Au Lycée Toulouse-Lautrec, un autre regard sur le handicap

2min et 45sec de lecture

Solidarité Éducation et jeunesse

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Solidarité Éducation et jeunesse
Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, Geneviève Darrieussecq, ministre chargée des Personnes handicapées et la préfète déléguée à l'égalité des chances, Nadège Baptista, ont visité une classe de CM1 de l'établissement.CD92 / Julia Brechler
Popularisé par une série télévisée, le groupe scolaire implanté à Vaucresson défend une éducation mixte et inclusive, où se côtoient élèves valides et jeunes en situation de mobilité réduite.

Devenu un symbole de l’école inclusive, le groupe scolaire Toulouse-Lautrec de Vaucresson a été placé au cœur d’un déplacement commun du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye et de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, le 13 janvier dernier. Ce lycée singulier, doté d’un collège et d’un institut de formation en BTS, vient de gagner en renommée avec la diffusion d’une série télévisée portant son nom.

Cette fiction entend bousculer les stéréotypes entourant le handicap en milieu scolaire, en s’inspirant de la mixité observée dans cette structure modèle. Au sein de cet établissement régional d’enseignement adapté (EREA), 250 jeunes souffrant d’un handicap moteur se mêlent à 150 de leurs camarades valides ou porteurs de pathologies moins « impactantes ». Cette proximité encourage les liens d’amitié et d’entraide, selon un principe de « double intégration », enrichissant mutuellement valides et non valides.

Un suivi médical intégral

« Le Lycée Toulouse-Lautrec représente tout ce qu’un établissement peut comprendre de mieux pour l’accueil des personnes en situation de handicap, souligne Nathalie Léandri, vice-présidente chargée de l’éducation. Le Département reste à l’écoute de ces établissements aux besoins spécifiques, qui peuvent solliciter son aide dans le cadre de projets éducatifs, sportifs ou culturels ».

Relié au couloir conduisant aux salles de classe, un centre de soins et de rééducation participe au quotidien à l’autonomie et à l’insertion sociale des élèves les plus fragiles. Grâce au soutien de l’Agence régionale de santé (ARS), 120 personnels soignants - parmi lesquels des rééducateurs, médecins et infirmiers spécialisés en kinésithérapie ou en psychomotricité – en assurent le fonctionnement, au sein d’un établissement grand comme quatre centres médico-sociaux.

Lever les derniers verrous

« Ici, nous acceptons des élèves que l’on accueillerait nulle part ailleurs, confie Catherine Munsch, cadre de santé. Nous leur mettons à disposition tout le matériel nécessaire à leurs déplacements et à leur scolarité. Le maximum est fait pour leur permettre de suivre un cursus scolaire normal ».

Aux yeux de ses bénéficiaires, cet accompagnement médico-social fait toute la différence : « Dans mon précédent collège, quelqu’un m’assistait en classe et pour les gestes du quotidien, confie Nolann, collégien à la motricité réduite. Ici, il n’y a pas d’accompagnement individuel mais pour autant, j’ai gagné en autonomie car tout est aménagé pour nous faciliter la vie. Et surtout, je n’hésite plus à demander de l’aide à mes camarades ! ». En dépit des écueils incontournables d’une série télévisée, qui parfois « force le trait », tous reconnaissent les vertus de ce programme, ayant vocation à dissiper les derniers mauvais regards.