À Bourg-la-Reine, une cité de l’enfance « pour bien grandir »

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Urbanisme et logement Éducation et jeunesse

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Urbanisme et logement Éducation et jeunesse
En lieu et place de la traditionnelle première pierre, mercredi 18 septembre, c'est une première poutre qui a été scellée dans le gymnase en bois du groupe scolaire de la Faïencerie. Le président Georges Siffredi se trouve aux côtés du maire de Bourg-la-Reine Patrick Donath, de l'architecte Romain Cateloy, du sous-préfet de région Benoît Trévisani ou encore du représentant de la Métropole et maire de Montrouge Etienne Lengereau.CD92 / Julia Brechler
Du dehors au dedans, le futur groupe scolaire de la Faïencerie peut se prévaloir d’une conception structurellement tournée, de la crèche au CM2, vers l’épanouissement et la réussite. Ouverture prévisionnelle à la rentrée 2025.

C’est le « projet de la décennie » pour la septième plus petite ville des Hauts-de-Seine, Bourg-la-Reine, 20 000 habitants. Sur l'ancien lieu-dit de la Faïencerie, rue Jean-Roger Thorelle, l’ossature en bois du nouveau gymnase, ouvert à terme aux associations de quartier, ne passe plus inaperçue. Tout aussi spectaculaire est la rapidité de montage, derrière les palissades, des premiers étages des salles de classe. Dans un jeu de mécano, les ouvriers manipulent des pans entiers de préfabriqués, façades en bois avec fenêtres intégrées, importés en direct d’une usine angevine. Une méthode radicalement efficace, qui réduit les nuisances pour les riverains, associés à maintes concertations à l'égal du corps enseignant.

Quant au gain de temps, l'estimation varie entre six et douze mois, toutes choses égales par ailleurs. « Pour ce qui est de sa conception bioclimatique, elle repose sur l’usage massif, en structure, de matériaux biosourcés », révèle Romain Cateloy, l’architecte nantais de l’agence Tetrarc, qui s’inscrit en faux avec la philosophie du « monomatériau » décliné à l’envi. En accord avec les principes dits « biophiliques » – que l’on pourrait résumer par le besoin de « garder le contact avec la nature » - poutres en bois ou de métal, briques de terre crue au bilan carbone négatif, toujours à nu sur le chantier, ont vocation à rester à découvert.

L’école du XXIe siècle

Seule une couche de paille compressée viendra assurer leur isolation, « un atout réellement efficace pour le confort d’été » des élèves, alors que repousser la chaleur est encore, dans l’ancien, une gageure. « Ce complexe novateur allie ainsi excellence environnementale et innovations », vante Patrick Donath, maire de Bourg-la-Reine. Aux vingt-cinq classes d’élémentaires et de maternelles, s’adjoindront à cette « cité de l’enfance du XXIe siècle » un accueil de loisir, une crèche et une salle polyvalente des familles, pour une prise en charge intégrale de la petite enfance à l'enfance. La porosité avec l’écoquartier éponyme, dont il est une composante essentielle, sera, quant à elle, assurée par un grand parc urbain de 7 400 m2, suppléé d’un espace mutualisé de 1 000 m2 avec l’école et maintenu accessible à tous - « sur le modèle suisse » - hors du temps scolaire.

Et c’est par ses allées boisées – les sujets âgés et sains ont été conservés pour assurer un ombrage maximal dès livraison – que les écoliers feront chaque matin leur entrée dans l’établissement. « Cela garantira une arrivée plus apaisée que par la rue, se réjouit Magali Chabas, la directrice de l’école élémentaire, appelée à investir les lieux sitôt le chantier en site occupé terminé. Ainsi, les élèves ne seront plus « jetés de la voiture », comme on le voit trop souvent. »

Concours du CNRS

Ce puits de biodiversité au cœur de la ville pourra aussi se faire parcours sportif ou terrain d’exploration pédagogique, en appui du potager des maternelles. « Tout pour bien grandir » : tel semble être le credo de ce campus de l’enfance doté d’un soutien paramédical et développé avec l’expertise du CNRS, d’un psychologue et d’architectes spécialisés dans le développement de l’enfant. Et c’est à travers son pouvoir de financement que le Département s’est montré décisif dans la réalisation de ce projet de ville à 35 M€, près de six fois la capacité annuelle d’investissement de Bourg-la-Reine.

« Outre sa conception bioclimatique, qui lui a permis d’obtenir une bonification écologique, ce campus a surtout été pensé à hauteur d’enfant, explique Georges Siffredi, le président du Département, contributeur à 30 % (8,3 M€). Au cœur des compétences départementales, l’enfance mérite un véritable pôle d’excellence et d’innovation. » Le déménagement des élèves depuis l’ancien groupe scolaire tout proche, envisagé pour la rentrée 2025, pourrait même intervenir plus tôt, à l’horizon du mois de mai prochain.