C’est une réponse concrète à un problème majeur pour les adultes atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) ou de handicap psychique : le manque de structure d’accueil adaptée, qui poussait jusqu’alors certaines familles à aller jusqu’en Belgique. Le 4 octobre ouvrira sur le site de Bécheville et de l’hôpital de Meulan-Mureaux, le foyer d’accueil médicalisé interdépartemental 78-92 Patrick-Devedjian (FAM). Il accueillera, à terme, 116 personnes au sein de deux entités et accompagnera 300 « parcours de vie ». « Dans nos départements, on estime à 400 le nombre de familles confrontées à ces situations inextricables, à bout de forces parfois, condamnées à s’expatrier ou à être des aidants familiaux à vie, sans parler de l’inquiétude, abyssale, liée à la question de savoir ce qu’il adviendra de leur enfant après leur disparition, souligne Georges Siffredi, président des Hauts-de-Seine. Nos collectivités ne pouvaient accepter pareil constat. » Trente et un millions d’euros ont été investis dans ce projet soutenu par l’Agence régionale de santé (ARS), initié en 2015 par les deux Départements. « C’est la première coopération opérationnelle lancée avec Patrick Devedjian, rappelle Pierre Bédier, président des Yvelines. C’est aussi la preuve que l’interdépartementalisation fonctionne. » En hommage, le nouvel établissement porte le nom de l’ancien président du Département des Hauts-de-Seine.
Suivi individualisé
Deux entités composent ce FAM, lieu de vie, de soin et de sociabilisation. La première de cinquante places pour les personnes en situation de handicap psychique, la seconde de soixante-six places pour les adultes souffrant de TSA. « Ce FAM sera le plus gros que nous gérerons en France. C’est un projet inédit par rapport au nombre de résidents mais aussi du fait de l’accompagnement individualisé qui y sera proposé », explique Boujma Gouirir, directeur de la structure au sein de la Fondation des Amis de l’Atelier. Des unités en semi-internat sont ainsi prévues pour les familles qui souhaitent rester en contact quotidien et des places réservées aux séjours temporaires ou fractionnés. Deux modes d’accompagnement – courant et renforcé – sont en outre prévus pour les personnes souffrant de TSA ainsi qu’une unité de transition de quatre places pour les troubles du comportement les plus sévères. Chambre individuelle, salle à manger, salle d’activités, salle de bain thérapeutique, jardinet… chaque unité de vie est autonome et l’architecture pensée en fonction des pathologies. « Dans la partie réservée aux troubles psychiques, les lieux sont plus propices aux interactions sociales. Dans celle réservées au TSA, ils sont plus contenants et rassurants », poursuit Boujma Gouirir. Ce site n’est que la partie émergée d’une plateforme de services comprenant aussi quarante-deux places de services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah) et deux pôles de compétences et de prestations externalisés, qui fonctionnent depuis deux ans. Au total ce sont donc près de 300 parcours de vie qui seront accompagnés.
Deux cent cinquante emplois
Le nouvel établissement répond à la volonté de diversification des solutions en matière de handicap et de grand âge souhaitée par les deux Départements qui partagent un même schéma d’organisation sociale et médico-sociale. « Cette inauguration illustre le niveau élevé qui est le nôtre, non seulement pour apporter une réponse à une situation dont chacun s’accorde à dire qu’elle est inacceptable, mais aussi plus largement pour relever le défi de l’autonomie, qui constitue l’un des grands enjeux de nos sociétés contemporaines », explique Georges Siffredi. À quelques centaines de mètres sur ce même site de Bécheville, l’agence interdépartementale de l’autonomie commencera à fonctionner prochainement et travaillera, entre autres, au développement de la filière des métiers d’aide et de service à la personne. Des métiers dont le FAM est un grand consommateur. À elle seule, la nouvelle structure doit ainsi créer deux cent cinquante emplois directs et recherche toujours éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, infirmiers ou encore psychomotriciens…