Sans la détermination de cinq familles, réunies au sein de l’association Toit et vie, ce projet n’aurait jamais vu le jour. Il aura toutefois fallu neuf ans pour que la résidence Le Cap accueille en février dernier ses premiers résidents, souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) ou de handicap mental. « Nous souhaitions une solution plus autonome pour nos enfants, alors jeunes adultes, qui vivaient soit à la maison soit en foyer d’accueil médicalisé, où la vie pouvait devenir un peu étouffante », explique Anne Bénard, mère de Samuel, l’un des résidents. Ce fut un parcours du combattant car nous ne rentrions dans aucune case. » Pour aboutir à une solution sur mesure, Toit et vie a fait équipe avec Habitat et Humanisme, fédération spécialisée dans l’insertion par le logement. « Nous nous sommes laissés convaincre de répondre à ce besoin particulier. C’est la première résidence que nous dédions aux personnes en situation de handicap, explique Isabelle de Beauvoir, sa présidente Île-de-France. C’est donc un projet dont nous ne manquerons pas de tirer des enseignements. »
Mixité sociale
C’est le diocèse de Nanterre qui a mis à la disposition les locaux appropriés, sur les trois étages d’un ancien foyer de jeunes travailleurs. Entièrement réhabilité, celui-ci comprend désormais dix-huit studios meublés - de 16 à 28 m2 - adaptés au handicap , ainsi que des espaces partagés dont une grande salle commune. Les quinze résidents de cette pension de famille côtoieront, à terme trois étudiants, un par étage. « Ici il n’y a pas de contraintes horaires comme c’est le cas dans un foyer, les résidents sont libres d’aller et venir. Il n’y a pas non plus de personnel présent 24 h/24. En revanche les étudiants, assurent une veille et créent du lien, poursuit Isabelle de Beauvoir. Ce sont des jeunes qui font preuve d’une réelle motivation à être dans cet environnement. » À ces étudiants vivant sur place s’ajoutent des « hôtes de maison », employés d’Habitat et Humanisme, "garants du projet social" ainsi qu’une dizaine de bénévoles qui aideront les résidents à prendre leur place dans le collectif et dans le quartier. Inclusion, mixité sociale…autant de dimensions qui ont valu à ce projet un soutien de 163 000 euros du Département au titre de sa politique sociale. « Dans le domaine du logement social comme dans celui de l'autonomie, un mot d’ordre nous anime : innover pour mieux protéger. En faisant cohabiter les résidents avec des étudiants et des bénévoles, ce projet illustre parfaitement cette ambition », souligne Georges Siffredi.