci a été aggravée par la crise sanitaire. Il nous a donc semblé intéressant de leur proposer ce job d’été, favorisant par ailleurs les relations intergénérationnelles ».
Des demandeurs d’emploi, des bénéficiaires du RSA et des auxiliaires de vie, âgés de 16 à 26 ans, étaient invités à se joindre aux étudiants volontaires. Les agents engagés ont tous suivi une formation de deux jours, animée par des professionnels, afin d’apprendre à nouer une relation avec des personnes âgées ou encore à bien réagir en cas, par exemple, de malaise du bénéficiaire. « L’idée est de déployer ce service, intégralement financé par le Département, sur l’ensemble des villes des Hauts-de-Seine, tout au long de l’année, comme est parvenu à le faire le Département des Yvelines il y a plus de 10 ans maintenant », indique Armelle Tilly.
L’expansion du dispositif dépend toutefois du recrutement des agents de convivialité ; les métiers de l’aide à la personne peinant à embaucher. Cette première édition d’ÔYES a donc été pensée comme un vivier de recrutement de personnel à l’année, en donnant l’opportunité aux participants de découvrir la profession. Coline, peu enjouée à l’idée d’intégrer à la rentrée son cursus d’économie à la Sorbonne, fera peut-être partie des premières candidates à se positionner.